Chap 7 : Le tournoi royal partie 1
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Chap 7 : Le tournoi royal partie 1
Medellin la capitale du royaume de Provos célèbre dans tout Haizea pour son développement urbain sans commune mesure avec les autres cités du pays voyait sa population en liège. En cette journée du 14 de l'eau Marta, un tournoi était sur le point de débuter dans un amphithéâtre pouvant réunir pas moins de 30 000 personnes. Des combats de gladiateurs y étaient menés, mais également des représentations de scènes de bataille historique ainsi que quelques pièces de théâtres. La compétition du jour allait voir s'opposer 40 soldats et écuyers dans différentes épreuves, les vainqueurs auront la chance de devenir chevalier, un grade supérieur à leur statut actuel. Des personnalités célèbres de nombreuses grandes villes étaient venu faire le déplacement, dont la Reine Giselle de Grenade et le gouverneur Chavez Sébastopol de la région de Pomelo entre autres. Le Premier ministre et chef du gouvernement aussi appelé Valido n'avait pas lésiné sur les moyens pour faire de la ville un véritable champ d'attraction pour attirer les habitants des villes et villages alentour. Les rues étaient en effervescence et bondés de monde, la fête battait son plein . Des feux d'artifices éclataient dans tous les coins de la ville et aux fenêtres des maisons ainsi que sur les murs de certains commerces l'on pouvait voir des affiches avec la photo de participants qui combattraient lors du tournoi.
Le Colisée dans lequel allait se dérouler les épreuves était construit en granit gris et situé au nord-est de la ville, sur une place large et pavé du quartier des plaisirs. Haut de près de 50 m, la façade extérieure se composait de trois niveaux d'arcades superposées, surmontées d'une plate-forme sur laquelle se dressait un attique de grande hauteur percé de fenêtres à intervalle régulier. Il existait plus d'une dizaine d'entrées pour les spectateurs en tout genre, allant des plus pauvres au plus riches et pour finir la royauté qui disposait d'une entrée spécifique pour elle seule. Des grilles sous chaque arc permettaient de réguler le flot de spectateurs et les bornes fixées dans le sol avaient pour fonction de respecter les ordres de passage. Trois-quarts d'heure avant le début des festivités, des personnes venu assister aux combats attendaient encore dans de longues files devant l'entrée qui leur était réservée pour acheter leur ticket. Aux fenêtres dans les étages supérieurs, ceux qui s'y étaient pris à l'avance narguaient les retardataires et se choisissaient déjà les meilleures places. Alors que la compétition n'avait même pas encore commencé, la foule était déjà en délire, dans les gradins, des paris sur les futurs vainqueurs avaient lieu et tous attendait avec impatience la parade qui allait débuter d'une minute à l'autre. Une élégante femme au visage doux et à la chevelure blond vénitienne ornée d'une couronne d'argent sur la tête entra dans la loge royale une pièce circulaire avec trois grandes vitres en verre qui offrait la meilleure vue sur l'arène, la princesse Lunaria s'installa face à elles dans un fauteuil capitonnée de couleur beige. Deux adolescents qui la suivaient prirent place à sa droite et à sa gauche et tous les trois saluèrent de la main le peuple qui acclamait leur arrivé. Le royaume de Provos était une monarchie constitutionnelle dirigé par la famille Degracias, le roi Mélior en était à sa tête. Tout au long de son règne il avait agi de manière généreuse et altruiste envers son peuple, les impôts avaient toujours été convenable pour les Prosiens et c'était durant son règne que la capitale s'était grandement développé. Le roi Mélior eut un fils, le prince Sifon, un stratège né maintes fois reconnu sur les champs de bataille qu'il remporta de nombreuses fois en particulier contre le pays d'Ozam au sud. Avec la princesse Lunaria, ils eurent deux enfants, une fille ressemblant trait pour trait à son père jusqu'à ses goûts identique pour les armes et la guerre. Tandis que le cadet était le portrait craché de sa mère et l'exact opposé de sa sœur. Par ailleurs, le prince Luth semblait ennuyé d'avoir été convié contre son gré à assister à la compétition.
- Mère, ma présence en ce lieu, est elle est bien requise ? Ne devrais - je ne pas plutôt être dans ma chambre à travailler mes gammes, j'ai déjà suffisamment de retard comme cela et vous connaissez mon précepteur... Il risque de ne pas être content lors de notre prochaine séance si je n'ai pas travaillé.
La princesse Lunaria déposa une main pâle sur celle de son fils.
- Je sais o combien vous détestez la violence Luth, faites un effort je vous en prie en l'honneur du roi et aussi pour votre père qui doit bien être déçu de ne pas officier lui même la compétition. Et ne vous inquiétez pas, je parlerai moi-même à votre précepteur pour qu'il ne soit pas trop dur avec vous.
- Notre mère a raison, mon frère. Père ayant quitté la ville et grand père souffrant, notre rôle est de les représenter comme il se doit, cessez donc de pleurnicher et veuillez assister dignement aux combats de nos valeureux soldats qui sont le futur de notre ordre.
- Je ne pleurniche pas, s'indigna le prince Luth.
- Si vous pleurnichez et vous ronchonnez par-dessus le marché.
Le frère et la sœur commencèrent à se chamailler, la princesse Lunaria leur intima d'arrêter sur le champ.
- Il suffit ! Je vous rappelle que nous ne serons pas seuls dans la loge, veuillez vous tenir convenablement. Enora, je vous demanderai de faire attention à vos propos, la santé du roi ne doit surtout pas s'ébruiter. De nos jours en Haizea, la paix règne entre les 3 royaumes, mais si jamais les autres apprenaient la maladie du roi, qui sait si les conflits ne reprendraient pas.
- Pardonnez-moi mère, je ne ferai plus cette erreur, je vous le promets.
- Excusez-moi aussi, je vais rester sage dorénavant même si je continue de croire que je serai plus utile ailleurs.
La princesse Enora lança un regard noir à son petit frère qui se ratatina sur sa chaise. La porte de la loge s'ouvrit, un garde entra et annonça l'arrivée de la reine de Grenade et du gouverneur de Pomelo. Giselle de Grenade était une femme d'âge mûr avec un corps svelte et des joues creuses. Ses cheveux habituellement grisonnant à son âge avaient été teinté d'une couleur d'or spécialement pour sa venue à Provos. Les traits tirés, elle affichait un regard sévère et quand elle parlait, tout le monde avait l'impression qu'elle donnait des ordres.
- Reine Giselle, je suis heureuse de vous revoir, j'espère que vous avez fait bon voyage.
- Chère Lunaria, vous n'avez pas changé depuis ma dernière visite à Medellin, il y a sept ou huit ans si je me rappelle bien. Vous êtes toujours aussi resplendissante, le temps n'aurait il pas d'emprise sur vous, lança froidement la reine.
La princesse Enora n'apprécia pas du tout le ton que la reine employa pour s'adresser à sa mère, cela l'exaspéra au plus haut point et elle dut se retenir avec beaucoup de volonté de lui dire sa façon de penser. Reine ou pas, elle devait du respect à ses hôtes. Le gouverneur Sébastopol vêtu d'un costume trop serré pour sa corpulence entra à son tour avec à son bras une jeune demoiselle, Lady Bianca Ravier qui devait bien faire la moitié de son âge, il la présenta comme sa nouvelle épouse et s'excusa pour l'absence du roi de Bérénis occupé à des affaires de la plus haute importance.
- Je suis donc venu en tant que représentant du roi, j'espère que ma présence saura vous convenir votre majesté.
Offensé de ne pas avoir été salué, la première, la dirigeante de Grenade s'immisça dans la conversation avant même que monsieur Sébastopol ne lui adresse la parole.
- Vous en conviendrez, mon cher gouverneur et ma chère Lunaria que c'est bien dommage que les 3 monarques d'Haizea ne puissent être présents alors que j'ai fait tout le déplacement pour assister à un spectacle qui je vous l'avoue m'intéresse le moins du monde. Manifestement, je dois être la seule à me sentir concerné un tant soit peu à maintenir l'amitié entre nos 3 royaumes.
Lorsqu'il entendit la reine Gisel mentionner qu'elle trouvait la compétition inintéressante, le prince Luth retint un rire qui se transforma en un hoquet assez dérangeant. Toutes les personnes dans la pièce se tournèrent vers lui, il se sentit tellement honteux qu'il aurait voulu se faire aussi petit qu'une souris. La princesse Lunaria remarqua l'embarras du gouverneur dont les joues étaient devenu rouge et pris sa défense face aux blâmes de la reine de Grenade.
- Votre majesté, vous ne pouvez tenir pour responsable, Monsieur Sébastopol de l'absence de son roi, qui soit dit en passant à tout à fait le droit de décliner l'invitation. Quand au Prince Sifon qui préside chaque année la compétition, il repousse en ce moment même les armées du pays d'Ozam qui tentent d'envahir nos terre.
- Ma foi, j'ignorais que la situation était aussi délicate, veuillez m'en excusez, tous les deux...
Consterné par les paroles de Lunaria qu'elle prit comme un affront, la reine Giselle évita délibérément le regard de la princesse préférant se tourner vers le gouverneur, elle ne supportait pas d'avoir été réprimandé. Après cela, elle s'enferma dans un mutisme qui ravi la princesse Enora.
Au deuxième niveau du Colisée, une petite chapelle avait été construite pour les combattants qui désiraient se recueillir avant le début des épreuves, un jeune garçon à la peau noir portant un équipement de combat était justement en train de prier devant la statue en marbre d'un guerrier à la musculature imposante et tenant une hallebarde dans ses deux mains.
- Seigneur Tulshac, dans peu de temps, je poserai les pieds dans l'arène face à plusieurs milliers de spectateurs. Jadis, vous vous êtes illustré comme le plus grand héros que Provos n'aie jamais eu. Donnez-moi votre force et votre courage afin de ne pas faillir face à mes adversaires.
Matt se releva, puis s'inclina une dernière fois, dans l'embrasure de la porte d'entrée un jeune homme aux cheveux gominés l'attendait les bras croisés. Vêtu du même équipement de combats, il avait écouté la prière du garçon aux cheveux frisés les dents serrées. Matt le rejoignit et lui donna une tape amicale sur l'épaule tout en s'excusant de l'avoir fait attendre.
- Je comprendrais jamais cette habitude que tu as de prier des personnes qui n'existent plus et qui peuvent soit dit en passant rien pour toi puisqu'ils sont mort depuis longtemps.
- Si tu essayais ne serai ce qu'une seule fois Liam, tu verrais à quel point en cas d'incertitude cela peut être revigorant. On va bientôt être confronté à d'autres adversaires qui recherchent la même chose que nous. J'avais besoin de me sentir en confiance et puis tu sais à quel point j'aime les histoires sur Tulshac, le célèbre conquérant.
- Oh ça oui, je le sais que trop bien. Tu me bassines avec ça depuis l'orphelinat, pour ma part je compte que sur moi-même et cela m'a toujours réussi. Les héros d'antant, c'est de l'histoire ancienne, c'est nous maintenant qui marqueront l'histoire.
Matt remarqua l'œil mauvais de son ami tourner vers la statue du guerrier, il ne répondit rien à sa remarque. Son père adoptif un ancien chevalier lui avait appris les valeurs intrinsèques de la foi et il les avaient appliquées à la lettre, mais Liam avait été éduqué par un noble et borné comme il était, le jeune homme n'avait jamais voulu se soumettre à l'autorité de son père et sa mère d'adoption qui l'obligeait à prier tous les soir quelqu'un en qui il ne croyait pas.
- Enfin bref, je suis venu te prévenir que le capitaine Alberto nous attend dans l'antichambre près de l'entrée vers l'arène, il a des instructions à nous donner. Quand il a vu que tu étais absent, il m'a sommé d'aller te chercher au plus vite.
Matt et Liam prirent immédiatement la direction de la salle en question qui servait également d'armurerie, sur leur passage dans un couloir qui formait un arc de cercle, ils croisèrent de nombreux spectateurs qui les applaudirent, car ils les avaient reconnus comme étant des participants. Des affichettes avaient été distribuées aux spectateurs avec le nom et les visages des combattants lorsqu'ils avaient achetés leur ticket d'entrée. Les garçons se permirent de s'arrêter un instant pour remercier leur supporter, très vite un petit troupeau de personnes s'agglutina autour des deux amis et ceux-ci ne trouvèrent plus aucun endroit où passer.
- Ben dis donc, je ne pensais pas attirer autant le public. Comment on va faire pour rejoindre l'armurerie, ils nous laisseront jamais passer, dit Matt
- Je ne sais pas, mais bon, ça ne fait pas de mal de profiter d'un petit moment de gloire.
Liam aimait ces moments où il était sur le devant de la scène, à ce moment, il ne se souciait pas le moins du monde de ce que le capitaine Alberto pourrait leur dire. Heureusement, la foule se dispersa très vite et tous reprirent leur chemin au plus grand plaisir de Matt, avoir trop de monde autour de lui le gênait un peu. Assise sur un tapis poussiéreux, isolé de tous, une enfant avec de longues oreilles, deux longues incisives et une petite queue ronde et blanche vendait des fleurs aux passants qui évitaient délibérément de la regarder. Soit ils tournaient la tête à leur approche, soit ils s'écartaient. Un homme mesurant bien deux mètres avec les bras recouvert de tatouages arracha une fleur des mains de la fillette et l'écrasa sous ses pieds. Il lui ordonna de quitter les lieux, car elle salissait l'endroit par sa présence. Les gens autour d'eux furent choqués par les propos du gaillard, mais personne n'osa intervenir. La scène mit Matt hors de lui.
- Hey vous, ce n'est pas une manière de parler à une enfant, retirez tout de suite ce que vous venez de dire.
L'homme lorgna le jeune écuyer de la tête au pied, il dégagea de la main la fillette qui désespée de voir sa fleur applatit essayait tant bien que mal de la remettre en état et vint se positionner juste en face du garçon qui put constater de la grandeur de l'individu.
- Pour qui tu te prends. Je dis ce que je veux à qui je le veux et ce n'est pas un gamin dans ton genre qui...
Le grand costaud ne put terminer sa phrase, car Matt lui avait assené un bon coup de pied dans les parties intimes, recroqueviller par terre l'homme jura envers le garçon à la peau noire. Matt l'ignora et se tourna vers la petite lapine.
- Excuse-le, je crois qui lui manque un neurone, c'est pour ça qu'il t'a mal parlé. Je veux bien t'acheter une fleur, si tu es d'accord.
- Mais vous allez participer au tournoi, non, je ne peux pas vous faire payer. Tenez je vous en donne une gratuitement ? C'est pour vous remercier.
La petite lapine tendit une fleur de lys que Matt fit tourner entre ses doigts puis il la rangea derrière son ceinturon. L'avoir sur lui, lui donnait l'impression de faire déjà partie des chevaliers. Dans son dos, il ne remarqua pas que l'homme se relevait et écartait les bras afin de l'enserrer, heureusement Liam arriva par-derrière et lui donna un coup de pied au même endroit comme son camarade. Le grand gaillard s'effondra face contre terre complètement k.o.
- C'est bon, tu as fini, on peut y aller maintenant. Je te jure, toi et ta gentillesse démesurée, il faut toujours que tu voles au secours des gens. Aurais - tu oublié que le capitaine nous attends?
Matt se tapa le front, il avait complètement oublié le capitaine Alberto. Le garçon à la peau noire conseilla à l'enfant de se trouver une place plus sûre à l'extérieur du Colisée. Puis les deux amis coururent pour rattraper leur retard.
- T'es quand même culotté de me faire des reproches alors que tu te pavanais au milieu des spectateurs, lança Matt.
- Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles et puis on m'a demandé d'aller te chercher, c'est ce que j'ai fait. Si quelqu'un doit se faire réprimander ça sera toi, sûrement pas moi.
Matt ne répondit rien, il connaissait son ami pour sa mauvaise foi légendaire, Liam ne se sentait jamais responsable de rien.
Lorsqu'ils ouvrirent la porte de l'antichambre, ils tombèrent sur leurs coéquipiers qui écoutaient les recommandations du capitaine. Alberto Cerizio, âgé d'une quarantaine d'années avaient les yeux noir d'encre, un visage carré et de larges épaules. C'était lui qui entraînait les écuyers en passe de devenir chevalier et ce dès l'âge de onze ans. Quand il vit arriver d'une manière précipiter les deux garçons, une grimace se dessina sur ses lèvres cachées par une barbe touffue.
- Les retardataires, allez vous asseoir. Kinney, je ne veux même pas savoir où vous étiez, je n'arrive pas à croire qu'en ce jour spécial, vous vous permettez de flâner. Je vous rappelle que des gens de tout Haizea sont venus vous voir, que ces majestés vous regardent, ayez un peu de respect pour eux en étant ponctuel. Et ça vaut également pour tous les autres.
Tous les autres participants fusillèrent Matt du regard, à cause de lui, ils venaient de se prendre un sermon alors qu'ils n'avaient rien à se reprocher. Une fille aux cheveux châtain attaché en une queue-de-cheval secoua la tête d'un air désespéré en voyant Matt se répandre en excuse.
- Donc je disais, d'ici quelques instants lorsque la cloche retentira à plusieurs reprises, vous vous rendrez devant la herse sans oublier de prendre une arme, celle de votre choix. A l'ennoncement de votre nom vous ferez un tour de scène de l'arène et vous terminerez devant la loge royal. N'oubliez pas de sourire et de saluer la princesse Lunaria en vous inclinant. Une fois que vous aurez fini vous vous placerez au bord de l'arène et attendrez que les autres vous rejoignent.
- Serons-nous appelés dans un ordre alphabétique ? Demanda un gringalet avec une voix faiblarde.
- Non, on vous appellera par ordre d'ancienneté. Parmi vous, il y aura des combattants qui ont participé aux compétitions précédentes et qui ont échoué, ils viennent retenter leur chance. Ces combattants arriveront de l'entrée nord et autant vous dire que ce sont les favoris du public. C'est à eux que vous aurez à faire lors de la première épreuve. Vous devrez les faire chuter de la surface de combat pour passer à la deuxième.
Des murmures se répandirent dans la pièce, certains coéquipiers de Matt affichaient des mines graves et anxieux. Ils devaient sûrement se demander s'ils auraient leur chance face à des adversaires plus expérimentés. De son côté, le garçon n'en menait pas large non plus, mais le seul fait de serrer la médaille de Tulshac qu'il avait autour de son cou lui redonna confiance. Le capitaine Alberto demanda à ses élèves s'ils avaient d'autres questions, mais tous répondirent par la négation.
- Bien, dans ce cas, je vous abandonne ici. Je serai dans les gradins à vous regardez et n'oubliez pas la réussite des épreuves seule ne constitue pas l'unique moyen de devenir chevalier. Vous devez montrer le meilleur de vous à nos dirigeants et aux chevaliers qui se trouveront dans les gradins. Parvenez jusqu'à la fin du tournoi et vous aurez alors peut-être l'honneur de faire partie des nobles chevaliers de l'ordre du lys.
La vingtaine de participants dans le vestiaire frappèrent de concert sur leur plastron à l'évocation des chevaliers du lys. Dès le départ du capitaine Alberto, Liam partit se choisir un bouclier solide pouvant parer n'importe quelle arme. Dans l'armurerie, il existait tout un arsenal d'armes, des épée, des lances, des masses, des boucliers, etc. Matt, lui se choisit une épée bâtarde posée dans un tonneau comme la plupart de ses coéquipiers, car c'était la seule arme qu'il maniait plutôt bien. À côté de lui, la jeune fille à la chevelure blonde se choisit une lance à son grand étonnement, elle lui lança un clin d'œil pour répondre à son regard interrogateur. À sa gauche, un participant légèrement plus petit que lui et dont le visage était caché par un bassinet en cuivre essayait toutes les armes à sa portée avec une telle dextérité qu'il ébahit bon nombre de ses camarades. Cependant, il n'en trouva aucune à sa convenance et se contenta de deux petit coutelas qu'il attacha dans le bas de son dos.
- Eh bien, tout cela s'annonce exaltant, dit Liam dans le dos de Matt. Je suis pressé que les épreuves commencent et que je montre à tout Medellin ce dont je suis capable.
Matt fouetta l'air avec son épée, puis la rangea dans son fourreau. Il poussa un profond soupir face à l'assurance de son ami.
- Depuis que le capitaine nous a expliqués que nos adversaires seraient d'anciens participants, je t'avoue que je ne suis plus aussi sûr de réussir à passer les épreuves, murmura Matt.
- Ne me dis que tu te dégonfles, chuchota Liam. Ne me fais pas ça, pas après ce que l'on s'est promis.
Le jeune garçon se remémora un vieux souvenir d'il y a six ans, alors que lui et Liam étaient encore à l'orphelinat. Tous les deux faisaient partie d'une bande six d'orphelins qui adoraient faire les 400 coups dans les ruelles des quartiers pauvres de la ville. Un jour, tous les six s'étaient fait une promesse, ils deviendraient des personnes importantes et ils ne connaîtraient plus jamais la misère. Moins de trois mois après cette promesse, Matt fut adopté par un ancien chevalier à la retraite forcé et un an après, ce fut le tour de Liam. En se rappelant cette promesse, l'écuyer retrouva de la contenance, dans l'arène, être pessimiste ne lui permettrait pas de s'en sortir.
- Merci Liam, j'avais bien besoin que tu me secoues un peu.
- Pas de quoi ! Allez, allons leur montrer comment se battent ceux qui ont grandis dans les bas quartiers.
La cloche annonçant le début des festivités retentit, tous les participants sortirent les uns après les autres galvaniser par le cri de guerre de l'infanterie du royaume " Pour la gloire, pour l'honneur, pour toujours Provos restera dans nos cœurs". Matt, le dernier à sortir, enfila un casque et suivit la cadence, il rejoignit ses camarades qui attendaient devant la herse.
- Vous avez vu, dit l'un des jeunes, il y a de l'eau autour de l'arène. Comment ils ont fait pour la faire venir jusqu'ici?
- Il parait qu'il y a un lac souterrain en dessous du colisée, ils ont sûrement acheminer l'eau à l'aide de grand tuyaux, répondit un deuxième.
- C'est sûrement une des particularités de l'épreuve, si on tombe c'est fini pour nous, j'espères juste qu'il n'y a pas de monstres marins, ironisa Liam.
Tout les jeunes ricanèrent mais Matt fut le seul à prendre au sérieux les paroles de son ami. Si le seul fait de tomber signifiait une élimination, les organisateurs du tournoi auraient très bien pu laisser le sol nu alors pourquoi rajouter de l'eau. Le garçon ne put réfléchir longuement à la question car les noms des anciens participants étaient appelés. La herse se trouvant à l'extrémité de l'endroit où se trouvaient les ecuyers s'ouvrit, des combattants aguéris entraient un par un dans l'arène et entamait leur parade sous les acclamations tonitruantes des spectateurs. Un combattant nommé Aporos Gatek semblait encore plus aimé que les autres, il montra ses biceps à la foule et n'hésita pas à pointer son épée vers la loge royal en affirmant haut et fort que cette année il vaincra. Matt pensa aussitôt que ce garçon avait autant d'assurance que Liam voir plus, il jeta un coup d'oeil à son ami qui affichait un visage sombre, il ne détournait pas les yeux de ce Aporos Gatek comme si il avait envie d'en découdre avec lui sur le champs. Le défilés des anciens participants dura de longues minutes puis ce fut le tour des jeunes ecuyers, Shala Barnes la fille à la lance fut appelé la première. Elle s'avança timidement sous le regard de ses camarades et entra dans l'arène. Shala Barnes fut grandement acclamé par les filles dans les gradins car c'était l'unique participante féminine à ce présenter cette année, elle pouvait sentir le poids des regards mais afficha tout de même une tête haute tout le temps que dura sa parade. La jeune fille termina devant la loge royale ou elle s'inclina respectueusement. La princesse Enora applaudit le courage de la jeune fille et se promit de l'encourager. Les uns après les appelés suivant défilèrent, un jeune avec une coupe au bol marcha avec une allure un peu gauche lorsque ce fut à son tour d'être appelé, en marchant vers l'arène, il manqua de tomber à l'eau en trébuchant mais heureusement pour lui se ressaissit très vite. Il y eut encore deux autres appels puis le nom de Matthias Kinney retentit. Liam donna une tape dans le dos de son ami pour l'encourager. Les rayons du soleil brillant éblouirent le jeune garçon lorsqu'il déboucha dehors, il traversa le pont qui le séparait de la surface de combat et entama son tour les yeux rivés sur les gradins rempli de spectateurs en délire, jamais il n'avait vu autant de personnes réuni en un seul endroit, l'atmosphère était pesante mais en même temps il se sentait rempli d'une énergie nouvelle, pleine d'allégrese. Il leva la main pour saluer le public qui le lui rendit bien et termina sa ronde comme convenu devant la loge royal. Alors que la femme du prince Sifon le regardait attendant ses hommages, il sortit la fleur de lys que lui avait donné la petite vendeuse de fleur et la présenta à la loge. D'abord surpris par un tel geste, la princesse Lunaria se leva ainsi que ses enfants et posèrent une main sur leur coeur en signe de reconnaissance. Les spectateurs applaudirent à l'unisson le geste de Matt qui venait de faire honneur à l'ordre des chevaliers. Satisfait par l'effet de son geste il s'inclina et partit rejoindre ses camarades qui s'étaient alignés face à leur concurrrent. Shala vint se placer à ses côtés.
- Félicitations, Matt ! À coup sûr, tu as marqué des points avec ta fleur. Comment t'es venu cette idée ?
- Cela m'est venu spontanément, mais entre nous, je dois l' idée à une enfant lapine que j'ai croisée dans les couloirs tout à l'heure. C'est elle qui m'a donné la fleur.
- Une enfant lapine dis tu ? C'est étrange, d'habitude, les hommes bêtes ne s'aventurent pas en dehors de la basse ville, si jamais la milice la trouve, elle risque d'avoir des problèmes.
- Tu as raison, c'est pour cela que je lui ai conseillé de sortir au plus vite, cependant, je doute que la garde ne s'en prenne pas à elle, ils doivent être trop occupés à surveiller qu'il n'y ai pas d'incidents durant la compétition.
- Peut-être, mais on est jamais trop prudent, tu as bien fait de lui dire de se mettre à l'écart. Pfiouu, tu as vu tout ce monde, honnêtement toutes ces acclamations me stresse un peu. Quand je vois nos adversaires, je me demande si j'ai bien fait de me présenter. Crois-tu que l'on est réellement des chances de vaincre ?
Matt comprenait les doutes de Shala, en face d'eux, les combattants montraient des corps aguerris et une détermination sans faille sur leur visage. Ils avaient un avantage par rapport aux jeunes, ce n'était pas leur première participation, le stress de la découverte n'avait pas lieu d'être pour eux. Pour autant, le garçon se dit qu'il ne fléchirait pas.
- Je ne sais pas qu'elles sont tes raisons pour devenir chevalier Shala, mais ne le regretterais tu pas d'avoir abandonné avant même d'avoir essayé. Ils ne sont pas beaucoup plus vieux que nous, on a nos chances.
La jeune fille se mordit la lèvre, elle hocha la tête en signe de consentement et serra son arme avec fermeté pour se donner du courage. Matt se félicita d'avoir pu aider sa camarade, il y a peu, c'était lui qui doutait de ses capacités et Liam l'avait encouragé.
La parade des jeunes écuyers se termina sur le garçon au casque en métal jaune, pendant son tour Liam était resté fidèle à lui-même en se pavanant durant sa ronde, il avait stimulé le public en criant haut et fort son nom et l'avait incité à l'applaudir en faisant des mouvements avec les bras. Arrivé devant la loge royale, il avait retrouvé de la prestance et s'était incliné courtoisement devant les souverains. Matt aurait parié que son ami s'était plus tourné vers la princesse Enora que vers la princesse Lunaria et le prince Luth.
A la fin de la parade, un silence se propagea dans les gradins quand un bruit de moteur surgit, un aéronef avec un écran géant sur sa façade traversa le ciel et vint stationner au-dessus de l'arène. Un homme avec une longue moustache, une écharpe blanche autour du cou et un monocle sur l'œil gauche apparu à l'image, le Valido, le Premier ministre et organisateur du tournoi, allait prendre la parole.
- Bienvenue à tous peuple de Provos et autre contrées éloignées. Le tournoi que vous attendez tous est sur le point de débuter, mais avant cela, je voudrais remercier la reine Giselle de Grenade et le gouverneur Chavez Sébastopol de Pomelo d'avoir fait le déplacement. Il n'y a encore pas si longtemps, les tensions étaient palpables entre nos trois régions, chacun de nos dirigeants désirait étendre ses terres et enrichir davantage son royaume. Pourtant, nous avons réussi à faire fi du passé et tisser des amitiés solides, espérons qu'elles durent encore de nombreuses années.
Dans la loge royal, la reine Gisel applaudit les paroles du Valido, charmé par son éloquence. De son côté, la princesse Lunaria ne fut pas dupe, le discours du Premier ministre n'avait pour but que d'amadouer leurs invités, la reine et le gouverneur n'était sûrement pas venu par simple courtoisie et le ministre devait l'avoir compris. À quoi pensaient-ils réellement ? Lunaria se souvint des paroles du roi Mélior lorsqu'il avait reçu une missive annonçant la venue de la reine Giselle, un jour auparavant. Il avait dès lors invité sa fille à le rejoindre dans ses appartements pour l'avertir de l'arrivée subite de la reine. Selon le roi, elle serait venue pour une raison bien précise, car malgré les invitations lancées au cours des neuf dernières années, son Altesse n'avait jamais voulu faire le déplacement. Quand au gouverneur Sébastopol, sa présence était aussi étrange, car les communications avec Bérénis étaient coupées, les frontières entre les deux royaumes fermés du côté de Bérénis et plus aucune nouvelle du roi depuis plus d'un mois. Le roi Mélior avait alors demandé une surveillance accrue de ces deux dirigeants et il en avait donné la tâche à celle en qui il avait le plus confiance.
- Est-ce que Son Altesse se porte bien ? Vous semblez ailleurs.
Le gouverneur tira la princesse de ses pensées, elle devait en aucun cas montrer qu'elle les soupçonnait de quelque chose. Après la compétition, elle tenterait d'en savoir davantage sur ce qui se passe dans leurs royaumes.
- Oui ne vous inquiétez pas, je repensais aux paroles de notre Valido et au fait que c'était un plaisir de vous avoir avec nous aujourd'hui.
- N'est ce pas ? ce valido est un homme dé-li-cieux, s'émoustilla la reine Giselle.
Le Valido termina son discour sur des encouragements aux combattants, puis l'aéronef pris la direction du centre de la ville car le tournoi allait être retransmis sur écran pour ceux qui n'avait pas pu pas pu s'acheter des places. Matt souffla un bon coup, les hostilités allaient commencer, tous les participants s'éparpillèrent sur la surface de combat attendant le gong qui n'allait pas tarder à sonner. La tension était palpable, chaque combattant se regardait, l'oreille tendue et l'arme à la main. Le jeune noir chercha ses amis mais il ne les trouva pas, tant pis, il devait se focaliser sur ses adversaires. Le gong retentit et la charge commença.
Note : Image tiré du manga one piece