Un endroit qui ressemble à la Louisiane
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Un endroit qui ressemble à la Louisiane
Nino Ferrer, Le Sud (N. Ferrer), CBS, 1975.
A retrouver ici.
Incompréhension
Cactus et crabe au cul. Voilà ma carrière !
Voilà une façon de prendre les choses à la légère signée Jacques Dutronc (C’est dans le livre Encore ! (Cherche Midi), un recueil de pensées et de phrases dites lors d’interviews). Tu auras reconnu les chansons Cactus et Les Playboys. Que son public voie l’arbre qui cache la forêt et s’en tienne là, cela ne semble pas poser de problème à Jacques Dutronc (tu vois le lien : Dutronc, l’arbre?). Au contraire, il s’en amuse.
Il en va tout autrement pour Nino Ferrer, qui a toujours souffert d’être cantonné au rôle du chanteur amuseur de ses premiers succès : Mirza, Les cornichons, Le Téléfon.
Des centaines de chansons, et le public s’arrête au premier tube. Soit on s’en amuse, comme Dutronc, soit on s’en meurtrit, comme Nino.
La même histoire
Avec Le Sud, l’un de ses succès les plus emblématiques, cela semble différent, mais c’est pourtant la même histoire encore reproduite. C’est sa maison de disque qui lui a imposé cette chanson, d’abord écrite en anglais. S’ensuivent des sessions d’enregistrement calamiteuses avec Bernard Estardy. Nino Ferrer se fâche, l’accuse de faire sonner sa chanson comme de la variété, claque la porte (ou se fait jeter dehors), part réenregistrer à Londres, mais détruit les bandes qui ne lui convenaient toujours pas avant de valider la première version. Tu vois le genre ? Étrange personnalité malmenée.
Pourtant Le Sud, ce n’est pas rien.
Pourtant La Maison près de la fontaine.
Pourtant La Rua Madureira.
Cela nous amène au triste 13 août 1998. Il finit par se suicider dans un champ près de sa maison, d’un coup de fusil dans la tête.
Réédition
Trois compilations sont parues cette année :
- Nino Groovy (un best of et une sélection de morceaux au sonorités funk)
- Nino Rebel (un best of et une sélection de morceaux rock)
- Nino Dandy (un best of et une sélection de morceaux jazz)
avec une vraie identité visuelle de collection : les pochettes sont toutes illustrées par Loustal.
Problème : le premier CD de chaque compilation contient exactement les mêmes titres…
Je dis ça, je dis rien, et probablement que les tenants et les aboutissants de l’industrie musicale me dépassent, mais c’est vraiment une drôle d’idée : qui va acheter trois fois le même best of si même un taré obsessionnel dans mon genre s’abstient ?
Luce hace 6 meses
merci pour ce bel hommage à cet artiste mal compris mais bien aimé
Joseph-Marc Francois hace 6 meses
Je partage entièrement votre avis Luce. Il y avait tellement de sensibilité dans les chansons de Nino Ferrer. Merci Benjamin !!