

Aujourd'hui, elle vient déjeuner ...
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Aujourd'hui, elle vient déjeuner ...
Aujourd’hui, elle vient, encore, déjeuner.
Et la journée me semble déjà s’étirer dans toute sa langueur, alors qu'il fait encore presque nuit.
Je n'ai pas envie qu'elle vienne, je lui ai dit, ça a fait scandale, alors cette fois, j'ai cédé.
Parce que c'est mon cocon ici, parce que je sais d'avance que je vais me sentir envahie par cette présence que l'on m'impose, qu'elle m'impose, sans se soucier vraiment de ce que je ressens.
Parce qu'on n'en parle jamais.
C'est mieux, parce que quand j'essaie, c'est pour m'apercevoir que pour elle, c'est pire forcément.
Pour elle, c'est toujours pire, son père s’est suicidé, ça conditionne tout le reste.
Quand j'essaie de verbaliser les choses, elle se drape de douleur, me réexplique toute son enfance et son adolescence pour justifier ses failles et ses erreurs, pour leur donner un fondement, pour me renvoyer dans les cordes, en proclamant, sans mot dire, "reste à ta place petite, laisse jouer les grands."
Avant, je me fâchais, criais, exigeais que l'on m'entende, qu'on m'écoute, et elle prenait cette voix condescendante et suave, celle qu'elle réserve probablement à ses patients, pour me dire que je me trompe. Que ça ne s'est pas passé comme je le prétends.
Alors, je ne prétends plus. Je ne m'échine plus. Je sais que cette grande conversation, de mère à fille, de femme à femme, n'aura sans doute, jamais lieu.
Il y a plusieurs années, la psy que je voyais m'a dit :
"Pour vivre mieux, Juliette, il vous faut faire le deuil de vos parents, alors qu'ils sont toujours vivants. Vous devez faire le deuil de la relation dont vous rêviez avec eux, pour ne plus attendre des prises de conscience qui ne viendront probablement jamais."
Et j'essaie. Vraiment. Je ne prends que ce qu'ils peuvent me donner. C'est-à-dire des faux-semblants.
Parfois, je dois bien avouer que ça me fait rire, jaune, de voir
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