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Renouer avec sa sexualité : décryptage et mode d’emploi des pratiques sexuelles

Renouer avec sa sexualité : décryptage et mode d’emploi des pratiques sexuelles

Publié le 11 janv. 2021 Mis à jour le 11 janv. 2021 Bien-être
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Renouer avec sa sexualité : décryptage et mode d’emploi des pratiques sexuelles

Quelles sont les pratiques sexuelles les plus courantes ? Comment savoir que l’on est prêt à franchir le pas ? Le point dans notre dossier consacré aux pratiques sexuelles.

Echangisme, fellation, sadomasochisme, sodomie, masturbation… Aujourd’hui, ces termes ne sont plus tabous. Très longtemps considérés comme des pratiques plus ou moins honteuses, celles-ci sont aujourd’hui de plus en plus assumées. Les saunas échangistes, les soirées SM, les sex-shops et les love-stores sont de plus en plus nombreux, démocratisant toujours un peu plus de nombreuses pratiques sexuelles. Et c’est tant mieux. Car aujourd’hui, tant qu’il y a consentement, il n’y a plus à avoir honte de pratiques sexuelles longtemps jugées immorales et passées sous silence. 

Pratiques sexuelles assumées : l’héritage de la révolution sexuelle ?

Les femmes d’aujourd’hui veulent expérimenter, vivre leur sexualité à fond et pousser leurs expériences là où leurs envies les mènent. Plus question de se marier à vingt ans, de ne connaître qu’un seul et unique homme dans sa vie et de faire l’amour par devoir conjugal. Non. Les femmes ont elles aussi des envies et elles le font savoir. Elles n’hésitent pas et osent de nouvelles pratiques sexuelles. Celles-ci ne sont pas incompatibles avec le grand amour et permettent même parfois de sauver son couple. 

Faire l’amour à plusieurs sans jalousie ni infidélité, regarder son partenaire prendre du plaisir avec quelqu’un d’autre, draguer en couple, faire l’amour avec une femme devant son amant, butiner et jouer avec des inconnus… Plus question de se priver quand l’envie vient nous frapper. Les nouvelles technologies sont d’ailleurs là pour nous aider, grâce aux sites de rencontre spécialisés dans l’échangisme.   

De la même manière, la masturbation s’est largement démocratisée notamment grâce à l’émergence des sextoys. A l’effigie d’un lapin, d’un dauphin ou bien même d’un rouge à lèvre (histoire de le glisser dans son sac incognito), le sextoy prend toutes les formes et toutes les couleurs pour devenir au fil des années un accessoire tout particulièrement tendance.

Quant au sadomasochisme, de nombreux couples n’hésitent plus aujourd’hui à acheter une paire de menottes, un bâillon à boule, un collier à clous ou encore un martinet. Sans tomber dans le SM pur et dur, ces couples réinventent le sadomasochisme et l’intègrent sans hésiter dans leurs jeux sexuels. 

Quant à la fellation, au cunnilingus et la sodomie, de plus en plus de magazines féminins et de forums n’hésitent pas à en parler ouvertement, donnant toujours plus de conseils sexuels à leurs lecteurs. Des sujets qui, il y a encore 40 ans, n’auraient jamais pu passer le stade de l’imprimerie…

                              Expérience sexuelle : le tabou inversé ?

S’il est aujourd’hui tout à fait normal de parler de fellation, de sodomie, d’échangisme, de SM ou encore de masturbation ouvertement, le tabou n’aurait-il pas tendance à s’inverser ? Ceux qui n’ont pas testé ces pratiques sexuelles (car ils n’en ont pas envie ou n’ont pas encore osé) se sentent parfois en marge de notre société hypersexualisée. A tel point qu’au jeu du « je n’ai jamais », c’est affirmer ne pas pratiquer la sodomie, la fellation ou le cunnilingus qui paraît honteux…

S’il est bien de pouvoir parler ouvertement de ses pratiques sexuelles, il est également bien de pouvoir parler de ses non pratiques sexuelles. La fin des tabous, oui ! La création de nouveaux, non merci…

Allons maintenant voir ce qu’il se passe de l’autre côté du globe. Dans des pays plus lointains, comme l’Inde, nous autres occidentaux aimons imaginer que le torride Kamasutra est bien plus folichon que notre bon vieux missionnaire. Mais la réalité est bien moins enviable : au pays de Ganesh, le sexe reste un sujet tabou.

“L’Inde et le Kamasutra, les contes des mille et une nuits : notre imagination pare l’exotisme de bien des attraits. La réalité est souvent plus terne. Ainsi dans l’Afrique traditionnelle, dont la polygamie fait rêver bien des hommes occidentaux, l’éjaculation rapide est valorisée. Quant à la fellation, elle ne se pratique pas. Dans le Kamasutra, on ne parle pas de fellation non plus. On évoque très brièvement cette pratique, en cours dans l’Inde du Nord, pour juger qu’elle n’a pas de raison d’être…Le baiser, charmante étincelle de bien des préliminaires, n’est pas non plus un plaisir universel. Il y a juste un siècle, les Français y goûtaient déjà, tandis que les Anglais l’ignoraient, d’où l’appellation “French kiss”. Aujourd’hui, les britanniques ont adopté cette expression érotique, mais en Chine, elle demeure impensable en public. Au Sénégal, jusque récemment, on n’embrassait pas non plus, ni sur la bouche, ni même sur le visage”, témoignait la psychiatre Mireille Bonierbale dans le magazine Version Fémina.

                                  Les pratiques sexuelles en chiffre 

Les pratiques sexuelles ont beau être vastes et variées, nous nous adonnons souvent aux mêmes. Mais qu’en est-il des conditions de fornication ? A quel âge avons-nous notre premier rapport sexuel ? A quelle fréquence faisons-nous l’amour ? Et surtout quel regard portons-nous sur la sexualité ? “Presque partout, l’âge du premier rapport se situe entre 15 et 19 ans. Dans les pays où le mariage des femmes jeunes est la norme, en Afrique et en Asie du Sud, le premier rapport intervient plus tôt. Mais dans la plupart des pays africains et asiatiques, les hommes commencent leur vie sexuelle plus tard que les femmes”, pouvait-on lire dans la revue médicale britannique, The Lancet, qui publiait en 2006 les analyses du professeur Kaye Wellings et de son équipe. En France, le constat est différent. Selon “l’enquête sur la sexualité en France : pratiques, genre et santé”, datant de 2008 et relayée par le centre régional d’information et de prévention du sida (CRISP), “les jeunes filles entrent plus tard dans la sexualité (même si l’écart a tendance à se réduire) que les hommes”.

En ce qui concerne la fréquence des rapports sexuels, Nadine Cattan et Stéphane Leroy attestent dans leur “Atlas Mondial des Sexualités” qu’en Grèce, le nombre moyen de relations intimes par mois est de 11,5 alors qu’il n’est que de 7,7 en Suède. Les deux spécialistes révèlent aussi dans leur ouvrage que 53 % des Norvégiens aimeraient avoir davantage de rapports sexuels. Davantage de rapports ? Mais combien en faut-il exactement pour être comblé ? Une grande enquête, menée sur quarante ans, dévoilait qu’un rapport sexuel par semaine était la fréquence minimum pour être satisfait en ménage. Si l’enquête peut sembler étrange (y aurait-il vraiment un nombre de fois précis où il faut faire l’amour pour être heureux en couple ?), celle-ci démontre que la satisfaction sexuelle est certes personnelle mais aussi culturelle : on peut se sentir comblé sexuellement du fait que nous soyons dans la “norme”.

Nous savons maintenant à quel âge nous démarrons notre activité sexuelle et à quelle fréquence nous avons des relations, mais une question nous taraude encore…  Avec combien de partenaires faisons-nous l’amour ? La monogamie est le modèle dominant partout. Cependant la directrice de recherche en géographie au CNRS, Nadine Cattan, souligne dans son “Atlas Mondial des Sexualités” que “l’Afrique subsaharienne, et notamment toute la zone autour du Mali, est un bastion très dur pour les femmes : polygamie, pas d’accès à l’éducation sexuelle, interdiction d’avorter, recours difficile à la contraception, mariages forcés avant 18 ans… A l’opposé, les pays nordiques, et notamment la Suède, sont en tête de l’ouverture”.

                    Vers une mondialisation des pratiques sexuelles  

Que ce soit en matière de consentement ou de pression sociale, la sexualité est effectivement dure pour les femmes. Ce constat est -dans différentes mesures- généralisé pour l’ensemble du globe. L’enquête sur la sexualité en France (en ligne sur le site du CRISP) montre que les représentations liées à la sexualité des femmes et des hommes sont clairement imprégnées par des stéréotypes de genre. “73 % des femmes (contre 50% des hommes) considèrent que les hommes auraient biologiquement plus de besoins sexuels que les femmes. Ces représentations induisent une inégalité de traitement entre les femmes et les hommes : tolérance face au multipartenariat ou à l’adultère des hommes, qui se justifierait par des raisons liées à la nature, tandis que le multipartenariat ou l’adultère féminin est beaucoup moins toléré socialement”, pouvons-nous lire sur le CRISP. La femme, selon sa sexualité, oscille toujours entre “la mère” (femme pure à la sexualité normée) et la “putain” (femme dont la sexualité assumée ou subie est jugée dégradante).

Bien que cette enquête ait été menée sur le sol français, les conclusions qu’elle tire s’appliquent à bien d’autres pays. Le cinéma, la publicité, l’éducation ou encore la politique font partie des moteurs de ces injustices. Mais dans le domaine sexuel, il est serait absurde d’oublier le grand manitou des inégalités : l’industrie de la pornographie. Si nos pratiques sexuelles s’internationalisent, ce n’est pas franchement le fruit du hasard. La mondialisation des pratiques sexuelles a notamment vu la lumière avec le business de la pornographie. “La pornographie est désormais une industrie mondiale, massivement diffusée et totalement banalisée, qui fait non seulement la promotion de l’inégalité sexuelle, mais qui milite pour le renforcement de cette inégalité. Elle fait partie de la culture. Elle l’imprègne et, par conséquent, affecte l’ensemble des images sociales des médias traditionnels et nouveaux”, explique Richard Poulin dans son livre “La mondialisation du marché du sexe”.

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