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L'univers en équilibre

L'univers en équilibre

Published Sep 15, 2024 Updated Sep 15, 2024 Adventure
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L'univers en équilibre

 

Sur la planète Torin, un jour comme les autres…

Dimitri et Élisa terminaient leur journée. Tout était ok. Comme d’habitude tous les problèmes apparus étaient résolus. Ils n’avaient plus qu’à enclencher le programme de fin de journée.

Sloan n’était pas encore rentré, Élisa curieuse lança le repérage. Sloan n’était pas très loin, sur l’écran son identification était validée à cinq kilomètres, il était avec deux amis et Nana, son araignée robotisée. Élisa cliqua pour descendre sa page en veille. Ses yeux avaient besoin de repos.

Dimitri terminait aussi son programme, elle prit son mari par la taille, il était l’heure d’aller prendre un verre au Maracaïbo. Le bar n’avait d’exotique que le nom. Tout était aseptisé et automatisé.

Ils descendirent les escaliers, la plateforme pivota et les entraina dans un couloir à l’éclairage tamisé.

La porte s’ouvrit après leurs identifications, avant qu’ils ne soient assis, le robot de service apportait leur commande. Ils buvaient toujours la même chose. Tout était organisé et planifié. Aucun imprévu, aucun stress à déplorer.

Les oscillations de leurs montres veillaient à leur tranquillité et si un sursaut annonçait une anomalie, les programmes de contrôle étaient prêts à des mises à jour et à des corrections.

                                                                                                                                                                         *

L’araignée répéta deux fois : - « il est l’heure de rentrer ! »

Sloan cliqua sur sa montre bracelet, il était à l’intersection où leurs chemins se séparaient, Cloé le salua, Tom le salua et chacun poursuivit son chemin de manière mécanique.

Sloan avait passé une bonne journée, il avait amélioré son dernier programme, pas de bug, demain serait le dernier test avant l’utilisation définitive de son programme : « rangement automatique des dossiers sensibles ». Sloan était optimiste.

Il aimait sa vie tranquille et prévisible, il rentrait à la maison.

En cette fin de journée, il était enthousiaste, il allait faire une nouvelle expérience. Son grand-père lui avait laissé des craies, des bâtons de courte taille colorés qui tenaient entre les doigts. Il lui avait raconté que leurs ancêtres préhistoriques arrivaient à créer des dessins, avec du charbon, sur des pierres. Ses craies étaient plus modernes et plus variées, en termes de couleur que celles de ces très lointains ancêtres, elles avaient été inventé vers le 19esiècle, cela le fit sourire, celles-ci restaient pour lui des outils ancestraux.

Sloan déverrouilla la porte grâce à sa pupille, son goûter était servi, il s’empressa d’avaler sa boisson et son gâteau chimique au goût habituel.

Où allait-il bien pouvoir utiliser ses craies ? Il avait remarqué qu’elles pouvaient produire une fine poussière, ce ne serait donc pas sur le sol, il serait nettoyé immédiatement.

Il interrogea son araignée, curieusement elle ne connaissait pas les craies, son programme historique ne remontait pas assez loin. Il devait trouver seul. Après une courte réflexion, le mur en béton du garage semblait le plus adapté. Il prit son matériel et parti s’installer.

Il commença par faire des traits de chaque couleur, il leur donna de l’épaisseur pour mieux les différencier. Ce n’était pas mal, le rendu lui plaisait et il trouvait l’exercice agréable. Il décida d’écouter de la musique pour plus de détente. Celle-ci lui donnait un rythme et une énergie nouvelle dans ses mouvements. Ses mains commencèrent à se mouvoir dans des gestes plus ambles puis ce furent ses bras qui augmentèrent la surface du dessin, finalement tout son corps participait à sa création, ses genoux se plièrent, ses pieds se surélevèrent sur leurs pointes. Il se mit à prendre du recul, un pas en arrière puis quatre, puis six, plus à droite, plus à gauche, les traits changeaient de perspectives selon où il se plaçait.

L’araignée était curieuse, elle analysait : trait bleu 4 cm, trait vert 5 cm et 6 degrés…

Sloan se rendit compte qu’il ne percevait pas les choses comme l’araignée. Lui commençait à imaginer des formes, des superpositions. Nana reconnaissait les signes de satisfaction de Sloan, mais elle ne savait pas les analyser dans la réalisation de cette création abstraite. Sloan se mit à faire glisser les craies dans leur longueur, elles recouvraient ainsi le mur de plus de couleur. Le bruit de la craie n’était pas très agréable, un frottement même dérangeant voir agaçant mais Sloan trouvait ça épatant, il ne pensait à rien et profitait du moment.

Quand le mur n’eut plus aucun espace vide, il s’arrêta, épuisé. Il avait maintenant un mur coloré à la craie. Rien d’exceptionnel en termes de rendu, mais le bonheur avait été dans la réalisation, dans l’application, l’utilisation, les mouvements. Assit contre le mur opposé à contempler sa production, il resta pensif.

Sa mère vint l’embrasser :

- « Alors, tu as passé une bonne journée ? »

- « J’ai fait ça ! » dit-il en levant le menton vers le mur.

Sa mère hocha la tête :

- « Qu’elle utilité ? » lui demanda-t-elle 

- « Aucune, juste le plaisir de l’avoir fait » répondit Sloan

- « C’est un loisir ! Un loisir ! » Répétait Nana ravie de son analyse.

Ces yeux reproduisaient les couleurs du mur sur ses gros yeux.

Sloan se releva, essuya ses mains sur son pantalon, il avait mis de la craie partout.

- « Il faut te laver ! » constata Nana.

C’était étrange, cette satisfaction d’avoir créé quelque chose en ayant l’impression d’avoir posé son cerveau. Pas de réflexion, pas de calcul, pas de perspective, juste des sensations et des mouvements.

Sloan se sentait vidé physiquement mais dans le même temps rempli d’une motivation nouvelle.

Il remonta dans sa chambre, joyeux comme il ne l’avait rarement été, une joie tranquille, d’avoir lâcher-prise, de n’avoir rien contrôlé, ni l’efficacité, ni la beauté.

Il se laissa tomber sur son lit et ferma les yeux. Quelle tranquillité ! Quelle paix !

- « Le repas est servi ! »

La voix lui indiqua l’heure du repas.

Il rejoignit ses parents après avoir pulvérisé du désinfectant sur ses mains, le mange debout était placé devant une baie vitrée qui offrait un panorama reposant avec une musique de fond apaisante.

Ils discutèrent de leurs journées, Élisa raconta à Dimitri la séance d’art de leur fils. Dimitri fut surpris puis félicita son fils pour cette nouvelle expérimentation.

Un musée existait à la capitale, si l’art intéressait Sloan, ils pourraient si rendre pour observer les œuvres et découvrir des artistes.

Au lieu d’être ravi, Sloan se sentait agacé, il aurait plutôt voulu parler de ses émotions, mais son père ne s’intéressait guère aux émotions.

Après le repas, ils choisirent une série, Élisa eut le dernier mot pour regarder la série sur l’hôpital et la dernière réussite chirurgicale. Une intervention in utero pour corriger un développement anormal qu’on appelait « fente palatine ». L’enfant naitrait sans malformation après trois interventions d’une précision au micromètre.

Sloan regarda d’un œil, la réussite médicale ne l’intéressait pas. Pourquoi se sentait-il différent ? Et pourquoi se sentait-il contrarié ? Tout était fait pour lui assurer une sécurité maximale, leur niveau de stress était censé être au plus bas pour leur assurer un bien-être et une vie sereine. Pourtant d’avoir manipuler ses craies lui avait procuré un bonheur inattendu. Pour comprendre ce qu’il ressentait il devait en parler avec son grand-père. Il décida d’aller se coucher, il irait le voir demain.

Nana lui donna les dernières consignes de la journée, il se sentit de nouveau agacé. Elle ne pouvait pas se taire.

Quand referait-il de l’art ?

Il avait déjà des idées pour trouver d’autres supports pour développer cette activité. Il n’avait pas l’habitude de sentir son cerveau en ébullition, pourtant tel un ordinateur il lui semblait avoir créé de nouvelles connexions en lui. En tout cas son corps semblait relié avec sa tête et il voulait connaitre de nouveau ce bien être.

Son grand-père lui avait parlé d’autres crayons, qui pouvaient donner d’autres aspects, des craies grasses, des pastels, des couleurs qui pouvaient s’étirer, se modeler, s’étendre...

De la peinture qui pouvait couvrir encore plus de surface. De nouveaux touchers, de nouvelles sensations, de nouvelles réalisations.

Dans sa chambre, conçue par ordinateur, rien n’exprimait ce qu’était Sloan en particulier, les chambres d’adolescents étaient uniformes et pensé de manière fonctionnelle. Sloan s’endormit tard, ses pensées colorées ne s’arrêtaient plus.

 

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