23h20, le chant des cigales résonnait dans la douceur d'une nuit de pleine lune. Alice Mira une jeune fille de quinze ans dormait d'un sommeil profond, elle faisait un rêve dans lequel, elle se trouvait en compagnie d'une dame à la peau ridée et aux cheveux grisonnants. Cette vieille dame se prénommait Mirabelle et elle venait souvent rendre visite à Alice dans ses rêves. Seulement cette nuit-là, le songe était bien particulier, car toutes les deux se retrouvaient agenouillé l'une en face de l'autre dans un lieu recouvert de brume perdu entre l'espace et le temps. 

- Bonjour, ma petite Alice. On se retrouve encore une fois à ce que je vois.

- Vous avez raison, cela fait plusieurs rêves d'affilé que l'on est ensemble et à chaque fois dans un endroit différent, une forêt, une plage, devant un manoir. Que faisons nous ici ce lieu est assez pesant.

Alice scruta les environs tentant d'apercevoir quelque chose, mais la brume était tellement épaisse qu'il était impossible d'y voir à plus de cinq mètres. Seul une bougie placé entre les deux femmes éclairait un tant soit peu l'endroit.

- Nous nous trouvons dans le néant. C'est un lieu qui n'existe pas, car il se trouve à l'intersection des mondes.

La jeune fille plissa les yeux, elle se demandait si ce genre d'endroit pouvait vraiment exister. De toute façon, même si c'était le cas, elle se savait en train de rêver, bientôt, elle ouvrirai les yeux et tout  serai bien vite oublié.

- Dans les jours prochains, continua Mirabelle, tu seras amené à vivre une aventure qui t'emmènera aux quatre coins du monde. Cette quête, comme on peut l'appeler, te fera rencontrer de dures épreuves pour une enfant de ton âge, il te faudra beaucoup de forces et de courage pour les surmonter

- Vous êtes sûrs que c'est bien de moi qu'il s'agit, je ne suis qu'une petite fille et je n'ai même encore jamais quitté mon village

- Tu peux me croire Alice, tu es bien celle dont je parle. Tu détiens en toi de grand pouvoirs. Ne peux tu pas par exemple communiqué avec la nature, ainsi que tout les êtres vivants qui la compose?

Alice réfléchit quelques secondes, la vieille dame était au courant de choses que peu de personnes savait dans son entourage. À part dans les rêves, elles ne s'étaient jamais rencontrée  et elle était persuadée de ne jamais l'avoir mentionné avant. Mirabelle sembla deviner les pensées de l'adolescente, car un large sourire s'afficha sur son visage.

- Je te connais mieux que tu ne le penses mon enfant, mais ce ni le moment ni l'endroit pour en parler. 

- Peut-être bien que ce n'est pas l'endroit, cependant je trouve que vous êtes bien mystérieuse, marmonna Alice. Pour répondre à votre question eh bien vous avez raison, depuis toute petite je parle aux arbres et aux animaux, peu de personnes le savent pas même mes propres parents.

Parfois , elle avait l'impression de pouvoir lire également dans le cœur des gens, car elle les comprenait très bien. Toutefois le regard perçant de la vieille dame lui fit entrevoir une possible vérité qu'il ne s'était pas encore révélée à elle mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Mirabelle se leva et vint se placer dans le dos de Alice, elle posa ses deux mains sur ses épaules en signe d'apaisement.

- Ce que tu es capable de faire n'est pas donné à tout le monde, cependant cela sera loin d'être suffisant, tes pouvoirs magiques doivent se réveiller.

- Mes pouvoirs... magique?

- Oui, la canalisation des éléments.

La brume commença petit à petit à se dissiper. La vieille dame s'inquiéta.

- Je n'ai plus assez de force pour maintenir la connexion. Écoute moi bien Alice, Eléria court un grave danger, il est important que tu éveilles ta magie. Tu es encore trop inexpérimenté pour y arriver par toi-même alors tu rencontreras bientôt une personne qui te formera. Guette le dragon...

- Le quoi ?

La voix de la vieille dame se faisait de plus en plus faible, Alice l'entendit à peine.

- Aliiiiiiice !!! C'est l'heure de se réveiller, cria une voix.

L'endormie ouvrit brusquement les yeux, la voix de son père la fit sortir du rêve. Encore chamboulé, par ce qu'il venait de se produire, elle mit quelques instants avant de reprendre ses esprits. C'était la première fois qu'elle faisait un rêve aussi intense à tel point qu'elle se demanda si elle ne l'avait pas véritablement vécu. Quoiqu'il en soit, Alice se dépêcha de passer dans la salle de bain pour faire une rapide toilette, une fois fait, elle enfila le premier vêtement qu'elle attrapa dans son armoire, coiffa sa longue chevelure rousse et descendit rejoindre ses parents. La jeune fille vivait dans une ferme en toit de chaume non loin de la forêt de Doucelune tout près du village d'Alone. Sa chambre se trouvait à l'étage, d'habitude elle la partageait avec sa grande sœur Tali, mais cette dernière était partie habiter à Medellin la capitale du royaume où vivait Alice. À la fin de ses études, Tali avait décidé qu'elle ne resterai pas à la ferme, elle avait un rêve celui de posséder un jour son propre aéronef, mais pour cela, elle devait connaître de A à Z leur fabrication et pour y arriver son objectif fut de devenir l'apprenti de Siméon Van Arik le célèbre ingénieur. Après maint effort elle finit par y parvenir, Alice avait toujours admirer sa sœur pour ça, lorsqu'elle avait un objectif en tête, Tali ne lâchait rien. Depuis un an maintenant, Alice vivait seule avec Jin et Telessa ses parents.

- Alors la marmotte, on veut faire la grasse matinée, plaisanta Jin du bas de l'escalier. Cela ne va pas faire plaisir au professeur Ordell.

- Ce n'est pas ça, papa. J'ai fait un rêve vraiment étrange cette nuit, soupira la jeune adolescente.

Elle n'aimait pas quand son père la taquinait dès le réveil alors qu'elle était encore à moitié endormi. Le père d'Alice, un homme aux cheveux d'un noir de jais   adorait ses enfants. Jin était un véritable bourreau de travail, il faut dire qu'il avait repris très tôt la ferme pour remplacer ces vieux parents. La première chose qu'il avait inculqué à Alice et Tali était  de toujours  voir la vie de manière positive et avec un brin d'humour. Alice fit une bise à son père qui lui tendait les bras et partit s'installer à la table de la salle à manger. Telessa sortit de la cuisine poële à la main et déposa une omelette dans l'assiette de sa fille. La mère d'Alice était une femme au foyer toujours vêtu d'un tablier et d'un bonnet qui cachait ses cheveux. Ses filles lui demandaient sans arrêt pourquoi elle ne laissait jamais ses cheveux à l'air libre eux qui était si beaux mais Telessa leur répondait intransigeante que c'était comme ça qu'était élevée les femmes paysannes ce qui bouclait très vite la conversation. 

- Ce rêve à l'air de t'inquiéter ma chérie. Enfin, tu nous raconteras ça ce soir, dépêche toi de manger sinon tu vas te faire disputer.

Alice regarda l'heure sur l'unique pendule de la maison, huit heures passée, elle était déjà en retard. L'adolescente avala son omelette en deux bouchées, attrapa une pomme et un morceau de pain puis fila à l'école sans oublier avant de souhaiter une bonne journée à ses parents. La journée risquait d'être assez pénible si dès le début elle se faisait punir par son professeur, c'est que le bougre n'est pas des plus tendre avec ses élèves.