Je n’aime personne
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Je n’aime personne
Atlantique
Je n’aime personne (P. Bourgoin-J-C. David/T. Brossard), Polydor, 1987. S'écoute ici.
Poussée par le vent (P. Bourgoin/P. Panchione), Philips, 1989. S'écoute ici.
Peur d’un baiser (P. Bourgoin/A. Maurel), Philips, 1990. S'écoute ici.
Au paradis (P. Bourgoin/S. Pezin), Philips, 1991. S'écoute ici.
Fille de…
Contrairement à Pacifique, nom de composition pêché on ne sait trop où, la chanteuse Atlantique arbore fièrement son vrai prénom sur les pochettes de ses disques : Atlantique Vénus Nguyen Manh Khanh. C’était un peu long, elle n’a gardé que le premier morceau de son état civil complet.
Elle est la fille d’un designer (Quasar Khanh) et d’une styliste (Emmanuelle Khanh). Je n’aime personne est son premier enregistrement en 1987. Le second single, Poussée par le vent, se hissera dans le Top 50 en 1990.
Rocaille et sentiments
Les titres de ses chansons ont ceci de remarquable qu’ils racontent déjà une histoire relevant tantôt du haïku (Poussée par le vent), tantôt du journal intime (Peur d’un baiser, Je n’aime personne), ce qui peut paraître surprenant, étant donnée qu’elle n’en est pas l’autrice, mais elle semble avoir trouvé en son parolier, Philippe Bourgoin, quelqu’un capable d’exprimer les choses à sa place.
Et puis il y a cette voix bluesy, charriant rocaille et sentiments, collant aux propos écorchés, à cette misanthropie de façade, à cette sauvagerie farouche et apeurée, qui ne semble rien d’autre qu’un moyen de camoufler une fragilité profonde et de préserver ainsi l’intégrité de son âme.
Bonne idée
Il y a encore Au paradis
« Est-ce que j’irai au paradis ?
Est-ce qu’il y aura des spaghettis ? »
Peut-être une source d’inspiration de Bonne idée de Jean-Jacques Goldman :
« Il y avait du soleil, des parfums, de la pluie
Chaque jour un nouveau réveil, chaque jour une autre nuit
Des routes et des motards et des matchs de rugby
Des spaghettis, Frédéric Dard et Johnny Winter aussi »
Sans être un grand fan du Jean-jacques, je trouve qu’il y a quelque chose d’émouvant dans ces propos parfois, même si je leur préfère les sonorités brutes d’Atlantique, évidemment.
Cela me fait aussi penser à Mon bistrot préféré de Renaud, qui convoque son Panthéon d’artistes et d’amis d’âme et de cœur disparus autour d’un verre. Toujours le même refrain : trime, subis, patiente, endure, et surtout continue d’espérer.
Le monde est gris, le monde est bleu
Et du bleu il y en a chez Atlantique, dont le trop plein d’amertume et de désespoir éclate et se déverse sur les faces B :
Strip-tease de garçon derrière Poussée par le vent et Beat Blues à la suite du Paradis, comme un revers à la médaille.
La voix, les mélodies et les textes sont simplement d’une grâce folle. En ce moment, je n’ai d’autre horizon qu’Atlantique.
Luce hace 1 año
Le monde est gris le monde est bleu!!!!! ;-))) Ahhh Eric Charden ! L'artiste incompris !!! Qui a fait le buzz avec des mièvreries !