Chapitre 30: Le pacte du silence .
On Panodyssey, you can read up to 10 publications per month without being logged in. Enjoy9 articles to discover this month.
To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free!
Log in
Chapitre 30: Le pacte du silence .
Chapitre 30 : Le Pacte du Silence
Le salon baignait dans une lumière froide, filtrée par les fenêtres enneigées, tandis que le groupe se tenait autour du corps immobile de Felicia. Le silence pesait lourd, entrecoupé seulement par les respirations nerveuses des participants. Marbella, toujours droite et les bras croisés, fixa chacun d’entre eux, sentant la tension monter.
Cyril, après des discussions animées, était sorti du salon. Le groupe avait insisté pour qu’il ne soit pas impliqué dans le secret de ce qui s’était réellement passé, afin de le protéger. Marbella, prenant la tête des opérations, lui avait remis son attestation de stage plus tôt dans la matinée et s’était assurée qu’il prenne la route avant que les choses ne tournent mal.
Pour Cyril, tout semblait normal. Il avait salué le groupe et promis de rester en contact. Mais Marbella, nerveuse, avait décidé de lui envoyer un SMS pour être sûre qu’il ne se trompe pas s’il devait répondre à des questions.
Dans un coin discret, Marbella sortit son téléphone, tapant rapidement un message :
— Cyril, écoute-moi. Si jamais la police te pose des questions, dis que tu es parti après avoir récupéré ton attestation. Ne mentionne rien d’autre. C’est très important.
Elle hésita, jetant un coup d’œil vers la fenêtre où Cyril s’éloignait déjà dans sa voiture. Elle ajouta :
— Et si quelqu’un te demande, dis que je t’ai parlé de ta mère avant ton départ. Tu ne savais rien. OK ?
Quelques secondes plus tard, son téléphone vibra.
— Cyril : D’accord… mais pourquoi autant de précautions ? Est-ce que tout va bien ?
Elle fronça les sourcils, tapotant sur l’écran.
— Tout va bien. Fais-moi confiance. Juste une formalité.
Marbella raccroche son téléphone et retourna dans le salon. Le groupe s’était rassemblé, mais l’ambiance était électrique. Amélisse, les bras croisés, lançait des regards froids à Marbella, tandis que Badou semblait sur le point d’exploser.
— « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » demanda Badou, le ton sec.
Aminata tenta de calmer les esprits, posant une main sur son bras.
— « On doit réfléchir calmement. Il ne faut pas perdre la tête. »
Mais Amélisse intervint, sa voix tremblante de colère :
— « Réfléchir calmement ? Tu te rends compte de ce qu’on vient de faire ? Cacher la vérité, couvrir un accident… C’est de la folie ! »
Marbella claqua des mains pour attirer leur attention.
— « Écoutez, c’est pas le moment de se disputer. On a eu suffisamment de drame pour aujourd’hui. Alors, on va réfléchir intelligemment et se mettre d’accord. »
Marbella inspira profondément, cherchant ses mots.
— « Voici ce qu’on va faire. On va dire que Felicia est venue ici par surprise, pensant voir Cyril. Mais il était déjà parti. Je lui ai expliqué qu’il était pressé de rentrer chez lui pour la voir à l’hôpital. Elle a voulu visiter le salon. Quand elle est arrivée près de la cheminée, elle a trébuché. J’ai essayé de la rattraper, mais… »
Elle s’interrompit, sa voix se brisant légèrement.
— « Mais je suis arrivée trop tard. »
Un silence suivit, avant qu’Aminata ne murmure :
— « C’était un accident… »
— « Exactement, » confirma Marbella. « Mais si on commence à raconter des versions différentes, ça ne marchera pas. On doit tous être cohérents. »
Marbella regarda chacun des participants.
— « Avant qu’on parte, dites où vous étiez au moment de l’accident. Soyons clairs. »
Amélisse :
— « J’étais dehors, en train de mettre ma valise dans le coffre. Je suis revenue quand j’ai reçu une notification sur mon téléphone, à… » Elle consulta son écran. « 11h36. C’est là que j’ai vu… tout ça. »
Badou :
— « J’étais dans la salle de lecture, juste à côté. J’ai entendu un bruit, mais… je n’ai pas bougé tout de suite. »
Aminata :
— « Moi, j’étais dans ma chambre. Quand j’ai entendu Marbella crier, je suis descendue. »
Yoann :
— « J’étais dehors, près des arbres. J’ai vu Marbella entrer dans le salon en courant. Quand je suis revenu, c’était déjà arrivé. »
Badou fronça les sourcils.
— « Et si la police découvre quelque chose ? Si on se trompe dans nos récits, ça va paraître suspect. »
Aminata répondit calmement :
— « On doit rester simples. Ne dites que ce que vous avez vu ou entendu, et rien de plus. »
Amélisse lança un regard sceptique à Marbella.
— « Pourquoi est-ce que tout repose sur toi ? Tu crois que tu peux nous sauver, mais en vrai, on est foutus. »
Marbella soutint son regard, la mâchoire serrée.
— « Si quelqu’un a une meilleure idée, qu’il parle maintenant. Sinon, on s’en tient à ça. »
Un silence pesant s’installa. Finalement, Yoann hocha la tête, suivi à contrecœur par Badou et Amélisse.
Un à un, les participants récupérèrent leurs bagages. Amélisse, encore hésitante, jeta un dernier regard à Marbella avant de murmurer :
— « Si tout ça tourne mal, ce sera ta faute. »
Aminata salua Marbella avec un sourire triste.
— « Je te pardonne. Mais je ne suis pas sûre qu’on puisse se pardonner nous-mêmes. »
Badou partit en silence, lançant un dernier regard au corps de Felicia. Yoann et Marbella furent les derniers à partir, main dans la main.
— « Tu crois qu’on a une chance de s’en sortir ? » murmura Marbella.
Yoann serra sa main plus fort.
— « Tant qu’on est ensemble, on trouvera un moyen. »