La légende de Krampus, par Jean-Christophe Mojard

Le grelot de Krampus

Dans l’ombre de l’hiver, lorsque la nuit frissonne,

Apparaît une bête aux cornes recourbées,

Ses sabots sont fendus, et ses griffes acérées

Ont tôt fait d’éventrer les mauvaises personnes.

Dans l’ombre de la nuit, lorsque minuit claironne,

Krampus vient emporter, dans sa hotte infernale,

Les esprits renfrognés aux soirées hivernales

Qui rejettent Noël et leurs âmes abandonnent.

Mi-bouc et mi-démon, il laissera pourtant,

Au sapin, un grelot dont le son guttural

Rappellera le souffle glacé de son râle.

Une année passera, pour avertissement,

Mais le Noël suivant le grelot sonnera

Le glas, pour certains, dans l’horreur et l’effroi.

 La légende de Krampus, par Juliette Norel

Dans les profondeurs enneigées des Alpes autrichiennes, là où les montagnes s'élèvent en gardiennes séculaires, se murmure une sinistre légende à travers les forêts et les vallées. Chaque décembre, lorsque les nuits se font plus longues et que le froid mordant semble figer le temps, une créature mystérieuse et terrifiante émerge des ténèbres. Les villageois osent parfois chuchoter son nom : Krampus, le sombre compagnon de Saint-Nicolas, similaire dans ses funestes fonctions à celui que certaines légendes françaises et belges nomment le Père Fouettard.

Krampus est une figure cauchemardesque, mi-homme mi-bête. Ses cornes recourbées, semblables à celles d'un bouc sauvage, se dressent vers le ciel étoilé. Ses yeux, rouges comme des braises, brillent d'une lueur démoniaque. La créature est vêtue d'un manteau de poils noirs et épais, tandis que sa langue longue et fourchue, semblable à celle d'un serpent, pend hors de sa bouche. Il porte de lourdes chaînes rouillées, qui cliquettent sinistrement à chaque pas, et une corbeille sur son dos, prête à capturer les enfants désobéissants.

La veille de la Saint-Nicolas, le 5 décembre, l'air se remplit de magie et de mystère. Les villageois décorent leurs maisons de guirlandes lumineuses et de branches de pin, tandis que des feux crépitants dans les cheminées réchauffent les intérieurs. Mais une ombre sinistre plane au-dessus de ces festivités : Krampus rôde, prêt à punir ceux qui n'ont pas été sages.

Alors que Saint-Nicolas, bienveillant et généreux, distribue cadeaux et friandises aux enfants vertueux, Krampus emprunte les ruelles sombres et glacées. Son souffle méphistophélique se mêle aux effluves de pain d'épices et de vin chaud. Il effraie les enfants avec ses chaînes et les fouette avec des branches de bouleau, ses coups résonnant comme des claquements sinistres déchirant la nuit silencieuse. Les plus malchanceux sont capturés dans son sac et emmenés vers une destination inconnue, un lieu de terreurs et de supplices inénarrables.

La légende de Krampus n'est pas seulement une histoire de peur, il s’agit surtout d’une leçon de vertu. Elle rappelle aux enfants l'importance de bien se comporter, de respecter les autres et de faire preuve de bonté. Elle incarne le contraste entre la lumière de la générosité et l'ombre de la punition, soulignant que chaque action a ses conséquences.

Cette dualité, chère aux préceptes judéo-chrétiens, évoque l'équilibre nécessaire entre récompense et réprimande, où la bienveillance et la justice coexistent harmonieusement dans l'esprit de Noël.

(image réalisée avec Copilot Pro et retravaillée avec Canva)