Chapitre 35 : Silence Radio

Le téléphone d’Aminata vibra une énième fois dans le silence pesant du salon.

Elle jeta un coup d’œil à l’écran. Toujours rien.

— Il nous ignore, souffla-t-elle, une pointe d’exaspération dans la voix.

Badou, assis en face d’elle, croisa les bras.

— Tu t’attendais à quoi ? Il est au Japon pour fuir tout ça.

Yoann, qui faisait les cent pas près de la fenêtre, se retourna brusquement.

— Il doit répondre ! On ne peut pas gérer ça seuls !

Amélisse se leva et alla se servir un verre d’eau, le regard sombre.

— Il sait déjà. Il a vu la vidéo avant nous. Il sait que ça vient de Carl.

— Justement, rétorqua Marbella. S’il sait, pourquoi il ne dit rien ?

Un silence lourd s’abattit sur eux.

Badou sortit son téléphone.

— J’appelle la police.

— Non ! s’écria Amélisse, lui arrachant presque le portable des mains.

— Pourquoi ? demanda Yoann en haussant un sourcil.

Elle hésita.

— Parce que… je crois qu’on est surveillés.

Tous les regards se braquèrent sur elle.

— Qu’est-ce que tu racontes ? murmura Marbella.

Amélisse prit une profonde inspiration avant de tourner son téléphone vers eux.

— J’ai reçu un autre message.

Sur l’écran, un nouveau SMS anonyme.

Vous voulez vraiment jouer à ça ? Vous savez ce qui arrive aux traîtres…

Un frisson parcourut l’assemblée.

Marbella s’écarta instinctivement.

— C’est Carl, lâcha-t-elle dans un souffle.

— Il nous fait passer un message, confirma Yoann, les mâchoires serrées.

— C’est plus qu’un message, rectifia Badou. C’est une menace.

Aminata sentit son estomac se nouer.

— Et Cyril, là-dedans ? Il a reçu le même message ?

— Il s’en fout, lâcha Amélisse. Il ignore tout.

Yoann serra les poings.

— Il va falloir prendre une décision.

Un silence.

— Cyril doit rentrer, déclara Marbella.

Amélisse secoua la tête.

— Et s’il refuse ?

Aminata regarda son téléphone, le cœur battant.

— Alors on devra le forcer à revenir.