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3 janvier - Des papillons dans le ventre

3 janvier - Des papillons dans le ventre

Published Aug 6, 2024 Updated Aug 7, 2024 Romance
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3 janvier - Des papillons dans le ventre

Et oui, ils existent, et je les avais oubliés.

Ils agitent leurs ailes tous à la fois et ça fait comme des frémissements dans les épaules, les reins, dans mon sexe aussi. Les papillons sont là quand je croise tes yeux, et quand nos regards s'attrapent, par hasard ou par jeu, les papillons se réveillent soudain, se mettent à battre des ailes vite et fort. Une bouffée colorée brûle mes joues, je détourne le regard pendant que dans mon bas-ventre les vibrations raisonnent, se cognant aux parois de mon vagin qui finit par se contracter de désir. J'ai chaud, je suis touchée, émue par ton être, ta simple présence, le timbre de ta voix aussi, ta silhouette fine, tes mains élancées et tes gestes précis. Mes tempes battent aussi vite que ma respiration.

C'est l'évidence incontrôlée, le choix de mes sens, la sélection de celui-là parmi tant d'autre. 

- "Mais c'est pas juste une histoire de physique. Il me plait aussi, il est intelligent, spirituel... C'est pas juste pour le sexe."

- "Ah bon, mais alors t'es amoureuse ? "

La question se pose : qu'est-ce que je veux, juste du sexe ou bien voir son désir brûlant dans ses yeux et ressentir tout l'émoi qu'il éveille ? 

A bien y réfléchir, un peu des deux mon capitaine. Je suis aimée à la maison, honorée, avec passion, même plus qu'il n'en faut. Je suis admirée, cajolée, couverte de cadeaux, de baisers et de caresses. Mais ça fait 13 ans que je sens la même peau, les mêmes lèvres, le même sexe, et les papillons ont disparus. Les odeurs tièdes sont mêlées à celles du quotidien de parent, à la routine, à la sécurité et à la tendresse. La surprise se fait un peu plus rare, mais pourtant Guillaume est toujours à fond pour trouver des idées de déguisements coquins et des scenarii inédits avec des blacks indécents ou des coquettes humides. Il ne laissera jamais s'éteindre la flamme, en tout cas il ne la laisse pas devenir charbon. Mais ce choix sur catalogue n'excite ni ma curiosité ni mon minou.

Est-ce que j'ai besoin d'autre chose que du sexe d'un autre homme ? Je crois que oui...

Mais les collègues offusquées s'empressent de dresser des barrières d'interdits tous aussi flasques les uns que les autres.

D'abord on ne peut pas consommer car nous sommes tous deux bel et bien mariés, et du coup liés par les fameux serments administratifs voire religieux ! de l'amour fidèle et unique ad vitam aeternam blablabla. L'adultère c'est pas beau, on a dit.

La belle affaire... ma culotte s'en fout. Mon désir pour le sexe d'un autre homme est normal et salutaire pour ne pas vieillir en monogame rabougrie et desséchée. 

Psst, y'a aussi des raisons professionnelles. 

Oui, bon, c'est mon chef, et alors ? Il bosse dans le bureau d'à côté, il m'évalue, et alors ? On pourra porter le masque du on-a-couché-ensemble-mais-on-fait-comme-si-on-se-souvenait-plus. Y'en a qui y arrivent très bien...

Et non, j'aurai pas honte. Alors, on dit quoi les mégères ? 

Parce que moi, je veux encore faire du manège.

J'ai envie d'être désirée, admirée, convoitée comme un trésor, un bien précieux et d'autant plus cher que l'on ne peut a priori pas l'avoir. Mon plaisir, c'est d'être fantasmée, idéalisée, que mon passage déplace des vapeurs évanescentes et envoûtantes où l'odeur de mon parfum et de ma mouille se mêlent.  

Ma culotte sait clairement que cet homme me fait de l'effet et me trouble au plus haut point. Elle sait que j'ai envie de le plaquer contre le mur, de coller mes seins contre son torse, de dégrafer son pantalon lentement, en léchant doucement sa bouche entrouverte, pour enfin sentir dans ma main son sexe durci tentant par tous les moyens d'accéder à l'air libre... je vais l'aider... voilà, ton gland est là entre mes doigts, je le caresse avec une infinie douceur, pour t'exciter encore plus. Moi je profite de cette nouvelle peau fine et douce, de cette nouvelle chaleur, de cette nouvelle forme que j'ai envie de lécher avec mes lèvres, ma langue, mes joues. 

Bien sûr il caresse mes fesses en remontant ma jupe, il glisse ses doigts dans mon string, je frémis de plaisir, saisie par cette nouveauté excitante. Je suis humide et brûlante, désirant cette main virile qui va et vient, massant mes lèvres et mon clitoris. Je sursaute et gémis quand la caresse éveille mes sens jusqu'au point où, la tête en arrière, je laisse échapper un soupir teinté de plaisir. 

Je me laisse aller dans cet abandon coupable et délicieux, que l'interdit rend plus sauvage et indomptable. La fougue s'empare de nos bouches qui emmêlent leurs langues, nos mains s'enfouissent partout où il y a de la peau, soulevant les tissus, dégrafant les fermetures, puis elles glissent et caressent, massent et pénètrent, griffent et ralentissent pour mieux adhérer aux pores. Nos sexes affamés se réclament, moi pour l'avaler, lui pour me remplir.

Le désir est un élixir puissant qui me fait me sentir vivante, lumineuse et unique.

L'attraction, incontrôlable, me dépasse ; et il faut, pour continuer ma journée, que je la laisse me submerger totalement pour que je puisse ensuite m'en soustraire, comme le nageur emporté par le courant des baïnes de l'Océan Atlantique.

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