ou une rencontre en pointillés…

Un morceau pour accompagner la lecture, c'est ici.

Rétrospective

En 2001, j’écoutais Le Mouv’, et on pouvait entendre Los Angeles. J’aimais bien la chanson, la voix, l’ambiance installée, mais je ne suis pas allé au-delà de cette première impression. Ce n’était pas si facile alors de cliquer pour nourrir sa curiosité, il fallait aller soit à la bibliothèque municipale, soit en salle informatique à la fac, mais les places étaient chères, alors c’était surtout boulot-boulot (faut pas croire qu’on faisait que se la couler douce en Lettres Modernes).

En 2003, j’ai acheté un numéro des Inrocks accompagné d’un CD présentant les nouvelles sorties. De mémoire, il y avait un morceau d’Émilie Simon (une reprise d’Iggy Pop), AS Dragon, et Négatif : un son minimaliste, une voix qui n’osait pas se laisser aller à chanter, des paroles qui ont résonné :

« car mon âme n’est que tourment ».

Mais BB et moi, on s’en est encore tenus quitte pour cette fois.

En 2007, je me suis fait offrir Trash Yéyé. Premier album que j’ai énormément écouté, et qui reste l’un de mes préférés à ce jour, avec ses références à la littérature (« Vas-y demande à la poussière » dans la chanson Qu’est-ce que ça peut faire, reprend le titre d’un roman de John Fante, et « Laisse aboyer les chiens évoque une nouvelle de Juan Rulfo : Tu n’entends pas les chiens aboyer, et cela vaut mieux, car leurs cris annonce la mort).

En 2009, est arrivé le double album La Superbe, consécration. Tout le monde autour de moi écoutait Benjamin Biolay, chacun évoquait sa chanson préférée.

En 2012, j’ai écouté Vengeance mais j’ai été déçu.

Cela a marqué une pause dans notre histoire.

Donne-moi de tes nouvelles

Je me souviens de moments épars :

- Une interview dans laquelle il parlait des Beatles, en expliquant que McCartney était une sorte de singe savant, mais que l’âme appartenait à John Lennon.

- Probablement dans la même interview, il parlait avec tendresse d’un morceau de Charlélie Couture (Après la fête, blues). Et moi j’adore Charlélie Couture, même si je trouve sa production trop souvent inégale.

- Une reprise de Mobilis in mobile de L’Affaire louis Trio aux Victoires de la musique, que j’aimais beaucoup quand elle était sortie.

- J’écoutais encore Trash Yéyé de temps en temps et, plus rarement, La Superbe.

- La presse people au moment de son idylle avec Vanessa Paradis.

- Un rôle de juré dans une émission télé, genre Nouvelle Star.

- Comment est ta peine ? Parfois à la radio.

Les retrouvailles

Et puis un jour, une promo à la Fnac du bled : 2 CD pour dix balles : Palermo Hollywood et Grand Prix.

J’ai d’abord écouté Palermo Hollywood plusieurs fois. C’était plutôt pas mal, mais il manquait encore quelque chose, les grandes envolées de cordes, comme dans La Superbe, des paroles…

Et puis j’ai écouté Grand Prix et c’était reparti : des mélodies qui claquent, des paroles qui en font autant :

« Chaque jour ma vie est plus courte que la veille »

« Si je t’avais rencontré avant

Quand j’étais jeune et charmant »

« Hier c’est le Printemps

Demain c’est le tombeau »

Tu vois le genre de pensées du garçon...

Moi aussi je vieillis. Il y a longtemps que j’ai laissé aux abricots le soin de mûrir.

Ce qui est sûr, c’est que nous retournons faire un tour sur le bolide, lui et moi, mais pour combien de temps encore ?

C’est la route qui nous le dira.

Tiens justement, c’est le morceau que j’ai choisi pour t’accompagner dans cette lecture.