L’Étranger dans la glace
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L’Étranger dans la glace
Hubert-Félix Thiéfaine, Narcisse 81 (H-F. Thiéfaine/C. Mairet), Sterne, 1982.
Les années collège
Quand j’étais adolescent, je prenais le car pour aller au collège, 45 minutes de trajet le matin et le soir. C’est un monde entier, un biotope, où les identités se façonnent. Le chauffeur nous laissait mettre parfois nos cassettes, au gré de son humeur.
C’était dans les années 90. En fait, c’était les grands, toujours assis au fond, qui mettaient surtout les leurs. Ce fut là l’occasion de découvrir une contre-culture sulfureuse, qui n’avait aucune existence, aucune réalité pour nous jusqu’alors : Noir Désir, les Shériffs, Elmer Food Beat, et surtout Thiéfaine. Moi je carburais à Renaud et Balavoine.
La légende
La Fille du coupeur de joints est vite devenu un hymne transgressif mêlant sexe, drogue et rock’n’roll au milieu des petits lapins. Je me suis d’ailleurs toujours demandé si de telles chansons ne fatiguaient pas les artistes à la longue, passages obligés de tous les concerts, de tous les rappels, de toutes les compilations.
Mathématiques souterraines
Ce qui est amusant avec Thiéfaine, c’est qu’il est considéré comme un chanteur underground, polissant ses chansons et sa musique dans son coin, loin des médias, ces chiens du grand capital et du pouvoir, cette aura de mystère renforçant l’adhésion d’un public acquis à sa cause de poète maudit. Je me souviens pourtant avoir vu à la télé des pubs pour son double album live Paris-Zénith en 1995. Il reste pourtant celui qui navigue hors de vue.
Dans les années 2000, il est sorti de sa caverne, on l’a exhibé au grand jour : une compilation hommage (les Fils du coupeur de joints, encore…) dans laquelle la jeune scène rock reprenait ses chansons, comme pour offrir une virée au soleil à son vieil oncle bizarre, un nouvel album (Scandale mélancolique) sur lequel ont collaboré Cali, Mickey 3D, M ou JP Nataf, et une ou deux victoires de la musique.
Qu’importe la lumière éphémère, il reste l’alchimiste de l’ombre, fabricant en secret des chansons vénéneuses aux paroles cryptiques, miroirs, fumées et anathèmes.
Silence radio
Je pourrais parler en détail de plusieurs dizaines de ses chansons, mais nous sommes ici au cœur des mes bizarreries, d’où je fais surgir des 45 tours de ma collection personnelle et rien d’autre. Thiéfaine n’en a pas publié beaucoup, il est rare d’en croiser. Ce qui est logique quand on y réfléchit : le 45 tours, c’est fait pour acheter le morceau qui passe en boucle à la radio, et les radios ne l’ont jamais vraiment programmé. Je n’ai réussi qu’à dénicher celui-là. Ce n’est pas Alligator 427 mais ça vaut tout de même son pesant de scandale.
Narcisse 81 est en écoute ici.
Mathématiques souterraines ici.
Et Alligator 427 ici.
Joseph-Marc Francois hace 3 años
Merci de nous rappeler que HF Thiefaine est un artiste complet, avec une grande variété musicale. Quant à ses textes, ses délires sont savoureux, même s'ils sont parfois emprunts de tristesse, voire de désespoir.