Jour 21 : Yule, le sabbat d'hiver
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Jour 21 : Yule, le sabbat d'hiver
La légende de Yule, le sabbat d'hiver, par Jean-Christophe Mojard
Trop longues étaient les nuits, dans le froid et la glace,
Et les cœurs endormis ne trouvaient plus de place
Pour y loger l’amour en quête de survie ;
Il était, pour Frigga, temps de donner la vie.
Balder, en s’éveillant sous les yeux de sa mère,
Fut de cette déesse un cadeau de lumière :
Il allongea les jours et les flammes reprirent,
En ravivant l’espoir pour l’année à venir.
Heimdal en fut touché et descendit du Nord
Apportant des cadeaux aux âmes méritantes,
Et des cendres de nuit à celles impénitentes.
Le Roi de Chêne aussi fut séduit par l’effort
Et depuis, chaque année se dresse sur les places
Son arbre symbolique, pour, à Yule, rendre grâce.
La légende de Yule, le sabbat d'hiver, par Juliette Norel
Au cœur des forêts anciennes, là où les arbres centenaires chuchotent les secrets de l’univers, se trouvait un village oublié, nimbé de la puissante magie de l'hiver éternel.
La neige tombait doucement, drapant le monde d'un lourd manteau scintillant, comme sous la préciosité de millions de diamants éparpillés par une main divine.Les fenêtres des chaumières brillaient d'une lumière dorée et accueillante, tandis que des guirlandes de verdure ornaient chaque porte, exhalant un parfum boisé et réconfortant
C'était la nuit la plus longue de l'année, le solstice d'hiver, et les villageois se préparaient à célébrer Yule, l'un des sabbats les plus importants de la roue Wiccane. Chacun ornait ses autels de houx, de gui et de branches de pin, pour célébrer la renaissance du soleil. La fragrance boisée et apaisante des résines emplissait l'air, tandis que les bougies dorées et vertes illuminaient doucement l'espace sacré. Leurs flammes vacillantes, semblant s’incarner en esprits joyeux, symbolisaient le retour progressif de la lumière et de la chaleur. À l'extérieur, sous la voûte céleste étoilée, des feux de joie crépitaient, enveloppant les participants d'une chaleur réconfortante et éclatante. Les chants rituels, en langues anciennes, s'élevaient vers les cieux et s’entrelaçaient avec le souffle froid de l'hiver, invitant les divinités à bénir cette nuit de renouveau. Les cristaux de neige reflétaient cette lumière, créant un scintillement magique sur la terre endormie. Dans la roue de l'année, Yule était un pilier, marquant la renaissance de la lumière et le début d'un nouveau cycle. Les wiccans honoraient cette tradition avec dévotion, sachant que même au cœur des ténèbres, la promesse de la lumière persistait toujours.
Au centre de village, un immense chêne se dressait, gardien silencieux des saisons. Ses branches nues s'étiraient vers le ciel étoilé, comme pour capter la lumière des astres. Les villageois, jeunes et vieux, se rassemblèrent autour de ce géant sacré, portant des torches dont la flamme vacillante semblait danser au rythme d'un souffle ancestral. Les chants résonnaient dans la nuit, des mélodies anciennes transmises de génération en génération, évoquant les esprits de la nature et les divinités endormies.
Parmi eux, une jeune fille nommée Astrid se tenait près de l'arbre. Ses longs cheveux noirs s'emmêlaient avec le vent glacé, et ses yeux brillants reflétaient les flammes des torches. Elle portait une couronne de branches de pin et de baies rouges, symbole de vie et de renouveau en cette période de froid et de ténèbres.
Elle était l'élue de cette nuit magique et portait sur ses épaules le poids d’une prophétie qui l’auréolait depuis les langes : elle était destinée à ranimer la flamme de Yule, une flamme qui réchaufferait les cœurs et protégerait le village des rigueurs de l'hiver.
Tandis que les chants s'élevaient et que la fumée des feux de joie montait vers les étoiles, Astrid s'avança vers le chêne, une bougie blanche à la main, ciselée de runes anciennes, badigeonnée de miel et d’herbes séchées.
Elle s'agenouilla devant l'arbre majestueux, murmurant des prières et des incantations dans un dialecte effacé par les ans. Les villageois retenaient leur souffle, suspendus à ce moment de pure magie.
La flamme de la bougie scintillait, semblant vibrer d'une énergie mystique, lorsque soudain, une lumière éclatante jaillit des profondeurs de la terre, enveloppant Astrid et l'arbre d’une resplendissante aura dorée.
Les branches du chêne se parèrent de petites lueurs, comme si une myriade de lucioles enchantées avait élu domicile parmi elles. Les villageois, émerveillés, virent la neige autour de l'arbre fondre doucement, révélant un cercle de terre fertile d'où jaillirent des pousses vertes et vigoureuses. La chaleur douce et bienfaisante de la lumière de Yule se répandit dans le village, réchauffant les âmes et les cœurs de chacun.
Astrid se releva, un sourire serein illuminant son visage. Elle tendit la bougie à un enfant, pour transmettre à son tour le flambeau de l’espoir et du renouveau. L'enfant prit la flamme avec une révérence innocente, et ainsi la lumière de Yule fut partagée, de main en main, de cœur en cœur, illuminant chaque recoin du village.
Et depuis, chaque année au solstice d'hiver, les descendants du village oublié se rassemblent autour du chêne sacré, ravivant la flamme d'Astrid, pour honorer la magie de Yule et rappeler que, même dans les nuits les plus longues, la lumière finit toujours par triompher.
(image réalisée avec Copilot Pro et retravaillé avec Canva)