Question/réponse 2 : le sous-entendu malentendu.
Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Question/réponse 2 : le sous-entendu malentendu.
J’ai reçu ce commentaire sur Messenger de la part de Sabrina Zorzetto, artiste et formatrice à propos de mon dernier article qui m’a amusé. Je le publie ici ainsi que ma réponse.
L’article de référence :
le-sous-entendu-malentendu-fg32bfshbmp9
Le commentaire :
J'ai plein d anecdotes qui ressemblent à la tienne surtout depuis que je suis en France. Mon côté « cash » nord américain ne saisit pas toujours les sous entendus culturels. Je me suis retrouvée un certains nombre de fois à remercier plein de personnes qui m envoyaient des vacheries au fond. Quelques fois je me réveillais trois mois plus tard en me disant : « c est ça que ça voulait dire ». Au final ça fait tomber des jeux puisque je ne mordais pas aux hameçons lancés.
Réponse :
Les feed-back, compliments et critiques formulées clairement instaurent un climat de confiance au sein des écosystèmes relationnels. Les sous-entendus, dévalorisations feutrées, insinuations, faux compliments instillent des jeux de pouvoir et de la défiance. Il existe pléthore de raisons qui poussent des personnes à s’exprimer avec des sous-entendus. Le systémicien ne s’épuise pas à établir une liste infinie de causes. Si vous soupçonnez l’existence d’un sous-entendu affranchissez vous des pensées normalisantes de type : c’est un hypocrite, il n’est pas franc, il est pervers et autres qualificatifs. Le systémicien « fait avec » ce qui se présente ici et maintenant et adopte une posture « naïve ».
Dans l’exemple réel décrit dans mon article de référence, je n’avais pas détecté le sous-entendu. j’étais réellement naïf. Peut-être parce que j’exprime avec aisance mes contentements et désagréments sans « tourner autour du pot ».
Mon professeur de systémique avait dit un jour, lors d’une pause : « je fais confiance par paresse ». J’ai trouvé cette idée fort pratique et confortable, et me remémorant l’épisode de la chemise à fleurs , j’ai transformé mon réflexe en méthode : « merci de me dire cela » .
Dès que vous avez un doute sur la véracité d'un compliment ou d'une formulation positive, faites comme si vous n'aviez pas ce doute. Prenez le compliment "à la lettre" et répondez : " merci de me dire cela», sur un ton calme, un visage souriant et en regardant votre interlocuteur dans les yeux.
Si votre interlocuteur exprime un vrai compliment , votre « merci de me dire cela » est un feed back agréable pour lui. Si c’est un sous-entendu, il peut éprouver et penser ce qu’il veut, néanmoins vous n’êtes pas pris dans sa nasse manipulatrice.
La posture naïve n’est pas de la naïveté. C’est un choix consistant à faire « comme si » vous n’aviez pas perçu le sous-entendu.
Je suis membre actif d’un groupe ECOSYSTEMIC’S pluridisciplinaire de recherche et d’intervention sur les regards et démarches systémiques. Mes pairs publient dans Panodyssey des articles sur nos approches. Estimant que les échanges enrichissent les concepts et les pratiques, vos commentaires font l’objet de débats entre nous.