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Asymptote

Asymptote

Publié le 14 janv. 2024 Mis à jour le 6 mars 2024 Culture
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Asymptote

Elle le croise dans ces allées pleines de gens sérieux, ou qui font comme, profitant de l’occasion pour nouer des contacts, dealer un contrat ou un nouveau poste. Il fait le job, brillant et aimable, discret dans cette foule. Pourtant l’étincelle dans son regard est toute autre. Elle ne voit que cela, une radiation infime qui l’attire.
Ils se connaissent déjà. Ils savent l’un et l’autre qu’il y a cette attirance sans qu’aucun d’eux n’aient encore jamais fait le premier pas ou celui de trop.
D’allées en allées elle le rejoint, bavardant et saluant au passage. Une bise chaleureuse de bienvenue, elle discute avec sa collègue, lui avec un autre congressiste, pourtant côte à côte, dans cet atrium rempli de costumes bleus, leurs mains se frôlent. Rien d’innocent, aucun hasard, leurs peaux ne sauraient être plus proches, il suffirait d’un léger mouvement pour que leurs mains se saisissent.
Elle le souhaite, elle le désire, plus encore elle veut créer le contact, le point de non retour.
Mais ils se frôlent sans s’atteindre.
 
Son regard croise trop souvent le sien, un sourire. Les cravates ne sont plus de rigueur, le col de sa chemise est ouvert, elle s’attarde sur la base de son cou, elle verse dans une rêverie où son torse se révèle à elle, viril et doux. Elle devine une toison brune, ses mains voudraient la caresser.
L’habitude ou la convenance attribuent aux hommes ces pensées audacieuses mais elle les assume. Elle sait, il ne fera pas le premier pas. Bien élevé, plus encore engagé et respectueux du modèle familial et social qui lui imposen la chasteté, il en meure d’envie comme elle pourtant. Ils le savent, depuis longtemps l’un comme l’autre. C’est leur troisième rencontre. Leurs trajectoires se rapprochent chaque fois un peu plus, sans se toucher, sans se croiser. Elle aspire à changer les paramètres, briser l’asymptote.
 
La journée s’est passée dans le brouhaha des micros, des interventions, de cocktails en cafés, d’amphithéâtres en salles de conférence, en passant par les stands et les couloirs. Passe la journée, le soir emporte avec lui le symposium.
 
Enfin, les équipes se retrouvent, elle embarque avec la bande. Un pub, trop de bruit, ses collègues. Même jeu. Réticence, hésitation. Qu’a-t-elle à perdre ? Elle rien, mais a-t-elle le droit de mettre en péril son univers ?
Assis autour une table en extérieur, ils fument, les discussions sont moins sérieuses. Ils sont trois, ils ne se mettent pas en risque, un tiers est là, rempart involontaire d’une liaison désirée.
 
Elle est heureuse et pétillante, vive, elle lui plaît vraiment. Sa gaité et sa spontanéité s’accordent avec la générosité de ses formes. Elle est un peu ronde c’est vrai.
Lui, il est discret. Pourtant son regard et sa voix se réchauffent quand ils échangent. Aucun mot ne vient encore briser le pacte chaste qu’ils s’imposent.
 
Ils se frôlent, ils s’éloignent, puis un message pour caler un point le lendemain… prétexte à une série de messages qu’ils échangent d’un bout à l’autre du pub, faussement banals, seul un emoji trahi enfin un désir plus charnel.
 
Il la désire, la courbe de sa cuisse sur une jambe croisée, le mouvement de sa jupe, sont la promesse d’un calice de miel. Alors qu’elle se lève pour commander un autre verre au bar, il la suit et profite de la foule pour lui faire l’inattendu affront, délicieux, de s’appuyer contre elle au bar et suivre sa commande.
La pression sur son postérieur confirme la générosité de ses formes.
 
Elle le sent, sur elle, derrière elle. Le frisson de l’échine à son ventre se propage. Il a brisé le pacte. Elle veut s’offrir à lui. Elle voudrait fondre par sa langue effleurée. Elle voudrait qu’il glisse sa main au-delà de ses hanches, soulevant un peu le tissu fin d’une robe légère, faisant fi de l’obstacle élastique et plongeant une main entre sa dentelle et son mont de Vénus d’une prometteuse douceur.
Il voudrait à sa verge gonflée plaquer ses fesses rondes et prometteuses.
Elle recule une main contre sa cuisse, leurs mains s’entrecroisent à l’abris des regards.
« Ne me laisse pas rentrer seule » .

 

Chambre 204

Les portes automatiques se sont ouvertes sur leur passage. Et ils n’ont pas remarqué le changement de température, le hall surchauffé, choc thermique au dehors la rue glaciale et immaculée.
 
Un feu a envahi les corps, mains qui se cherchent , baisers happés, mains qui glissent sous les vêtements, souffle à l’oreille, yeux rieurs et bouches gourmandes. Quatre à quatre , ils avalent les escaliers, tourbillon de bois et de métal. Tourbillon de caresses naissantes, hâtives.
Les lieux raisonnent de leurs rires, résonnent de leur désir naissant .
 
Chambre 204, la porte s’ouvre et l’extérieur n’existe plus. Chambre 204, ces murs abritent désormais leurs plus ardents secrets, leur soif de sueur mêlée, de peau à peau, de bouche, de sexe …de sexe en bouche.
 
Mouvements synchronisés, en miroir les vestes tombent à terre, et déjà sa chevelure ébouriffée par ses mains qui l’attrape pour goûter ses lèvres rubis …
 
D’un geste habile elle libère son amant de la ceinture et du jean qui tombent à terre et ne perd pas une seconde pour glisser une main le long de la ligne de ses hanches , tressaillement électrique. Elle aime cette peau tendre juste sous la ligne de la hanche qui mène droit à son sexe turgescent.
Le regard profond de son regard a quelque chose d’oriental. Odalisque, sensuelle, elle le charme et le défie. Il fait glisser la fermeture de sa robe vers le bas, et d’un mouvement inverse vient prendre ses fesses dans sa main. Effleure son sexe humide. Son baiser se fait vampire à son cou tendu.
Il n’a plus rien du mari convenu, amant exalté il l’allonge sur ce lit qui les attend.
Elle se cambre, il ordonne.
 
« Laisse toi aller, laisse toi faire »
 
Il soulève un peu plus haut la robe et glisse les mains jusque à sa poitrine . Globes tendus, généreux prisonniers d’une fine dentelle.
Il embrasse son ventre rond, son corps se soulève au rythme d’une respiration haletante. Elle ressent une chaleur envahir son sexe, un chatouillement intérieur. Une sensation qu’elle a toujours comparée à ces bonbons acidulés que l’on aime sucer mais qui nous grisent ! Elle sent son vagin humide et désireux.
 
Il fait rouler ses dessous et ses bas, libère ses chairs appétissantes.
 
« Laisse toi aller, laisse toi faire »répète-t’il.
 
Elle se cambre un peu plus, et se laisse aller, écarte lentement ses cuisses et le laisse plonger entre. Saisissant son séant, il glisse entre ses lèvres sa langue qui vient à la rencontre de son clitoris, petit bourgeon sensible «  tout de satin rose bordé de noir ».
Il happe, lèche, tète et suce.
Sa langue détaille chaque pli, chaque creux de sa vulve humide. Sa peau est sucrée. Elle savoure chacune de ses caresses humides et vibre au frisson de son souffle. Chaque pression de sa langue l’enflammé, à chaque souffle sur son clitoris elle tremble, se cambre libérant ses fesses entre lesquelles il glisse une main … aventureuse. Un doigt massant doucement cet entre-deux coquin, supplice délicieux. Ses mains agrippent les draps, sa poitrine se dresse à chaque incartade de son amant. Le souffle est court, profond.
 
« Embrasse moi ! » deux mots, murmurés, suppliés pour faire durer le plaisir.
 
Il remonte lentement, happant sa peau, au creux de son aine , glisse lentement de baiser en douces morsures relevant l’étoffe et libérant son corps doré, encore paré d’une fine dentelle, dont les motifs lui rappellent les ambiances orientales, encens et moucharabieh. Il devine ses deux auréoles brunes, sous la résille d’obsidienne.
 
Profitant de ce répit rêveur, la belle se fait rebelle et en une douce contrainte, inverse les rôles. La courtisane se fait amazone.
 

Amazone

Maîtresse orientale, la voilà sur lui, nue à l’exception de sa dentelle noire, armure fine ou écrin soyeux de ses seins généreux. Il sent son pubis appuyer sur son sexe.
Un à un, elle défait lentement les boutons de sa chemise et découvre son torse, brun légèrement velu tel qu’elle l’avait deviné.
Posant ses lèvres dans son cou, elle décide une exploration lente et minutieuse, s’attardant sur sa peau vibrante discrètement mais réactive de son supplicié. Elle s’en délecte tendrement, et glisse une main sous l’élastique de son slip et vient saisir sa verge gonflée. À son exaltation elle répond par une attaque mordante sur son téton.
Il tressaille et d’un sursaut ôte maladroitement son slip, trop à l’étroit. Elle aime. La possibilité de venir s’y imbriquer est tentante mais elle veut continuer à le goûter, le détailler. Elle se complaît à faire durer la tension et gourmande courtisane, sa langue happe la base de son penis, ses lèvres parcourent toute sa hauteur et viennent entourer la bordure de son gland. Bouche en cœur et bout de langue, d’un léger va et vient, elle met au supplice son membre dressé.
A genou, sur le lit, à côté de lui, elle le tient en esclavage jouant de son excitation grandissante. Avide et généreuse elle suce sa queue à pleine bouche, précieuse et délicate elle passe sa langue sur la base de ses couilles qu’elle tient délicatement et effleure au rythme de sa respiration.
Il savoure ce joug, totalement captif de son désir, de son plaisir.
 
Chaque instant de cette nuit clandestine, où la bonne éducation s’efface sous la volupté de sa fellation, fait renaître en lui son instinct animal. Il caresse les fesses nues relevées de sa maîtresse, si formidable et si indécente position qu’elle lui offre alors qu’elle continue à lui sucer le gland et à prendre son membre dans sa bouche, jouant sur chaque relief formé par sa turgescence. Alors qu’il sent en lui monter un puissant orgasme, prêt à libérer dans sa bouche son intime semence, il la surprend avec doigté, pénétrant sa vulve du majeur, l’index flirtant avec son clitoris. Elle l’encourage dans ses cuisses humides à poursuivre sa délicieuse prise en main, d’un pouce il chatouille son anus.
La goulue n’en peut plus et lui offre la plus entière et généreuse dégustation, le suçant et avalant les premières salves libératrices tout en encourageant d’un mouvement de hanche au rythme lent et profond, le triple doigté de son coquin.
 
Elle ralentit et le stoppe au bord de l’extase, désireuse de prolonger le plaisir et d’unir leurs sexes enflammés pour une ultime danse. Amazone elle est, elle l’enfourche et sent au plus profond de son vagin son dard gonflé. Il prend fermement ses hanches pulpeuses entre ses mains et guide sa chevauchée, unissant leur corps dans une sinusoïde charnelle.
 
L’exaltation est à son paroxysme alors qu’il glisse dans sa vulve bouillonnante, caresse encore son pubis et trouve son bourgeon brûlant, libérant sa jouissance dans un dernier râle qu’elle accompagne d’un soupir profond et d’un rire coquin.
 
 
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Bernard Ducosson
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