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L'ENSEIGNEMENT DES ARTS MARTIAUX JAPONAIS : NORMES PÉDAGOGIQUES ?

L'ENSEIGNEMENT DES ARTS MARTIAUX JAPONAIS : NORMES PÉDAGOGIQUES ?

Publié le 1 avr. 2022 Mis à jour le 1 avr. 2022 Culture
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L'ENSEIGNEMENT DES ARTS MARTIAUX JAPONAIS : NORMES PÉDAGOGIQUES ?

La recherche d'efficacité revient régulièrement et certains s'en servent pour critiquer les enseignements traditionnels, car, pour eux, peut-être, tout doit être efficace et il faut toujours travailler dans cet esprit. En iaïdo, par exemple, donner un sabre à un débutant et il faudra intervenir à plusieurs reprises pour qu'il exécute les phases d'une coupe souplement. Pourquoi cette fixation sur l'efficacité immédiate?
Pourtant placez un débutant devant un instrument de musique et il est certain que son état d'esprit ne sera pas de vouloir jouer un des grands classiques après quelques cours. Mon exemple est sujet à la critique, mais l'image est intéressante pour la réflexion. En effet, une fixation trop rapide sur un entraînement qui ne se centre que sur une recherche d'efficacité à court terme, basé sur des petits trucs, a forte chance d'avoir un effet négatif sur la valeur de cette efficacité, à long terme, car, les bases n'ont pas été travaillées assez longuement.
 

1. LA PÉDAGOGIE JAPONAISE : ICHI-GAN, NI-SOKU, SAN-TAN, SHI-RIKI

 
Dans les arts martiaux japonais, on enseigne les techniques en suivant la maxime du «ichi-gan, ni soku, san-tan et shi-riki». En premier, l’instructeur met l’accent sur les yeux. En effet, le regard, «gan», vers l’avant, vers l’horizon, permet au corps d’être droit. Lorsque le corps est droit, l’instructeur se concentre sur la position et le déplacement, «soku». Par la suite, lors de l’exécution d’une technique, l’instructeur s’assure d’un bon travail des hanches, «tan» c'est-à-dire, que toutes les techniques s'élaborent à partir du centre. Et à partir de ce centre, l'exécution de la technique doit respecter des composantes biomécaniques. Puis finalement, le shi-riki exprime l’utilisation d’une « dynamique musculaire», associée à la puissance physique et mentale d'une technique qui se voudrait efficace.
Pédagogiquement, on ne peut procéder dans une recherche d'efficacité à long terme en commençant par le concept «shi-riki».
 

2. UNE PRATIQUE MARTIALES SELON LES CONCEPTS MURI, MURA MUDA

 

Les concepts de muri, de mura et de muda sont utilisés aussi bien dans la gestion des arts martiaux japonais que dans l’industrie. Dans cette dernière sphère de l’activité humaine, ils sont appelés «les trois démons ou fléaux». Les trois concepts sont liés. Vous ne pouvez pas en trouver un sans que les deux autres soient présents. Lors d’un séminaire en Chito-ryu, Sensei Chitose, soke du Chito-ryu karate-do, actualisa ces trois concepts pour le bénéfice de notre pratique martiale.

Muri signifie «sans raison» ou «sans principe» et suggère que notre action ne serait pas justifiée par un «savoir». En l’absence de ce savoir, la technique se fait sans efficacité. La notion de muri nous invite à toujours évaluer notre technique en pensant constamment au «savoir», au principe ou à la raison qui détermine son potentiel d’efficacité.

Mura signifie «pas naturel». Cette notion implique qu’il y a rupture dans le rythme, dans l’évolution naturelle d’une technique, d’une action. En tout temps, il faut agir de façon «naturelle », comme une rivière qui coule.

Muda signifie «excessif». Cette notion implique que nous agissons avec excès par rapport à ce qui est nécessaire; soit en temps, en énergie, en distance, en contraction musculaire ou en quantité. Cette notion implique tout ce qui est de trop dans l’exécution d’une action et qui la rendrait non naturelle, non efficace, à cause des pertes.

Source : Jean-Noël Blanchette, 9e dan, Hanshi Karatédo, 4e dan, Shihan-dai Iaido

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