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Chapitre 17 : Une bête au cœur d’homme

Chapitre 17 : Une bête au cœur d’homme

Publicado el 24, ago, 2025 Actualizado 24, ago, 2025 Fantasy
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Chapitre 17 : Une bête au cœur d’homme

Poema se réveilla et soupira en regardant son fiancé.

Il n’y avait pas de doute possible, c’était bien Blake. Elle n’avait pas rêvé.

Elle vit sur l’une de ses griffes une bague en or rose similaire à celle que le prince lui avait offerte. Ce ne pouvait pas être une coïncidence : si elle avait encore des difficultés à y croire, la bague en était la confirmation. Son amant avait pris l’apparence d’un animal. Elle ne s’était pas trompée. Trop fatiguée pour réagir, elle s’était endormie. Mais lorsqu’elle le vit en s’éveillant un peu plus tard, son cœur se serra : il faisait peine à voir.

Partagée entre la tristesse et le soulagement de l’avoir près d’elle, la sirène caressa sa douce fourrure noire afin de l’apaiser. Profondément endormie, la bête respirait lentement, calmée.

La bague que Blake portait…

C’était bien la même que celle de Poema (mais sans la perle de nacre). Le prince en avait confectionné deux identiques afin d’avoir un lien physique avec sa bien-aimée. La sirène n’était pas au courant de l’existence de la seconde bague. Pourquoi ? Tout simplement parce que Blake eut l’idée de la créer bien après avoir offert le premier anneau à Poema ! Il avait terminé sa propre bague juste avant l’enlèvement de Poema. Alors que sa création était enfin parfaite, il s’apprêtait à la montrer à sa fiancée au matin à son réveil, mais son amante avait déjà disparu. Et le soleil ne s’est jamais levé.

Ainsi, quand Poema vit l’anneau, elle comprit qu’il s’agissait forcément de l’œuvre de Blake. Il était le seul à avoir pu réaliser un travail si méticuleux et si parfait, surtout que la bague était assortie à la sienne, c’était sa copie à un détail près (comme vous le savez déjà, la perle de nacre).

Quand le prince se sentait anxieux et seul, il aimait faire tourner sa bague, cela lui rappelait Poema. Les deux objets étaient faits en or rose très rare, aussi brillants que des étoiles, "aussi lumineux que les yeux de ma fiancée" pensait-il à chaque fois.

Quand la sirène vit l’animal bouger, elle recula instinctivement. Il se réveillait enfin.

Mais à sa grande surprise, Blake ne semblait pas la reconnaître !

Son regard paraissait ensanglanté, tel un monstre.

Il était vraiment terrifiant, là, dans la noirceur de la cellule.

- Blake…? C’est toi ? demanda-t-elle, effrayée.

Non, ce n’était pas lui. Ou plutôt, ce n’était plus lui.

Il avait changé, il s’agissait d’une toute autre personne, remplie de colère et de haine.

Ce n’était pas Poema qu’il voyait. Le prince regardait à la place une atroce illusion : le vieux mage en train de rire et de poignarder son amante devant ses yeux.

Poema lut la peur, la douleur et la haine dans le regard du loup.

Il fallait qu’elle fasse quelque chose, mais quoi ?

Elle n’eut pas le temps de réfléchir à une idée que le monstre la plaqua au sol.

Le sang de la blessure de Blake (qu'il s'était faite pour marquer sa face de loup) coulait sur la joue de la sirène, terrifiée, alors qu’il la serrait de ses griffes. Il ressemblait à cet instant à un demi-loup aux affreux yeux de sang. Cette apparence était bien plus hideuse que quand il devenait un "simple" loup. Un véritable monstre aux longs crocs et à la fourrure plus sombre que la nuit faisait face à Poema, mais elle ne se laissa pas tromper.

Son apparence, elle s’en moquait : c’était Blake.

Pas un monstre.

Elle retira sa bague et la mit sur l’une des griffes du prince, puis posa sa main sur le cœur de la bête. Elle ne sentait pas la douleur des griffes de Blake, mais elle sentait son cœur qui la blessait : Poema n’arrivait pas à regarder son fiancé dans cet état, cela lui faisait trop mal.

L’animal, haletant et tremblant, desserra son étreinte, retirant ses griffes de la peau de la sirène.

Poema se mit à le caresser, glissant ses doigts sur le "visage" de son bien-aimé.

Blake devenait fou, il avait l’esprit embrumé, il avait le tournis… C’était sa nature de loup qui multipliait sa haine… Avant même sa transformation, il avait déjà expérimenté de nombreuses crises de colère, toutes liées à Poema. Il n’avait jamais supporté l’idée qu’elle puisse être blessée, qu’elle puisse disparaître. En devenant loup-garou, tout était devenu pire : ses pouvoirs venaient de sa colère et l’incitaient à s’énerver…

Et une seule chose parvenait à le calmer. Et c’est cette chose qui lui mit la puce à l’oreille.

"Pourquoi le mage a-t-il la bague de ma fiancée ? Pourquoi a-t-il les yeux aussi doux que ceux de Poema ? Pourquoi…? Cette tendresse… Ces gestes… Ce regard… Une seule chose arrive à me calmer ainsi… Et c’est Poema." comprit-il.

- Poema…? murmura Blake, éreinté et tout transpirant.

L’illusion s’était dissipée, mais il ne la voyait toujours pas.

Désormais, il ne voyait que le vide. Il n’y avait plus rien devant lui.

Alors qu’il se détransformait petit à petit, Poema prit le visage de Blake entre ses mains en pleurant.

Il avait le regard vitreux et ses forces le quittaient.

Ses pouvoirs de loup s’évaporaient alors que l’amour de sa fiancée l’entourait.

Il attrapa les bras de Poema en fermant les yeux, toujours penché au-dessus d’elle, avant de s’effondrer dans les bras de la sirène, essoufflé.

Elle le serra contre elle, heureuse de voir qu’il redevenait humain.

Mais, quand elle le repoussa et l’allongea à côté d’elle, la jeune fille prit peur.

Elle n’avait pas remarqué que Blake était aussi pâle que la lune, il paraissait extrêmement fatigué et des cernes prononcés marquaient son visage strié par des marques de griffes. Mais ce n’était pas tout. Comme il ne portait pas d’habits, on voyait immédiatement que son corps était devenu beaucoup plus maigre qu’avant, plein de cicatrices (celles que lui avait infligées le vieux mage un peu plus tôt en plus de celles que Blake s’était faites lui-même). Toutes ces marques étaient auparavant invisibles sous sa fourrure de loup. Ses cheveux noirs étaient devenus très longs à cause de la magie et étaient complètement emmêlés, cachant ainsi en partie son corps fatigué. Pour se défaire de ses pouvoirs de loup-garou, éliminer le sang de loup qu’il avait en lui et annuler l’effet de la potion d’hallucination du maître des mages, Blake avait dû faire beaucoup d’efforts. Trop d’efforts. Et tout ça sans même le savoir.

En résumé, il était méconnaissable : on aurait dit un mort !

Et ce qui avait détruit la haine et le mal en lui était l’amour de Poema.

Horrifiée, la sirène courut chercher la toile trouée qui lui servait de couverture au fond de sa cellule afin de le couvrir. Elle entoura Blake avec, faisant attention à ne pas lui faire de mal.

- Mais qu’est-ce que tu as…? Qu’est-ce qui t’es arrivé…? Toutes ces blessures… Tu dois mourir de froid… fit-elle en pleurant.

Elle écarta les mèches de Blake pour mieux regarder son visage. Il suait à grosses gouttes et semblait avoir de la fièvre.

Poema tenta de le réveiller car il avait l’air de faire un cauchemar, sans succès.

Blake avait seulement les yeux entrouverts, mais il ne reprenait pas connaissance et continuait à respirer rapidement et fortement, tandis que l’éclat rouge disparaissait de ses yeux.

Elle l’étreignit doucement et le posa contre sa poitrine.

- Je sais que tu aimes les berceuses, ça devrait t’apaiser. Écoute, Aaron.

Poema l’avait volontairement appelé par son ancien prénom, pensant qu’il allait peut-être se rappeler de son enfance et ainsi se calmer.

La sirène chanta de sa voix mélodieuse, qui résonna contre les parois de leur prison, redonnant un peu de chaleur à ce lieu si glacial et humide.

- "Sur la mer, éloigné de la terre,

Un bateau navigue en solitaire…

Même perdu, même isolé,

Il sait que ses amis seront toujours là pour lui,

Il sait qu’il lui suffit de penser à eux pour aller mieux.

Il ne sera jamais vraiment seul,

Car les étoiles et l’amour sont en lui.

Pour toujours, à l’infini…" dit-elle avec douceur et compassion.

Tout d’abord, rien ne se passa, mais après quelques minutes, Blake bougea enfin, puis se frotta les yeux. Il toussa et gémit de douleur alors que Poema l’aidait à se redresser. Entendre le chant de sa bien-aimée avait dû calmer son esprit, lui rappelant les soirs passés en sa compagnie.

- Fais attention, je suis là. Appuie-toi contre moi, mais reste allongé, tu n’as pas encore assez de forces pour te relever, murmura-t-elle, émue.

Elle essaya de cacher ses larmes, de joie et de tristesse, afin de ne pas l’inquiéter.

- Poema… C’est vraiment toi ? souffla-t-il en la regardant avec émotion.

- Oui, c’est moi.

Il posa sa main tremblante sur le visage de sa fiancée, les yeux remplis de larmes.

- Je suis… tellement heureux… Tu n’as rien…?

- Je vais bien, mais toi… Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Pourquoi étais-tu un loup ?

- Je… Je devais te retrouver, c’était la seule solution, j’ai accepté un pacte avec une sorcière… Grâce à elle et à sa potion, j’ai pu recevoir ces pouvoirs, je…

- Pourquoi as-tu fait ça ?! Pourquoi ?! Tu ne penses pas assez à toi-même, tu aurais pu mourir ! Comment peux-tu te sacrifier pour quelqu’un d’autre ?! Comment…

Mais Blake la coupa en l’embrassant de toutes ses forces.

- Je t’aime… Je t’aime tellement… Je… Si c’est pour te sauver, je n’hésite pas, je…

Mais elle le repoussa brusquement alors qu’il voulut l’embrasser à nouveau et cria :

- Ne refais plus jamais ça, Blake ! La pire des choses pour moi, c’est quand tu souffres ! Tu ne peux pas te sacrifier pour moi, tu m’entends ?! Tu n’as pas le droit, c’est… C’est égoïste ! Sans toi, que va-t-il m’arriver ?! Tu as pensé à ce que je pouvais ressentir si tu disparaissais même si c’est pour me sauver ?! Ces pouvoirs de loup… Ils sont affreux, tu n’es plus humain, tu es plein de sang, tu… Ce n’est pas avec le mal et la haine que tu seras plus fort, c’est avec l’amour, c’est… Tu ne m’entendais même pas tant tu étais en colère ! Tu…

Alors qu’elle disait tout cela, Blake l’enlaça. Elle essaya de le repousser, de le frapper, mais rien à faire, elle n’y arrivait pas. Les larmes inondaient les joues de la sirène, et son cœur brûlait. Elle finit par abandonner et le laissa faire.

Il la serra plus fort contre lui, retenant difficilement ses propres larmes, et enfouit son visage dans les cheveux de Poema avant d’embrasser son cou.

- Tu as raison, pardon… Je suis sûr que c’est toi qui as brisé cette malédiction, je ne suis plus un animal, mais je sens que je suis redevenu humain pour de bon. Grâce à toi, lui chuchota-t-il.

Ils restèrent longtemps ainsi, enlacés. Blake respirait le parfum de Poema, heureux de l’avoir près de lui. Il la regarda dans les yeux, plein d’amour et de passion, et l’embrassa des milliers de fois sur ses lèvres aussi douces qu’un nuage et aussi sucrées que le miel.

Enfin, il s’arrêta en reprenant son souffle et réfléchit :

- Si j’ai bien compris, nous sommes enfermés chez le mage ? Je me souviens mal de ce qui s’est passé…

- C’est ça. Tu es venu seul ?

- Oui, c’était à moi de te retrouver, je ne voulais pas impliquer nos amis. Je… Je me suis même blessé au visage de mes griffes quand j’ai vu que j’étais devenu un horrible monstre… J’avais peur de t’effrayer, j’étais en colère contre mon apparence, je…

- Quoi ?! Tu sais très bien que je t’aime peu importe ce à quoi tu ressembles ! Tu… Tu as encore mal ?

- Plus maintenant, la rassura-t-il en lui embrassant la main.

- Je… Couvre-toi un peu avec la couverture ! Tu n’as pas d’habits, c’est…

- Ah, je te fais de l’effet, hein ? Pourtant, ce n’est pas la première fois que tu me vois ainsi, tu es gênée ? lui sourit Blake en lui faisant un clin d’œil.

- Mais…

Sans l’écouter, le prince l’embrassa tendrement en la serrant contre lui. Il se mit à rire en la voyant devenir toute rouge.

- Maintenant… Il faudrait qu’on trouve un moyen de s’échapper d’ici, je dois aller lui régler son compte, à ce maudit vieillard ! Même si je ne veux pas quitter tes bras… Tu es tellement belle, j’ai l’impression de ne pas t’avoir vue depuis une éternité…

- Je ne faisais que penser à toi, j’avais très froid ici, et ce n’est que quand je me souvenais de toi que mon cœur se réchauffait. Blake, je m’inquiète pour toi… Moi, ça va, mais toi, on dirait que tu n’as pas mangé depuis des lustres, tu es tout pâle !

- Je vais bien, depuis que j’ai enfin rejointe, je ne sens plus la douleur. Ces cicatrices vont guérir. Tu n’as pas peur de moi, même si je suis dans cet état, c’est ça qui compte. La bague que je t’ai offerte… C’est ça qui m’a aidé à te reconnaître malgré les illusions, je m’en souviens, maintenant !

- Tu étais alors un loup, mais j’ai reconnu ton regard, et la bague, similaire à la mienne, que tu portais a confirmé ce que mon cœur me disait : c’était bien toi. Mon prince…

Elle lui sourit et s’arrêta pour le contempler : il était magnifique, comme toujours.

Même blessé, maigre, fatigué, les cheveux en bataille, c’était le plus bel homme de la terre, son homme.

Blake lui rendit sa bague (car il portait encore celle de Poema en plus de la sienne) avant d’attraper la main de sa fiancée. Il la posa sur son torse avant de fixer les yeux de la sirène avec intensité.

- Tu entends ? J’avais l’impression que mon cœur ralentissait, s’arrêtait petit à petit car tu me manquais… Mais dès que je t’ai retrouvée, il s’est accéléré… C’est décidé. Pour toi, je le ferai.

- Quoi donc ? demanda la sirène, émue.

- Une fois qu’on aura mis hors d’état de nuire le maître des mages, je retournerai dans mon palais.

- Quoi ?! En es-tu sûr ? Tout de suite après ? Tu n’as pas encore retrouvé toutes tes forces !

- Nous n’avons plus beaucoup de temps, tu le sais. Tu m’as redonné de l’énergie et du courage. Même si on élimine le vieux mage, la guerre ne s’arrêtera pas pour autant car le processus a déjà été déclenché. Pendant que tu n’étais pas là, on a appris l’existence d’une prophétie qui pourrait tout régler mais… Je ne suis toujours pas certain que cette simple légende va vraiment tout résoudre comme par magie. Je veux bien croire que nos rencontres ont été écrites dans les étoiles, mais qu’il y ait une solution miracle, je ne pense pas.

- J’ai peur qu’ils nous séparent… Je ne veux pas te quitter, plus jamais ! Je sais que peu importe ce qui se passera, lorsque nous sommes éloignés l’un de l’autre, nous sommes toujours liés par les souvenirs et par nos âmes qui sont jumelles mais… Je ne sais pas si je pourrais te perdre encore une fois. J’ai à peine eu le temps de t’embrasser que tu veux déjà me quitter ?

- Rappelle-toi : c’est toi qui voulais que j’aide mon royaume. Tu veux le bonheur de mon peuple bien plus que je ne le souhaite. Tu mérites d’y revenir en tant que princesse. En tant que future reine. Poema, écoute-moi. Je te promets que je nous permettrai de vivre une vie normale. Je n’ai plus peur, je dois les affronter. Pour toi. Pour nous et tous les autres habitants de ce royaume, de nos deux royaumes. Si même un sorcier n’a pas pu nous séparer, de simples humains n’y arriveront pas.

- Je…

- Il ne m’arrivera rien. Puisque je ne te laisserai pas seule. Tu viens avec moi. Je sais que j’ai enfin la force de te protéger, je l’ai compris : à deux, nous sommes invincibles. Tu as vaincu les illusions, tu as vaincu le sang de loup qui coulait dans mon corps… Te rends-tu compte de ta force ? Mais s’ils osent te faire du mal comme avant, je les tuerai. Ne dis rien à ce propos, car rien ne me fera changer d’avis.

- Tu as raison… Moi aussi, je suis forte ! On réunira nos deux royaumes pour les sauver et leur rendre leur beauté d’antan.

Blake l’étreignit le cœur battant, apaisé comme il ne l’avait encore jamais été. Le fait de se trouver dans une sombre cellule de prison ne les dérangeait pas : ils étaient ensemble. Le paradis l’un sans l’autre était un enfer, l’enfer ensemble était le paradis.

Soudain, ils entendirent le pas de quelqu’un.

C’était le maître des mages qui venait leur rendre visite.

Le prince se mit devant Poema afin de la protéger de son corps.

- Tu la touches, je te tue.

- Calme-toi un peu, tu veux bien ? Mais… Mes illusions n’ont donc pas fonctionné ?! Tu n’es pas morte, sirène ?! Et toi, sale bête, tu es redevenu un humain ?! Je vais devoir vous séparer moi-même… Je voulais rire un peu, histoire de vous embêter, des enfants aussi insupportables que vous, ça méritait une petite punition… Mais je vois mon plan n’a servi à rien, hein ? Ah, "l’amour", j’avais oublié… Encore cette plaie ! Mon élève, ma fille… et vous deux ! Ainsi que votre ami pirate… J’en peux plus ! Le loup, tu vas me suivre bien gentiment si tu veux que je laisse cette fille tranquille, d’accord ?

- Si vous emmenez Blake, je viens aussi ! s’écria la sirène.

- Non, Poema. Faisons ce qu’il dit…

- Mais…

- Laisse-moi gérer tout ça… Je sais, je t’ai dit que nous ferons face aux problèmes ensemble, mais là, fais-moi confiance.

- Mais…

Enfin, elle vit que Blake lui faisait un signe discret. Il avait un plan.

- D‘accord, fais attention à toi avant mon retour…

- Bon, c’est pas bientôt fini, tout ça ? Tu vas me suivre, animal, et tout de suite, les coupa le mage en ouvrant la cellule avec une petite clé de fer.

Le jeune garçon se mit à embrasser Poema, qui écarquilla les yeux de surprise.

- Qu’est-ce que vous faites ?! Je suis là, lève-toi ! lui ordonna le vieillard en essayant de le tirer par le bras.

Blake lui asséna un violent coup de coude, embrassant encore Poema, avant de finalement se lever pour le suivre. Il fit un baise-main à fiancée, se tourna vers le mage et soupira :

- Je t’ai dit que je venais. Pas la peine de me presser.

Le prince avait remarqué que tant qu’il ne laissait assez de temps au sorcier de se servir de sa magie, il pouvait le contrôler de sa force.

- Fais pas le malin avec moi, prince. Je dois me servir de toi pour quelque chose, ne t’avise plus de recommencer, c’est compris ?! Tu n’as plus l’air d’avoir tes pouvoirs de loup, je me trompe ? Alors tu n’as pas assez de forces pour me menacer, ne l’oublie pas ! cracha le mage en toussant.

- Mmm… Eh bien ça, c’est ce que tu crois…

- Dépêche-toi, je perds patience !

- Salut, ma princesse !

- Reviens vite, mon amour...

Ce qui était sûr, c’est que Blake avait repris confiance et agissait avec autant d’arrogance qu’avec ses subordonnés au palais. Le vieux professeur ne trouva rien d’autre à dire et se tut. Il avait besoin de Blake, et le garçon l’avait bien compris.

Une fois hors de la cellule, le fiancé de Poema s’enquit :

- Bah alors, vieillard… Tu m’emmènes, où ? Tu as changé d’avis ?

- C’est quoi ce ton ?! Tu as deviné que je ne peux rien te faire, hein ? Sinon tu vas refuser de m’aider ? C’est ça ? Je ne peux même pas toucher à ta sirène, hein ?

Blake ne répondit rien, lassé.

- Mon élève Lohan… Je sais que tu le connais, ne fais pas semblant, maudit animal !

- Je rêve ou vous vous êtes rappelé de ma force et vous n’osez plus me défier ? C’est un coup de chance que vous ayez pu me mettre en prison… Et maintenant, vous avez peur ? En plus, j’ai résisté à vos illusions… Mais pourquoi me sortir de ma cellule, alors ?

- Je ne veux juste pas gaspiller ma magie sur toi, mais je pourrais te maîtriser si tu es hors de contrôle, je ne prends jamais de risques ! Mon échec de tout à l'heure était dû à l'effet de surprise, j'aurais jamais pensé qu'un loup allait vouloir m'étrangler ! Je me fiche du sort de ta princesse, et je pensais m'en débarrasser en testant ta force de loup. Mais j'ai besoin de toi vivant.

- Vous savez que je me retiens… J’ai toujours eu des pulsions, comment dire… des pulsions meurtrières…

- N’essaie pas de m’impressionner ! J’ai bien vu que tu es à nouveau calme et faible, tu ne me feras rien !

- Oui, c’est vrai… Depuis que j’ai retrouvé Poema, je me sens serein. Mais… Si quelqu’un touche à elle, j’ai bien peur de redevenir incontrôlable… Vous connaissez la force d’un homme amoureux ? C’est mille fois pire que la force d’un loup… Oui, j’essaie de ne plus me jeter sur les gens, mais les types comme toi, je peux pas les supporter… Alors ne me provoque pas, est-ce clair ?

- Arrête tes bêtises et écoute ce que j’ai à te dire. Il faut que tu empêches la magie de mon élève de s’échapper !

- Comment ça ?

- J’ai enfermé ma fille et Lohan dans une sorte de cristal… pour les empêcher de nuire ! Tu connais la méchanceté de ce garçon…

- S’il est devenu votre ennemi, alors il est devenu mon ami. Il a dû comprendre que vous vous moquiez de lui. Tu essaies de me manipuler ? lui demanda Blake et l’attrapant par le col.

- Lâche-moi !! Je dis la vérité ! Enfin, en tout cas, une chose est sûre : sa magie est bien trop puissante et elle peut tous nous tuer ! Je me suis dit que quelqu’un aux pouvoirs de loup pourrait m’être utile, mais j’ai vu que tu es redevenu humain… Cela dit, si tu as échappé à mes illusions, tu devrais faire l’affaire.

- Bon.

Blake faisait exprès de ne pas agir et de suivre le mage, faisant semblant de vouloir l’aider mais… Il se servait du vieillard pour que ce dernier lui dévoile ses secrets ! Le mage pensait que le garçon lui obéissait, mais le prince n’en avait rien à faire : il pouvait tuer le magicien sur-le-champ, il avait compris qu’il était assez fort pour le battre facilement même sans être un loup. Le professeur de Lohan l’avait même libéré, sûr d’être plus puissant que Blake si ce dernier se rebellait. Or le prince attendait simplement le bon moment (il ne tentait rien comme s’il était plus faible que le maître, voulant ainsi le tromper).

Le mage ne voulait pas le provoquer inutilement, sentant que son adversaire était tout de même redoutable, mais il se doutait pas à quel point c'était vrai... Il pensait qu'en le menaçant de nuire à sa fiancée, le prince allait lui obéir comme un chien.

- Regarde, ce sont eux ! Je dois m’en débarrasser, aide-moi si tu ne veux pas que je m’énerve ! Vite, sa magie a rempli la pièce, je ne sais pas ce qu’il se passe ! fit le vieillard en lui montrant le fameux cristal qu’il avait exposé dans son cabinet.

Mais le prince ne s’exécuta pas.

- Qu’est-ce que tu attends ?!

Brusquement, Blake frappa le mage et le mit à terre.

- Parfait. Tu m’as libéré, tu m’as montré où se trouve ton élève, tu m’as fait une belle visite de ton repère… Maintenant, tu n’as plus besoin d’exister. La magie ne sert à rien si je te frappe avant que tu ne tentes de l'utiliser, hein ?

N’en revenant pas, le vieil homme essaya de se défaire de son emprise, mais c’était impossible.

- Que je puisse utiliser la magie ou pas, c'est pareil ! Rien ne marche sur toi ! Qui es-tu vraiment ?!

- Je ne suis qu’un pauvre garçon amoureux… Enfin, ça, c’est ce que tu te dis en ce moment, n’est-ce pas ?

D’un seul coup, il assomma le mage et le rapporta en prison.

- Poema, je suis de retour ! Enfermons ce type, j’ai les clés grâce à lui et je sais où est Lohan ! Il faut que je te raconte plein de choses, ce Lohan, c’est l’élève du vieux…

Il ouvrit la cellule de sa bien-aimée et l’enlaça avant de jeter le magicien inconscient dans leur cellule.

- Mais comment as-tu fais si vite ?!

- Je pouvais le tuer sur le champ, mais j’ai compris qu’il avait besoin de moi et j'en ai profité : il m'a sorti lui-même de sa prison, en plus, j’ai appris pas mal de bonnes infos ! Il ne sortira pas de là, on s’en occupera après, je te rappelle qu’il a créé des cachots très résistants, sûrement grâce à la magie, il est tombé dans son propre piège ! Et puis, il nous sera peut-être utile plus tard, j’hésite à m’en débarrasser. Bref... Je t’ai un peu parlé tout à l’heure de la prophétie, laisse-moi t’en dire plus...

Il raconta à Poema tout ce qui s’était passé depuis sa disparition (dont le cas de Lohan et la prophétie plus en détails). Il lui parla aussi de Coralia, dont était tombé amoureux Jack.

- Il s’est passé tellement de choses !

- Oui, tu as dû trouver le temps long, mais c’est fini, maintenant. Allons voir Lohan ! Apparemment, il l'a enfermé avec sa fille... Bizarre, cette histoire...

Mais quand ils entrèrent dans la pièce, située plutôt en hauteur dans le repère, ils trouvèrent l’air rempli de flammes violettes.

On sentait qu’il allait se produire quelque chose d’anormal, ou quelque chose d’extraordinaire !



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