Les dimanches d'Alexandrine de Césure (1)
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Les dimanches d'Alexandrine de Césure (1)
Les dimanches d’Alexandrine
J’allais les bras ballants, désœuvrée, ce matin
Sous les nuages blancs et le temps incertain
Les yeux sur la route, le cœur en dérive
Distraite sans doute, sans que ne me suive
La moindre question ou le moindre projet
Et voilà que soudain apparut sur la route
Une espèce de lutin, curieux sans doute
Qui n’avait jamais vu de l’aristocratie
Un exemple charnu, une image vernie
«Oh chère madame, d’où pouvez-vous tenir
Ce qui semble un drame, douze pieds qui tirent
Les uns et les autres, douze souliers de cuir !
– Vous êtes insolent autant que minuscule
Et vous dites ainsi sans une virgule
Tout ce que vous pensez, même le plus hardi
N’avez-vous pas appris que l’on pèse ses mots
Que l’on ne dit pas tout comme le ferait un sot ?
–Sot je ne le suis pas et vous verrez bientôt
Qu’à être comme moi on gagne le gros lot
–Mais qui êtes-vous donc qui passez par hasard
Pour me donner leçon en parlant de panards ?
–Je viens d’un monde que vous ne voyez pas
Où liberté abonde, emboîtez-moi le pas
Venez chère dame, attrapez-moi la main
Entrez dans la ronde de l’invisible nain. »
Je n’ai pas insisté, ai tendu ma menotte
Et me suis retrouvée devant la porte
Du temps, de l’espace
J’ai perdu la trace
D’ici
J’ai ri
Dimanche prochain je vous conterai ça !
Alexandrine de Césure
Auteure unique
Des éditions « Le pied qui pense »
la gaillarde conteuse !