Syndrome de Stockholm (2/2)
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Syndrome de Stockholm (2/2)
Dernière séance
Aujourd'hui vous avez posé du rouge très rouge sur vos lèvres et vous avez ajouté du blond dans vos cheveux. Tout ça peut-être parce qu'une fois vous aviez dit en passant « quand on devient mère on n'est plus vraiment femme. » Et moi alors je n'avais pas laissé passer ça. Parce que finalement ces mots-là ils n'étaient pas vraiment de vous. Non, c'est votre mère qui vous disait ça ,souvent. Et vous l'avez prise au mot et c'est comme si alors la mère avait effacé la femme.
Je vous demande si c'est pour ça le rouge sur vos lèvres aujourd'hui ?! Vous dites oui mais aussi parce que vous attendez une bonne nouvelle : Finalement ça marche pour le bébé ! Oui, vous attendez le deuxième. Je me souviens que, pour vous, il n'y a pas trop de rapport entre le corps qui fait parfois des siennes et la vie d'âme, mais un beau jour, en même temps que tout le protocole de procréation artificielle qui ne marchait pas, vous êtes allée voir ailleurs. Oui, vous avez fini par consulter un magnétiseur ou un chaman mexicain, je ne sais plus très bien. Et donc ça marche ! Personne ne saura jamais comment tout ça s'est décoincé au fond. Si ce désir d'enfant c'est bien le vôtre.
Et cette séance-là aujourd'hui ce n'était pas vraiment prévu. Non, ce qui était prévu c'était une réunion à la fin du coaching pour faire le bilan avec votre nouvelle boss et la DRH. Mais, comme vous vouliez toujours que je vous dise tout ce que je pense de vous, que je vous donne enfin du feedback, moi je vous ai dit de la faire entre vous cette réunion-là, entre vous trois. Et vous avez dit oui parce que ça vous fait une séance de plus ici. C'est dans le budget.
Alors là, vous faites un peu le bilan par vous-même. Vous racontez que vous parlez un peu moins à votre mère à présent et vous prenez beaucoup de plaisir à ne plus vous laisser faire par le manager qui vous torturait. Vous aimez beaucoup le torturer à votre tour. C'est très excitant et même jouissif, vous dites. Oui, c'est souvent comme ça dans l'inconscient, je dis. Tout se retourne et se mélange. Mais quand vous vous entendez dire ce que vous dites vous n'aimez pas trop parce que c'est quand même ambigu toute cette excitation. C'était votre question du début de savoir si vous aviez le syndrome de Stockholm, si vous étiez amoureuse de votre bourreau.
On va s'arrêter là, je vous dis. Et ça vous surprend. Alors, ça s'arrête vraiment ? vous demandez. Oui, c'était prévu comme ça, cétait un coaching.
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