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Le Chat

Le Chat

Publié le 23 avr. 2020 Mis à jour le 29 sept. 2020 Culture
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Le Chat

 

De tous les animaux, le plus intelligent

Est le chat, devant le dauphin, le singe et l’homme

Il devrait être roi mais n’est pas assez grand

Et c’est ainsi le lion que pour régner l’on nomme  

 

Mark Twain a dit de lui « c’est le seul animal

Qui jamais ne sera esclave de la laisse

Et si à croiser l’homme et le chat on s’abaisse

En grandissant l’humain, au chat on fera mal »  

 

Il n’a jamais de maître, il a son territoire

Son jardin mystérieux et ses sentes secrètes

Où souple et silencieux, patient guetteur du soir

Il traque ses victimes du fond de sa cachette  

 

Aussi rusé qu’un sioux, commando de la nuit

Chasseur crépusculaire, prédateur solitaire

Meurtrier sans merci et athlète accompli

Il capture ses proies sur la terre et dans l’air  

 

La maison est à lui. Si vous y habitez

C’est que très gentiment, il vous a invité

Mais il laisse la place, car il est partageur

Et un coin lui suffit pour dormir de bonheur  

 

Sérieux, c’est un farceur, avec des tours sans nombre

Et il aura toujours son quart d’heure de folie

Vous le verrez alors sauter comme un cabri

Et grimper sur le mur pour attraper son ombre  

 

Il aura le gros dos, le poil tout hérissé

Sera marionnettiste d’un colifichet

Acrobate aux rideaux, soliste du grelot

Aussi fou d’un ruban que d’un petit mulot  

 

Le chien se cherche un maître et chat ne cherche rien

Mais si vous lui plaisez, il sera votre ami

Et pour chaque service que le chien vous rend bien

Le chat lui tout entier partage votre esprit  

 

Il vous parle un langage sans aucun mystère

Que son indépendance rend parfois austère

Mais il est si sensible à vos chagrins de cœur

Que sa tendance alors est d’être guérisseur  

 

Il vous rassure alors avec ses yeux qu’il plisse

Vous endort d’un confort rempli de ses ronrons

Vous touche et vous caresse de toutes ses vibrisses

Et libère vos misères sur vous couché en rond  

 

Il vous dit des mots doux d’un soupir du museau

Et des mercis la queue courbée comme un roseau

Et il prend votre peine avec votre migraine

Pelotant votre laine et faisant ses mitaines  

 

Ah, mon chat, mon ami, dis-moi combien de fois

Tu m’as sauvé la vie et redonné la foi

Car plongeant mon regard dans tes grands yeux d’or vert

Je voyais que j’avais pour moi tout l’univers  

 

A Asnières, où les chats avaient un cimetière

Autrefois, on lisait, sur une tombe en lierre

« Ci-git Chat Noir Premier » et en dessous, ces mots

« Sachant à qui je plais, connais ce que je vaux »

 

Herve Sabattier - August 2016

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