LE LOUP MADISON
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LE LOUP MADISON
Je me suis promenée dans les bois pour voir.
Comme par hasard, il y avait un loup tout doux.
Je me suis jetée dans la gueule du loup pour voir.
Comme par hasard, je me suis pendue à son cou.
Il avait les dents polies,
Comme par hasard sa langue pas du tout.
Il montrait patte blanche le soir.
Comme par hasard son coeur était noir-cauchemar.
En vérité, elles étaient aiguisées ses dents.
Fourchue était sa langue vraiment.
Ses griffes acérées bien cachées sont sorties un soir.
Comme par hasard, le loup n’était pas si doux.
Tout cru et toute nue, il m’a dévorée dans l’abattoir.
Je n’étais pourtant pas un agneau, ni un veau, ni une dinde, ni une poule…
Je n’étais pas une chienne, ni une cochonne, ni une chatte…
Aussi j’ai sorti mon couteau d’entre mes dents à moi,
Et j’ai ouvert ce ventre replet, je m’en suis échappée,
Je l’ai éviscéré avec ce qu’il me restait d’humanité.
Le loup a hurlé et il s’est échappé, la queue entre les jambes.
Plus jamais je n’irai me promener dans les bois le soir pour voir.
Car je crains plus que tout le hasard et le doux et le noir.