La préciosité de l'amour véritable

Il y a un adage qui dit que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés.

Il faut croire que les autrices qui écrivent les sentiments sont aussi frappées par ce type de malédiction, ou alors c’est précisément parce que c’est compliqué que j’aime autant parler d’amour et m’y appesantir.

Parce qu’en réalité, y a-t-il quelque chose de plus beau ?

Que restera-t-il au moment d'expirer notre dernier souffle, sinon le souvenir de ceux que l’on a aimés et qui, dans le meilleur des cas, nous ont rendu cet amour ?

Ce n’est pas la carrière ou l’argent, même si évidemment, l’amour n’est pas suffisant pour vivre. Il n’en demeure pas moins essentiel, comme l’oxygène que l’on respire.

Est-ce trop fleur bleue de dire cela ? Me suis-je, à ce point, trompée d’époque pour en arriver à penser parfois que je ne parle pas le bon langage ? Ou alors, est-ce que j’attends trop, j’espère trop, rêvant d’un idéal encore jamais né ?

J'idéalise les relations, qu’elles soient amicales ou amoureuses, parce qu’en réalité, les deux s’imbriquent sans pour autant qu’il ne soit forcément question de pénétration. Mais c’est une autre histoire et on y reviendra.

Je veux que l’homme de ma vie soit mon meilleur ami, mon meilleur amant, mon épaule pour pleurer, mon poto pour me faire rire. Je veux de la passion, de la tendresse, je veux des chamallows, du beurre salé et de la chantilly. Je veux des bras réconfortants, mais une âme d’enfant qui sait être grande quand il faut.

Je veux qu’on puisse parler de littérature, de philosophie, de psychologie mais qu’on se marre comme des bossus devant un bon gros navet, qu’on danse sous la pluie, qu’il connaisse par cœur toute ma Disneytèque, qu’il cite des paroles de Harry Potter, de NTM, comme des dialogues de Cyrano ou du Cercle des poètes disparus.

Voilà, c’est un peu ma version à la “mec mortel” de Diam’s. Je ne parle pas de physique parce que ce sont des âmes dont je tombe amoureuse, mais je veux être amoureuse de ses yeux, de sa bouche et de sa voix. Et merde...

On me dit souvent que j’idéalise l’amour et que c’est pour ça que j’ai une vie sentimentale aussi chaotique, mais en même temps, je ne veux pas renoncer à cette idéalisation, parce que je crois que si personne n’est parfait, la perfection réside dans le fait de parvenir à trouver la personne qui le sera pour nous. Cette histoire de pot et de couvercle, tout ça, tout ça.

Quant à l’amitié, il s’agit pour moi d’une forme d’amour dénuée de désir charnel, mais elle n’en demeure pas moins, et peut-être même précisément pour cette raison, un amour puissant et pur. Je suis une louve en amour, comme en amitié.

Ce doit être lié à mon sang calabrais : qui entre dans mon cœur y demeure à tout jamais.

À moins que je ne le répudie s’il commet un crime ou un délit.

Quand je m’attache à quelqu’un, je me donne beaucoup. Je suis comme ça. Mais quand la relation s’égratigne, c’est mon cœur à moi qui saigne.

Suis-je trop ? Peut-être.

Mais j’ai décidé de m’aimer telle que je suis. Tant pis si cela doit vouloir dire que tu passes ton chemin. On se retrouvera plus tard. Dans un autre ailleurs.

Mais si tu utilises ce type de mots avec moi, sache que, précisément, j’attache une importance presque sacrée aux mots et à leurs sens. Parce qu’invoquer l’amour, alors que ça n’en est pas, en galvaude le sens pour ceux qui viendront après nous.

Aimer quelqu’un, c’est l’aimer en entier, avec ses failles, ses aspérités, ses cicatrices, avec ou sans poudre d’or.

Aimer, c’est passer au-dessus des principes. Aimer pour de vrai.

Aimer selon ma définition à moi.

Maintenant, tu sais.

Xoxo, Juliette

image réalisée avec Selaab et retravaillée avec Canva