Touche pas à mon pote
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Touche pas à mon pote
Carte de séjour, Douce France (Charles Trenet), Barclay, 1986.
Le morceau est ici, version Carte de séjour, et ici version Trenet.
Nos ancêtres les gaulois
Douce France par Carte de séjour, c’est le monde d’avant, la France lente et légère des villages de Charles Trenet, ses campagnes, ses maisons sages, ses cheminées qui fument, ses écoles de filles et de garçons à la Robert Doisneau, revisitée par la deuxième génération d’immigrés qui revendique (à raison) le droit d’être là, la France black blanc beur, les premiers pas d’SOS Racisme (1984), et touche pas à mon pote.
Il y a là autant d’ironie que dans le programme d’histoire des écoles qui impose « nos ancêtres les Gaulois » à toutes ses colonies.
Carte de séjour
De ce point de vue-là, le choix du nom du groupe est plutôt malin : Rachid Taha et sa bande nous disent qu’ils ont l’autorisation, au moins temporaire, de vivre ici, dans cette France du milieu des années 80 qui est la leur.
Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j’étais écolier
…
Refrain
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t’ai gardée dans mon cœur
Toi-même tu sais.
Un refrain bien de chez nous
Les paroles de Charles Trenet sont intouchées, mais musicalement, le groupe apporte sa touche personnelle : les percussions, le oud, la rythmique orientale, les chœurs. La synthèse se passe plutôt bien et les deux univers se fondent sans heurts, la chanson marche, passe sur les ondes.
Si l’exemple musical pouvait inspirer le reste de la société…
Bonus track
Et puis, comme j’aime beaucoup Rachid Taha, un morceau issu de son dernier album solo (posthume mais validé). Ça s’appelle Minouche et c’est ici.