Chapitre 14
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Chapitre 14
— Grande soeur, réveille-toi !
J’ouvre les yeux difficilement et je vis les enfants autour de moi.
— C’est l’heure, on peut sortir ! annonce l’un des garçons.
Ils se reculent pour me laisser me lever, je m’étire avant que deux d’entre eux me prennent les mains et on sort tous de la pièce. Les autres courent jusqu’à la sortie. Une fois dehors, je regarde autour de moi. La clairière, comme avant. Je me retourne vers le bâtiment qui a disparu. Je suis surprise et je me demande comment c’est possible mais je crois que je vais arrêter de réfléchir car sinon je n’ai pas fini. La seule chose importante, c’est que je ne suis toujours pas devenue une marionnette. Cependant, pourquoi les enfants peuvent-ils reprendre leur forme humaine alors qu’Otto et Akseli ne sont pas là ?
Je vois les enfants courir en direction de la ville, contents de pouvoir enfin s’amuser à l’extérieur. Je m’avance à mon tour en me demandant où se trouve Dante, est-il également sortit ? Où est-il resté dans le théâtre ? Remarque, les fois où nous sommes venus avec Akseli, c’était surtout pour nous attaquer… Les enfants aussi. Ils m’ont appelé “grande soeur”, pourquoi ce surnom familier ? Je me trouve dans le centre de la ville, l’atmosphère est toujours la même, le temps aussi. Y aura t-il d’autres personnes assez folles pour s’aventurer ici ? Et si j’essayais de retourner à Vallione ? Après tout, je ne suis plus enfermée dans le théâtre. Je regarde autour de moi, les enfants ne sont plus dans mon champ de vision, je cours en direction du pont mais une fois devant, je suis prise par un mal de tête brutal qui me met à genoux. Je pose mes mains sur ma tête en serrant les dents.
— Bien tenté.
“Dante”
Les fils apparaissent de nouveau, il tire dessus et je me retrouve à ses pieds. Il s'accroupit avant de me relever la tête en me tenant par le menton. Ses yeux se plantent dans les miens, mon corps est parcouru d’un frisson, je regrette déjà d’avoir tenté de faire ça.
— Rebecca… Ne fais pas la même erreur que ton ami. A moins que tu veuilles le rejoindre sur l’étagère qui t’es attribuée ?
— Non, dis-je apeurée, je… Je ne le referai plus.
Je vois alors les enfants nous entourer, leurs regards se portent sur moi, ils semblent attristés. Eux aussi ne veulent pas que je parte. Je vois Dante esquisser un sourire avant qu’il lâche l’emprise qu’il a sur moi puis il se relève.
— Bien, dernier avertissement, prévient-il.
Je préfère ne rien dire, je l’entends s’éloigner alors que les enfants se rapprochent de moi. L’un des garçons vient se serrer contre moi en me suppliant de ne plus faire ça. Je ferme les yeux quelques secondes avant de le lui en faire la promesse. Je suis prisonnière de cet endroit, je n’ai pas le choix que de me plier aux règles que m’impose Dante. Le message est passé, si je tente encore de m’enfuir, je rejoins l’étagère. Le garçon se relève, je fais de même avant qu’il me dise de venir avec eux. Je les suis en regardant autour de moi. Chacun d’eux s’amuse à me dire ce que chaque bâtiment était avant que Beldem devienne ce qu’elle est maintenant. Je m’imagine alors la ville au temps où la vie était présente. Les gens qui marchaient dans la rue, les marchands parler à leurs clients, tout.
— Et vous ? Où habitiez-vous ? demandé-je.
Ils se regardent avant de me dire qu’ils n’avaient pas de maison. Des orphelins.
— Et Dante ?
— On a pas le droit de dire des choses de lui, informe le plus grand. Personne n’a le droit de savoir.
— Je vois…
Loupé pour avoir des informations. J’aurai tenté même si ça s’est soldé par un échec. On reprend notre promenade avant d’arriver devant le clocher. Les enfants vont s’amuser dans les ruines.
— Ne vous faites pas mal ! dis-je.
Je me surprends à veiller à ce qu’ils fassent attention. Ils me rassurent en disant qu’ils ne se feront pas mal. Je décide de m'asseoir sur un muret en continuant de me poser des questions sur Dante. Est-ce un fantôme ? Un être surnaturel ? De toute manière, vu l’âge qu’il aurait, il n’est pas humain, ça c’est certain. Comment les enfants sont devenus ses marionnettes ? Qui est leur assassin ? Je soupire en ayant l’impression que je n’aurai jamais les réponses à ces questions. Un des enfants m’interpelle, je le cherche avant de lever la tête, il est en haut du clocher. Mon coeur rate un battement.
— Tu vas tomber ! Comment as-tu pu monter ?!
— C’est facile, sourit-il.
— Descends veux-tu !
Je n’ai pas envie d’avoir encore plus d’ennuis avec Dante s’il leur arrivait quelque chose. Le garçon se met à rire en disant qu’il ne risque rien. Il rigole j’espère ? S’il tombe, il ne survit pas. Je me tape le front. Ils sont déjà morts.
— Je ne suis pas sûre que ça plairait à Dante ! finis-je par dire.
Bizarrement, le garçon se fige et il décide de redescendre. Apparemment, dire ce genre de choses, ça les calme direct.
Alors que je continue de les surveiller, j’entends des voix derrière moi. Quand je tourne la tête, j’écarquille les yeux, des jeunes de Vallione sont là.