Jour 4 - 26/11/2018
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Jour 4 - 26/11/2018
Au réveil, je sens un léger mieux physiquement. Je m’occupe des rats, heureusement qu’ils sont là, ils m’aident beaucoup. Le fait de m’occuper d’autres êtres vivants m’aide beaucoup. Je me sentais tellement inutile et nulle au travail que là enfin, j’ai l’impression de servir à quelque chose. Puis je fais tourner une machine, ce n’est pas tout ça, mais la vie continue. Même si vu le peu d’activité que je fais ces derniers jours, n’ont pas vraiment sali mes vêtements. J’ai un petit coup de mou, j’appelle ma mère, ça me fait du bien de lui parler un peu. Je continue par me laver et me préparer avant que mon conjoint ne rentre déjeuner.
Dans la foulée, j’envoie un mail à ma psychothérapeute, pour lui expliquer ma situation et aussi pour l’avertir que je ne pourrais pas venir au rendez-vous. En effet, je n’ai pas la force physique de m’y rendre, son cabinet est à 30 minutes de voiture et je n’ai pas la force de parler trop longtemps non plus. Ce matin, mon chéri m’a envoyé un sms avec le dicton du jour et avec une petite phrase gentille comme il sait si bien le faire. C’était un petit rituel de notre début de relation, recevoir à nouveau ce genre de sms me met du baume au cœur. L’après-midi, je regarde des photos, puis des vidéos dites “inspirantes”, sur la confiance en soi, la positivité, le lâcher prise. Que c’est dur, c’est un concept avec lequel j’ai beaucoup de mal, c’est trop abstrait pour moi. Je me souviens avoir dit à ma psy un jour "le moment présent pour moi, c’est une utopie, je ne sais pas ce que c’est”, évidemment quand on veut tout contrôler comme je le fais depuis toujours, à l’extrême avec plusieurs scénarios possibles, parfois même les dialogues, tout est anticipé dans mon fonctionnement alors le lâcher prise, c’est au-delà du réel pour moi. Là, je dois bien avouer que j’expérimente ce que c’est depuis 3 jours. Tout simplement parce que mon corps et mon esprit ne m’en laissent plus le choix. Je subis. Je laisse faire. Je ne réfléchis plus.
Une de mes meilleures amies m’appelle, nous parlons 1h10, ça me fait du bien. Elle aussi a des problèmes à son travail, j’espère qu’elle va tenir le coup, je la mets en garde. Puis à nouveau, je regarde des vidéos et des photos, mon conjoint ne rentre pas tard. Nous regardons un peu la TV, même si pour l’instant, c’est surtout elle qui me regarde. C’est l’heure de s’occuper des rats, de leur donner à manger et d’enlever leurs crottes. Nous les avons adoptés il y a 3 semaines. Ça faisait longtemps qu’on en avait parlé, j’avais eu une petite ratte, Dafnée, quand j’étais étudiante, mais j’y étais un peu allergique. Depuis, je n’en avais pas eu d’autres. Et il y a 3 semaines, c’est moi qui ai craqué et qui ai pris l’initiative d’aller en adopter. Je me suis décidée comme s’il y avait urgence, comme si je pressentais que quelque chose allait arriver. Et depuis nous avons Léonard et Goten avec nous, ils sont adorables, se chamaillent, mais ne peuvent pas se passer l’un de l’autre et dorment collés l’un contre l’autre. C’est ma bouffée d’oxygène depuis plusieurs semaines, avant ce burn-out, déjà, ils m’apportaient beaucoup, quand je rentrais, ça me permettait de ne plus penser au travail.
Le soir, j’arrive à dîner un peu solide, un peu de viande avec du riz et c’est tout. Nous regardons le film “Essaye-Moi”, si vous ne l’avez jamais vu, je vous le conseille vivement. J’arrive à suivre, comme je l’ai déjà vu, c’est plus facile pour moi, je n’ai pas un gros effort de concentration à faire.
crédit image : jarleeknes et L0nd0ner (pixabay)
desssin : moi-même (Anne-Sophie Campenon)