Alexandrine de Césure
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Alexandrine de Césure
Chaussée coquettement de ses douze souliers
Alexandrine surgit dans la nuit étoilée
Sous ses pas les mousses tendres et lierres rampants
Font un tapis douillet tiède et murmurant
Et la belle s'envole telle une mouche
Sans manière se pose sur une souche
Dans laquelle s'est creusé un bénitier de fée
Elle y ôte sa douzaine de souliers
Trempe ses pieds nus dans ce bassin sacré
Un têtard dérangé lui fait bien remarquer
Que jamais une fée n'a été insolente
Au point de tremper là soixante doigts de pieds
"Ce bénitier est pur, madame, vous rêvez
À oser poser petons de mécréante
Dans l'eau qui vient des pluies et des rosées
Qui se voit réservée exclusivement aux fées"
Alexandrine, piquée... et mécontente
Rétorque à cet animal ridicule
"Vous n'êtes fée non plus, mais la fille hargneuse
D'une batracienne gluante et visqueuse
Qui a osé accoucher de sa virgule
Dans ce creux hautement mythologique
Un comble, un blasphème écologique !"
Mais voici que notre poétesse glisse
Et qu'un pied des douze écrase le têtard
Qui se retrouve à présent plat et lisse
Comme pourrait l'être un papier buvard
Soudain une fée, portant une serviette
Arrive par un sentier, guillerette
Alexandrine met ses douze souliers
Pêche entre deux doigts la bête inanimée
Et file vite sans attendre de suite
Aristocrate, poète et artiste, oui
Mais devant l'autre monde sans aplomb, je le dis...
la gaillarde conteuse