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Publié le 4 juil. 2021 Mis à jour le 26 oct. 2021 Bien-être
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1 semaine plus tard

Cela fait une semaine que j’ai investi les lieux de mon nouvel environnement mais il me faudra du temps pour l’appeler “Maison”.

Précédemment dans “Journal d’un déménagement”

Pas de mauvaise surprise

Mon déménagement fut efficace.

Trente minutes de chargement de Skoda, celle de mon adorable beau-père, 1h30 de trajet, trente autres minutes de déchargement grâce à mes adorables amis.

Le travail commença à 9h30 et la première pinte fut démoussée à 13h30.

Oui, mon déménagement fut efficace.

Je pense que c'est un message de l'univers pour me dire "j'ai été gentil avec toi sur ce coup, Pierra. A toi de faire le reste".

Je trouve mes repères difficilement.

Sur une semaine, je n'y suis resté qu'une poignée de jours. Je suis allé au travail jeudi à Paris et j'ai fini le weekend non pas chez moi mais chez ma mère. C'était particulier. Je ne t'en reparlerai pas par la suite alors permets-moi de te faire un aparté. Après un triple pot de départ jeudi soir, je rentre chez mes parents vers 2h du matin dans un appartement vide. Ma mère rentrera quelques heures plus tard après sa nuit d'infirmière et mon beau-père est en Roumanie. Ma chambre... n'est officiellement plus ma chambre. Les étagères sont vides, le lit est vide, des cartons étouffent l'espace en face, je n'ai rien où mettre mes affaires, un lampadaire affreux agresse mes yeux de sa lumière bien trop puissante pour le nerd endormi (et imbibé) que je suis. Ce matin là, je me réveille et je suis perdu comme quand tu as oublié que tu dors chez ta copine et non chez toi. Sauf que cette chambre, c'était chez moi pendant 27 ans. Non, ma chambre n'est officiellement plus ma chambre.

Et mon appartement n'est pas encore ma maison.

Dans ce nouvel espace, j'erre sans savoir quoi faire. Autrefois, je me levais, préparais le café et mon petit déjeuner, je m'installais à mon ordi pour démarrer mes affaires créatives et ingurgiter 50% de mes calories journalières. Je continuais ainsi jusqu'à démarrer le travail. Le soir, je faisais mon sport, gérais Les Plumes Francopholles, jouais, créais de nouveau, rattrapais mes séries, dormais.

Maintenant, je me réveille à mon horaire habituel de 6h30 mais avec un rejet de mon ordi. Cet outil essentiel à ma vie est aussi une forme de poison que j'essaie inconsciemment d'extraire et ce fracas dans mes habitudes semble être bénéfique pour cela. Faute d'activité matinale, je me retrouve les yeux perdus sur le canapé ou à jouer à la console. Pas très productif mais cela me fait du bien, donc je m'en fiche tout particulièrement.

Je cherche mes repères aussi, mes habitudes dans et à l'extérieur de cet appartement.

En ce moment, je suis en mode "ménage écolo", quelque chose qui traîne dans ma tête depuis des années. Je passe donc pas mal de temps à chasser les recettes de désinfectant au vinaigre blanc avant de finir mes recherches dans la Biocoop une rue derrière chez moi. Je ne me suis jamais autant habillé avant 18h que depuis que j'ai déménagé #TeamPyjamaWork. Je me redécouvre, je me sors dans cette léthargie qui a bien trop duré et je prends le soleil de midi, un truc que je ne savais même pas exister.

Je vis dans la pénombre, aussi.

J'aime cela.

Enfin c'est aussi parce que maintenant j'ai du vis-à-vis et que je me balade torse nu dès que j'en ai l'occasion et que je me sens épié.

Dingue. Parano. Perdu.

Parfois, quand je prends le temps d'y réfléchir, je regarde toutes ces poutres et je me dis "c'est chez moi". Puis je vois ma télé sur un carton, je vois l'absence de torchons, d'un tancarville et de bibliothèques et je me rappelle que non, je n'y suis pas encore. Alors cette émotion de fierté en moi meurt.

Cette pluie me rend fou

Dans ma quête de transformer cet habitat en maison, j'essaie de respirer et de ne pas trop me poser de questions.

Ce jour-là, il pleuvait à Rouen.

Il pleuvait beaucoup.

Il pleuvait si fort que j'avais peur de déranger mes collègues de l'autre côté du micro.

C'était une mélodie somptueuse.

Quand ma réunion s'est terminée, je me suis levé pour faire face à mon grand velux sur lequel les gouttes se fracassaient.

Et j'ai ri.

Et j'ai ri de ce rire heureux aux yeux brillants.

Je ne suis pas encore à la maison...

... mais ça y ressemble vachement.

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Commentaire (1)

D'abord, on la déteste... puis on l'ignore et finalement un jour tu l'aimes cette pluie Normande !

Bon, le crachin impressionniste, c'est très agréable en val de Seine...

❤️

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