

Petite Sarah
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Petite Sarah
Je ne sais pas l’écrire, les mots m’échappent, ils sont creux face à cette pudeur qui l’oblige à ravaler sa douleur, à la réprimer, sans chercher à la manifester.
A 14 ans, elle et son jeune frère déambulent tous les jours avec de gros sacs noirs dans les cités oranaises. Ils frappent aux portes pour récupérer le pain moisi et le revendre ensuite aux fermiers contre quelques dinars. Sarah n’a pas les moyens d’aller à l’école, elle travaille dans une Algérie libre et indépendante qui compte ses pétrodollars.
Elle. C'est un visage bistré d’une femme qui a dépassé la cinquantaine, quelques mèches blondes s’échappent de sa chevelure noire et décoiffée, un collier noir en plastique entoure son cou décharné.
- Pourquoi travailles-tu ?
Les yeux baissés, elle marmone quelques mots.


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