Coralia soupira, puis regarda Jack de ses yeux verts enchanteurs.

- Je suppose que je peux tout vous dire, je n’ai rien à perdre, de toute façon. Si on m’a bannie du peuple de la mer, c’est parce que je n’ai pas écouté les ordres du roi triton…

- Ce roi cause des problèmes à tout le monde, ma parole !

- Ça me fait rire de vous voir si investi et intéressé par mon récit. Je continue ! Ce maudit roi voulait que je trahisse mon amie… Il voulait que je surveille les faits et gestes de sa fille Poema, mais j’ai refusé de lui obéir. J’y ai réfléchi mais j’ai très vite décidé de ne pas l’écouter : je fais confiance à Poema.

- Poema ?! Mais oui, c’est la fille du roi triton ! J’avais oublié ! Je ne sais pas si je peux vous le dire mais… vous m’avez l’air d’être digne de confiance… Je connais toutes sortes de menteurs, alors je comprends qui est sincère et qui ne l’est pas. Poema est à bord de ce navire !

- Quoi ?! C’est la vérité ?!

- Oui, vous pourrez revoir votre amie, j’espère que cette nouvelle vous fait plaisir. Nous lui parlerons demain car… je crois qu’elle est un peu occupée, là, hum hum. Je ne sous-entends rien de bizarre !

- J’ai hâte d’être demain, alors.

- Et pour l’instant, que dites-vous de cela ? lui demanda Jack en sortant quelques bonnes choses à manger de son sac.

- Ça m’a l’air délicieux !

- Tant mieux, j’ai pris ça dans la hâte quand j’ai fait un tour en cuisine tout à l’heure. Désolé, mais je ne pouvais pas prendre plus d’affaires car je ne devais pas laisser le bateau sans surveillance trop longtemps, et je ne pouvais pas dire à mon frère de venir car je compte leur annoncer votre venue seulement demain, le temps que vous vous reposiez. Je ne veux pas vous embêter avec les présentations alors que vous venez à peine d’arriver ! Et… J’ai aussi un peu d’eau, si vous voulez, tenez… D’ailleurs, la couverture que j’ai apportée vous convient-elle ? Et les habits ?

- Tout est parfait, ne vous inquiétez pas, je… Je ne pensais pas recevoir un tel accueil…

- D'habitude, je ne suis pas aussi poli, c'est vrai, rit nerveusement le jeune pirate en se grattant la tête, gêné.

Il se tourna vers elle pour l'observer avec plus d'attention, le cœur en feu.

- Rapprochez-vous si vous le souhaitez, vous avez peut-être froid comme vous sortez à peine de l’eau, même si vous semblez déjà sèche…

- D’accord, rougit la sirène, embarrassée mais contente de se retrouver près du garçon.

Après de longues minutes de silence assis côte à côte, Jack prit la parole :

- Je suis content que le roi vous a bannie… Ah ! Non, ce n’est pas ce que je voulais dire ! Je… Je suis juste très heureux de vous avoir rencontrée, ne le prenez pas mal !

- Je comprends car moi aussi je suis heureuse d’avoir fait votre rencontre, même si la cause à cela est mon bannissement. Un évènement négatif engendre parfois un évènement positif.

- Tout à fait, et j’espère que vous vous plairez ici, vous pouvez rester aussi longtemps que vous le voulez. Aucun rapport, mais vos cheveux sont très beaux, c’est la première fois que je vois une chevelure à la fois si sombre et si lumineuse, ces reflets sont magnifiques… Oh, je m’emballe, pardon, s’excusa le pirate en retirant vivement sa main des cheveux de Coralia.

- Ce n’est pas grave, et… Merci, c’est vraiment adorable.

- Quoi ? Euh, oui, de rien, balbutia-t-il.

Il était un peu perdu à cause des beaux yeux de la sirène, de vraies émeraudes.

- La vue est très belle depuis l’avant du bateau ! Je connais un peu le vocabulaire marin car j’ai lu des livres sur les humains et leurs navires… Oui, ça me fascinait même si c’était vu d’un très mauvais œil au royaume des sirènes. Je me promenais souvent dans les jardins du palais un livre à la main, et parfois, je restais des heures entières à la bibliothèque… Il y reste quelques livres qui parlent du monde des humains, mais ils sont très peu nombreux. Hélas, nous ne sommes pas bien renseignés sur votre vie et votre art… Notre peuple n'aime pas les humains, mais il possède des objets venants de votre monde, on dirait que les sirènes l'ont oublié...

- Intéressant… Et comment avez-vous des livres sous l’eau ? s’étonna le pirate.

- Certaines parties du royaume sont protégées par des barrières enchantées : il n'y a pas d'eau là-bas ! Nous connaissons la magie et elle nous aide à protéger des ouvrages littéraires tels que ceux de la famille royale. Quelques textes et récits sont écrits sur des algues, mais beaucoup sont semblables aux feuilles des humains et celles-ci craignent l'eau ! On avait deux alternatives : protéger les livres avec un sort, ou créer des espaces sans eau. Nous avons fait les deux. Les sirènes peuvent devenir humaines, mais nous préférons ne pas le faire, même dans les parties sèches du royaume. Notre château est plongé sous l'eau, mais il y a des édifices à l'air libre à plusieurs milliers de mètres de profondeur, souvent décorés de plantes terrestres, incroyable, non ?

- Vraiment incroyable ! Je ne le savais pas du tout ! Si votre peuple est familier avec la magie, pouvez-vous me renseigner sur cet objet que je porte autour du cou ? C’est un sablier magique que j’ai déniché chez des amis magiciens.

Quand Jack lui montra l’objet, Coralia faillit s’évanouir de surprise. C’était trop simple ! Ce qu’elle cherchait depuis si longtemps se trouvait juste devant ses yeux !

- Non… Ce n’est pas possible ! Il me le faut, donnez-le-moi.

- Vous en avez besoin ? Pas de problème, il est à vous. Il ne me sert plus à grand-chose. Comme aujourd'hui je fais la garde de nuit tout seul, je ne dois pas changer avec mon frère toutes les heures. Je n'ai besoin que du soleil pour savoir quand les autres vont se lever. Et puis... Je sais à peu près deviner l'heure si jamais je dois à nouveau veiller, même si c'est plus simple avec ce sablier.

Il prit la main de Coralia et lui confia l’objet magique.

La sirène ne savait pas quoi dire, tout s’emmêlait dans sa tête. Et ce depuis qu’elle avait rencontré Jack.

- Vous me le donnez comme ça ? Sans aucune contrepartie ? Je ne vous menaçais pas, je…

- Je voulais vous faire plaisir, c’est aussi simple que ça. Je n’ai besoin de rien en échange. Vous savez, on nous appelle "les pirates", mais nous avons bon cœur… Nous aidons les gens en cachette, alors acceptez ce présent et n’ayez pas peur.

- Je… Merci… chuchota-t-elle en se rapprochant de Jack.

Elle posa sa tête sur l’épaule du garçon et ferma les yeux, elle ne voulait plus penser à rien. Le jeune pirate, surpris, la laissa faire et continua à observer l’horizon, le sourire aux lèvres.

Comment aurait-il pu deviner qu’il venait d’éviter une catastrophe ? Il avait bouleversé sans le savoir tous les plans du roi triton…

Pourquoi ?

Parce que Coralia était en réalité venue sur le bateau en toute connaissance de cause : elle n'avait pas été bannie, au contraire, la sirène avait été engagée par le roi triton qui voulait surveiller sa fille ! Et ce pour de très mauvaises intentions : le roi savait tout de l'amour de Poema. Il était au courant que sa fille aimait un homme, et il avait besoin d'avoir des informations sur le royaume terrestre afin de savoir quand les attaquer ! L'amie de Poema devait simplement obéir aux ordres sous peine de punition, alors elle avait dû accepter cet accord contre sa volonté. Cependant, elle était résolue à trahir Poema malgré leur amitié et n'avait même pas contesté les ordres ! Elle aurait dû refuser, se rebeller, mais rien : Coralia se moquait du sort du royaume, du sort de son amie, du sort du monde entier. Elle avait toujours été très malheureuse, alors quiconque la rencontrait aurait pensé qu'elle était une personne sans cœur, une fille effacée sans sentiments. Et personne ne se demandait pourquoi elle était comme ça. Même Poema n'avait pas deviné le problème de son amie, de toute manière, les deux sirènes n'avaient jamais été très proches. Ainsi, Coralia suivait le couple de loin, car grâce aux pouvoirs du roi, elle devinait où se trouvait Poema. Mais alors qu'elle nageait près du bateau en quête d'informations, le hasard fit que Jack la repéra ! Et cela changea tout pour elle.

Pour la première fois, Coralia avait ressenti de l’attention et de l’amour, pour la première fois quelqu’un était aussi doux et gentil avec elle. Alors qu’elle n’avait jamais attendu quoi que ce soit de la vie, voilà que le destin lui jouait des tours !

Me croirez-vous si je vous disais qu'elle l'avait vu depuis la mer sur le pont du bateau avant qu'il ne vienne la sauver ? Vous imaginez comment elle a dû se sentir en voyant que Jack descendait du navire pour l'aider ? Coralia s'était vite retournée pour ne pas l'impliquer dans sa mission, mais au fur et à mesure qu'il parlait, elle se sentait fondre de plus en plus et accepta de le suivre. Elle lui avait menti en lui disant qu'on l'avait bannie et qu'elle voulait aider Poema afin de cacher sa mission, car c'était tout le contraire qu'elle faisait : elle avait suivi les ordres et devait trahir son amie. Mais désormais, elle n'était plus sûre de vouloir continuer à écouter le roi triton. Elle voulait profiter de Jack pour se rapprocher de Poema et monter sur le navire, mais elle n'avait maintenant plus qu'une envie : ne plus y penser et passer du temps avec le garçon.

Alors que la sirène aurait dû s’en débarrasser, entraînée dès le plus jeune âge à n’avoir ni pitié ni sentiment envers les autres, elle voulut l'épargner, lui parler, lui faire confiance, lui sourire… Elle commençait à avoir peur de dire quelque chose de travers, elle voulait le garder avec elle, ne pas le perdre !

Elle qui hésitait encore au début, si près du but, ne put rien faire à ce garçon si prévenant et aimable… Et puis… Elle l’avait trouvé si beau, si courageux tout seul en pleine nuit sur le navire !

C’était sûrement l’aura de Jack, son air bienveillant qui l’avait attirée, car depuis l’instant où elle l’avait aperçu, debout sur le grand bateau, elle s’était décidée à l’épargner s’il la gênait dans sa mission. Son hésitation n’avait pas duré longtemps, son doute s’était effacé l’instant où les regards des deux jeunes gens se croisèrent, quand elle s’était enfin retournée vers le pirate venu la sauver.

Coralia finit même par souhaiter lui révéler toute sa mission mais se retenait, déjà beaucoup trop honnête avec Jack, qui restait un simple inconnu.

Elle qui était si forte, qui repoussait tout le monde, qui vivait constamment sur ses gardes, se sentait en sécurité avec… avec un pirate !

Et comme si cela ne suffisait pas, elle avait découvert l’objet qui avait tué ses parents entre les mains du jeune homme ! Coralia s’était promis de retrouver le propriétaire du maudit sablier afin de le punir et de lui voler l’artéfact magique aux affreux pouvoirs… Et ? Que fit-elle en voyant le sablier entre les mains de Jack ? Rien ! Elle s’apprêtait à le menacer mais s’était radoucie en croisant son regard. Rien que le fait d’avoir crié sur le pirate la mettait mal à l’aise, alors elle lui donna simplement l’ordre de lui donner le collier. Et il le lui avait vraiment donné ! Coralia se faisait déjà mille scénarios sur comment lui voler discrètement l’objet, incapable de lui prendre de force sous ses yeux, incapable de le menacer. Mais elle n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que Jack lui remit le sablier dans ses mains, sans protester : elle n’aurait jamais imaginé qu’il allait vraiment le lui offrir de son plein-gré !

Et si c'était lui le vrai propriétaire du sablier et qu'il avait menti en disant l'avoir déniché chez des magiciens ? Et si c'était lui qui avait tué ses parents ? Ou pire : et si quelqu'un le lui avait donné pour le tuer lui ? Plus rien n'avait plus d'importance que l'amitié qu'elle venait de gagner, et ce peu importe qui Jack était. Et elle préférait qu'il soit un tueur en série plutôt que de le savoir en danger. Si le pirate était fasciné par les yeux verts magnétiques de Coralia, Coralia était fascinée par la douceur du regard de Jack et par ses mains chaudes et rassurantes qu'elle ne voulait plus lâcher.

Il n’avait rien dit à ses proches seulement pour éviter de la fatiguer, il lui avait apporté son aide sans contrepartie et agissait sûrement ainsi avec toutes les personnes en danger. Y avait-il seulement une deuxième personne aussi gentille que lui dans ce monde ? Non, elle en était convaincue.

"Il ne mérite pas une fille comme moi, qu’est-ce qu’il trouve à une traîtresse ? Je suis une voleuse, une menteuse, je suis même chargée de punir les prisonniers, je suis violente et sans cœur… Il ne le voit pas ?" pensait-elle.

Effectivement, Jack ne le voyait pas : il ne voyait que le bien en elle, il avait senti son bon fond et ne posait pas de questions sur son passé ou ses origines. Le pirate était plus méfiant que cela d’habitude, mais là, il voulait la croire et il y était parvenu sans aucun souci.

La sirène ne voulait plus réfléchir à rien. Mais elle venait de prendre sa décision, sans plus aucune hésitation.

Oui, elle n’en avait désormais plus rien à faire de sa mission.

Il ne restait plus qu’à le prévenir, mais… Coralia ne savait pas comment le lui avouer.

Coralia écoutait les ordres, mais ce n’était pas courant qu’elle fasse du mal aux autres sans justification malgré son cœur de pierre : pourquoi aurait-elle nui à Poema alors que c’était la seule des sirènes à lui parler normalement, à être son amie ? Elles n’étaient pas proches, mais l’espionne ne voulait pas spécialement gâcher la vie de son amie juste par ordre du roi ! Coralia elle-même ne savait pas pourquoi elle avait accepté… Peut-être qu’elle s’était résignée à être ce que les autres pensaient d’elle : une sirène sans sentiments, plus froide que de la glace, plus indifférente qu’un rocher… Ou peut-être parce qu’elle ne faisait pas confiance aux humains et était pour la guerre entre les deux mondes… Ou alors parce qu’elle ne réagissait plus à rien et ne voulait plus rien, car il était vrai qu’elle se moquait éperdument du sort des autres…

Depuis la perte de ses parents, Coralia avait dû s’endurcir, se débrouiller seule, ne plus croire en rien. Elle pensait se trouver dans une situation sans espoir. Elle ne parvenait même pas à imaginer une vie différente de celle qu'elle menait alors que ce n'était pourtant pas si compliqué de changer, maintenant qu'elle était devenue une adulte indépendante ! Hélas, elle ne voulait pas voir la vérité, la réalité, le futur... Elle ne voyait que le mal depuis bien trop longtemps, alors comment ça se faisait qu'elle venait d'apercevoir une lueur d'espoir en rencontrant Jack ? Une personne comme lui, ça donnait envie de vivre ?

Mais quel était donc ce sentiment, car cela ne pouvait être qu’un sentiment (elle avait du mal à se dire qu’elle était encore capable de ressentir quelque chose pour quelqu’un), qui naissait dans son cœur ?

Pouvait-elle considérer Jack comme son premier véritable ami, un compagnon qui prendrait soin d’elle ? Ou était-ce ce qu’on appelait l’amour ? Un amour inconditionnel pour un inconnu qu’elle ne connaissait que depuis cette nuit ?! Impossible et pourtant… c’était arrivé.

- Jack, je… Je vous cache un terrible secret, j’aimerais vous le dire mais j’ai peur qu’il vous arrive malheur à cause de moi, ou que votre comportement envers moi change.

- Je suis un pirate très simple : vous avez bon cœur ? Oui. Alors peu importe votre passé et tout le reste, je ne veux pas que vous vous sentiez obligée de me raconter quelque chose que vous ne voulez pas partager, je comprendrais. Surtout si cela ne me concerne pas. Mais bien sûr, si cela vous fait du bien de vous confier à autrui, je suis là pour vous écouter.

- Sachez juste que je m'apprêtais à faire quelque chose d'affreux... mais je ne le ferai pas car j'ai changé d'avis en vous rencontrant... J'espère que vous ne m'en voudrez pas si vous l'apprenez un jour, mais je suis incapable de vous le dire actuellement... Cependant, je me dois de vous prévenir à propos de ce sablier, cet objet magique est très dangereux. Si c'est vrai qu'un magicien vous l'a donné sans vous expliquer son autre utilité, qui n'est pas de mesurer le temps, c'est qu'il n'avait pas de bonnes attentions... Voilà...

- Quoi ?! Je n’en avais pas la moindre idée !

- C’est bien ce que je pensais, méfiez-vous des mages. Je ne leur fais jamais confiance. En fait… je n’ai jamais fait confiance à qui que ce soit, sauf à ma famille, mais c’est de l’histoire ancienne. Je suis livrée à moi-même, désormais.

- Plus maintenant, si vous me le permettez, je veux être là pour vous.

- Mais pourquoi ? Je ne vous comprends vraiment pas, il y a beaucoup de gens bien meilleurs que moi !

- C’est toi que je veux, pas quelqu’un d’autre… Depuis l’instant où je t’ai vue, tu n’étais déjà plus une inconnue pour moi. C'est quand on s'y attend le moins que quelque chose de merveilleux arrive, n'est-ce pas ? On peut… On peut devenir ami ?

- Oui.

- Super ! Enfin je veux dire, tant mieux… fit Jack en ayant du mal à cacher son enthousiasme.

Alors que Coralia et l’aîné de la fratrie de pirates observaient calmement les eaux sombres de la mer, Blake et Poema se reposaient dans leur cabine.

Le prince ne dormait toujours pas, guettant un danger. Il ne voulait pas effrayer sa fiancée et se taisait tout en regardant autour de lui les ombres de la nuit. La lumière de la lune leur parvenait depuis le hublot ouvert, ce qui leur permettait de ne pas être plongés dans le noir.

Poema avait délicatement posé sa main sur le torse de Blake en se réveillant.

- Tu ne dors pas ? Je te sens un peu tendu depuis tout à l’heure… murmura-t-elle doucement.

- Ne t’inquiète pas pour moi et continue à dormir, Poema.

- Si quelque chose te rend nerveux, n’y pense plus : nous sommes nombreux sur le bateau, Jack et son frère sont de garde, il ne va rien arriver.

- Tu as raison mais j’ai entendu du bruit, comme si quelqu’un avait sauté à l’eau…

- Peut-être un poisson ? Même si ce n’était pas le cas, Jack est sur place, s’il y a quelqu’un, il va l’aider… Rendors-toi, il s’est passé tellement de choses qu’on a pas pu beaucoup dormir, la nuit dernière ne nous a pas suffi et nous sommes encore éreintés par les évènements, reprenons de la force.

- D’accord, je vais essayer de me calmer, sinon je vais finir par nous épuiser tous les deux, on a besoin d’une bonne nuit de sommeil pour être en forme !

Sur ce, il embrassa sa bien-aimée, se leva fermer le hublot et sauta sur le lit pour serrer Poema dans ses bras. Et ils s’endormirent. Bien au chaud sous la couverture (car le temps ne faisait que se rafraîchir d’heure en heure), le couple enlacé s’en alla vers le pays des rêves.

Il n’y avait qu’elle qui arrivait à le rassurer aussi bien, à le rendre serein et à l’endormir tout en éloignant les cauchemars.

Et cela rendait le prince très heureux : il ne voulait que son bonheur, quitte à tout faire pour elle.