Chapitre 13 - Un nouveau pouvoir
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Chapitre 13 - Un nouveau pouvoir
À mesure que j’avançai, la lumière grandissait. J’en étais presque ébloui. Je continuai tout de même ma progression tout en gardant cependant un bras sur mon front. La lumière, d’un rouge brillant, illuminée les parois qui révélèrent des dessins tous plus bizarres les uns que les autres.
Un d’eux attira mon attention. Il représentait les quatre cavaliers devant les portes du paradis, trois archanges auprès d’eux. Un autre était attaché à un pilier. Un frisson me parcourut le corps. Alors c’était écrit depuis le début ? Mais qui a bien pu le prédire ? Ce ne serait quand même pas les cavaliers eux-mêmes.
Au fur et à mesure que j’avançai, les dessins relataient la suite des évènements. On me voyait porter les 3 archanges et me déposait près du lac. Un dessin me montrait en train de marcher dans la grotte. Un autre encore me montrait en train de pénétrer dans une salle de la grotte. Je me remis alors à regarder en face de moi et discernai la grotte au loin.
Une fois arrivé à celle-ci, je m’assis, fatigué et une grosse voix m’interpella.
— Jophiel ! Je me demandais pendant encore combien de temps j’allais attendre ta venue.
— Qui êtes-vous ? Et d’où me connaissez-vous ?
— Tu es celui qui va me délivrer.
— Comment ça ?
— Tu n’as pas vu les dessins aux murs.
— Si, mais… je n’ai pas tout vu ni tout compris.
— Oh… Alors, laisse-moi t’éclairer.
Une ombre, petite, dont la ressemblance était étrangement similaire à un animal, approcha. Lorsque je la vis, j’eus un choc. Moi qui pensais qu’il dormait…
— Mero ?
— Alors c’est comme ça qu’elle s’appelait cette créature… Joli nom.
— Qu’avez-vous fait de Mero ? m’emportais-je.
— Rien de spécial. Il est toujours là, seulement…
— Seulement quoi !?
— Disons que je me suis installé.
— Je vais vous le faire regretter.
Je sortis mes ailes et fonçai sur l’animal. Celui-ci s’écarta d’un seul geste et je me pris le mur.
— Je te pensais plus malin que ça. Tu pensais vraiment pouvoir m’avoir, moi, l’éther ?
— L’é… quoi ?
— L’éther ! La source d’énergie la plus puissante.
Je fis une moue dubitative.
— Laisse tomber… Écoute-moi plutôt, j’ai beaucoup de choses à te dire.
Il déblatéra pendant plus d’une heure sur son existence, sa prison et ses plans pour venir sur Terre. De temps en temps, j’essayai de l’attraper, mais il esquivait à chaque fois mes tentatives et me montrait un dessin où elle était gravée.
— Alors tu as compris ?
— Comprit quoi ?
— Qu’il me faut ton corps ! Le mammifère est sympa, mais il ne supportera pas ma puissance. Tandis qu’un archange, oui !
— Et les cavaliers ? Pourquoi ne pas avoir pris leur corps ?
— Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Pourquoi crois-tu qu’ils soient plus puissants que vous ?
— Ils ont une partie de vous en eux.
— Ah ! Enfin tu retrouves ton intelligence. C’est exact. Donc en tant que simple archange, vous ne pourrez jamais les battre.
— Mais pourquoi pensez-vous qu’avec moi ça va marcher ?
— Parce que tu es différent Jophiel. Tu étais un humain au départ, eux non. Ils n’ont pas la faculté qu’à l’Homme de résister à la vie.
— Ainsi, si je comprends bien, vous voulez mon corps pour partir de cet endroit.
— C’est ça !
— Et qu’est-ce que je gagne en échange ?
— Bah rien… Ce n’était pas vraiment une demande.
Mero s’approcha, les nageoires avant tendues vers moi. Je fis un mouvement de recul, mais il était entré en contact avec moi. Une quantité de chaleur se déversa dans mon être à tel point que je hurlai de douleur.
Mon corps scintillait. J’essayai de me relever afin de quitter cet endroit, mais je ne pouvais pas. L’éther se déversait dans tous mes vaisseaux si bien que je n’arrivais pas à l’extirpait. Après quelques minutes de souffrance, je me retrouvai à côté d’une fontaine, les pieds dans l’eau.
Je regardai autour de moi, perdu. Se pourrait-il que je sois dans mon esprit ? Non, impossible ! Qu’est-ce que j’y ferais ?
— Eh bien, je t’ai enfermé ici. Donc oui, tu es dans ton esprit.
— Éther ? Pourquoi ?
— Pour que tu ne me causes pas d’ennui. Et, je t’en prie, n’essaie pas de résister. Cependant, comme je suis sympa, je te laisse prendre les rênes au début. Je désire voir comment tu te débrouilles. Voici ton nouveau corps, dit-il d’une voix enjouée.
J’avais une couleur de peau sombre comme l’éclipse et des traits rouges qui traversaient mon corps de long en large. Quant à mes ailes, le blanc s’était transformé en un rouge puissant et aveuglant, sauf sur les pointes qui, elles, étaient toujours blanches. Ce qui m’intrigua au plus haut point.
Une puissance me parcourait et désormais je ne pouvais plus rien y faire. Je marchai donc vers la sortie de la grotte. Mes pas étaient lourds et creusaient le sol. Pourtant j’étais agile comme tout. Je pouvais sauter, me balancer, tourbillonner. Je ne ressentais plus la même chose.
La traversée de l’eau fut si rapide que je me demandai si je n’étais pas encore dans la grotte. Je compris que, au lieu de ça, j’étais très haut dans les airs lorsque je croisai un avion, qui se détourna pour éviter la collision.
— Ton premier vol démarre bien, prononça l’éther dans ma tête.
— Je ne m’attendais pas à autant de puissance…
Je redescendis aussitôt et trouvai mes amis réveillés assis par terre à savourer des noix de coco. Ils m’accueillirent d’un regard à la fois sévère et intrigué. Je me doutais que l’on allait repartir pour la célèbre contemplation.
— Où étais-tu passé ? m’interrogea Azrael.
— J’étais parti voir l’intérieur de la grotte où étaient enfermés les cavaliers.
— Donc tu es encore plus taré que ce que je pensais, déclara Mickael. Qu’est-ce qui t’a pris de nous déposer là où vivait les cavaliers ? Imaginent s’ils étaient revenus.
— Aucune chance ! Ils doivent être au paradis à l’heure qu’il est, répondit Gabriel. Mais Mickael a raison sur un point, tu ne pouvais pas nous laisser tous seuls. On était affaiblis.
— Il y avait une lumière, j’ai voulu la suivre pour voir.
— Et ?
— Et maintenant, j’ai l’éther à l’intérieur de mon corps.
Azrael cracha ce qu’elle avait dans la bouche.
— Tu as quoi !?
— L’éther en moi. Pour l’instant, il me laisse les manettes, mais je ne sais pas combien de temps ça va durer.
— Pas longtemps, rassure-toi, répondit l’éther.
— Ah ben, pas longtemps apparemment.
— Il faut t’enfermer ! s’exclama Mickael.
— M’enfermer ? Pourquoi ? On peut affronter les cavaliers désormais.
— C’est n’importe quoi, tu ne sais même pas combien de temps tu vas garder tes esprits et tu veux qu’on parte dans une bataille avec toi. C’est trop risqué. Il nous faut un meilleur plan et tu n’en feras pas partie.
— Attend Mickael, ça peut marcher, dit Gabriel.
— Non je suis désolé mon frère. Mais c’est trop dangereux.
Il lança une petite bille sur moi et une cage se forma tout autour. Je tentai de tordre les barreaux, mais rien à faire. J’étais bloqué. Et c’est à cet instant précis que je perdis la vision et que je me retrouvai dans ce lac.
L’éther avait pris le dessus. J’espère qu’il ne fera pas de mal aux archanges. Moi, je ne peux rien faire pour le combattre. Je jetai un caillou à l’eau et soufflai de dépit.
— Bon… on ne peut pas briser les barreaux, il y a un sort qui annule suffisamment mes pouvoirs.
— Comment va-t-on faire alors ?
— Je ne sais pas Jophiel, mais une chose est sûre, je ne resterais pas de nouveau enfermé.
— Moi non plus éther. Alors, passons un marché. Tu m’aides à détruire les cavaliers et une fois finis, je te laisse le contrôle de mon corps. Tu pourras faire ce que tu veux, tant que tu ne tues pas d’êtres célestes.
— Laisse-moi réfléchir… Tu mets un gros frein à mes envies de destructions… Mais OK, on a un marché. Du coup, comment s’y prend-on pour sortir de cette cage ?
— On improvise !