La famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums, Wes Anderson, 2001)
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La famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums, Wes Anderson, 2001)
"La Famille Tenenbaum" est le troisième film de Wes ANDERSON et c'est celui qui lui a permis d'accéder à une reconnaissance internationale il y a tout juste vingt ans. Il est caractéristique du style de ce cinéaste singulier qui aime filmer comme on si l'on regardait un album d'images. Découpé en huit chapitres, le film s'attache à l'un des thèmes favoris du cinéaste, la famille dysfonctionnelle avec ses trois enfants dépressifs et névrosés, ex-génies englués dans un marasme tel qu'ils retournent se réfugier dans la maison de leur enfance. Leur apparence figée dans une panoplie infantile souligne leur incapacité à évoluer. Chas l'aîné (Ben STILLER dans un rôle décalé par rapport à son emploi habituel), ancien as de la finance traumatisé par un accident d'avion qui a coûté la vie à sa femme vit dans un état d'alerte permanent qui le rend complètement paranoïaque et qu'il répercute sur ses fils, semblables à lui en tous points et sommés d'agir comme si leur vie était en jeu à chaque instant. Ironiquement c'est lorsqu'il baisse sa garde que ceux-ci vont échapper à la mort grâce à l'intervention du père, Royal (Gene HACKMAN) qui tente de racheter des années et des années d'abandon du foyer conjugal et familial en transmettant un peu de légèreté et de folie à ses petits-fils. Margot (Gwyneth PALTROW) la fille adoptive douée pour écrire des pièces de théâtre s'est enfermée dans un culte du secret qu'elle cultive si bien que personne dans son entourage ne connaît son épais dossier, à commencer par son vieux mari, Raleigh (Bill MURRAY) qui traite un jeune patient autiste, Dudley (Stephen Lea Sheppard). Enfin Richie (Luke WILSON) est un ex-champion de tennis qui a complètement craqué le jour où il a découvert que sa soeur dont il est secrètement et obsessionnellement amoureux s'est mariée. Son régression est telle qu'il va aller jusqu'à offrir sa chambre à son père pour aller se replier sous une tente dans le salon.
Tout le talent du cinéaste est de nous présenter cette histoire comme un conte de fée désenchanté teinté d'ironie. Avec son esthétique de maison de poupée, son fétichisme du vêtement et de l'accessoire vus comme des déguisements (le tennisman, le cow-boy etc.), son style-vignettes, tout renvoie au monde de l'enfance mais ce sont bien des adultes en souffrance qui sont dépeints. L'élégance visuelle et sonore (la BO est fantastique et choisie avec autant de méticulosité que le reste), les traits d'humour pince-sans-rire et les quelques moments de bonheur servent à camoufler le fait que les personnages sont profondément seuls. Seuls dans le cadre comme dans la vie, le manque de communication étant le dénominateur commun de tous les membres de la famille. Les remords tardifs du père qui permet enfin à sa femme (Anjelica HUSTON) de refaire sa vie peuvent peut-être amorcer un espoir de changement. On peut cependant reprocher à ce film son excès de retenue qui le rend un peu trop froid et distancié par moments, défaut corrigé dans les films ultérieurs.