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Introduction
Le président Roosevelt avait déclaré en son temps que l’une des libertés les plus importantes est la liberté face à la peur. Aujourd’hui le fardeau de la peur et le stress sont ressentis par des centaines de millions de personnes à travers le monde, la raison principale en est la crise économique, les conflits, la course à l’armement et l’épée de Damoclès qu’est l’arme nucléaire. Enlever la peur du monde signifie rendre les citoyens plus libres. Cela devrait être notre objectif commun et cela rendrait ainsi beaucoup d’autres problèmes faciles à résoudre.
Les lanceurs d’alerte sont devenus des parias parce qu’une culture de la peur a été travaillée afin que personne n’ait envie de suivre leur chemin. Même si le sentiment du devoir accompli est unanime chez les lanceurs d’alerte, il est clair que nous avons tous été livrés à la justice sans complaisance, que nous avons été exposés et sommes pour beaucoup dans des situations absurdes.
Dans son documentaire Meeting Snowden (Diffusion sur la chaîne Arte les 10 et 25 juin 2017), Flore Vasseur filme Larry Lessig, professeur de droit à Harvard, activiste anticorruption et candidat à la primaire de la présidentielle américaine en 2016, et Brigitta Jonsdottir, cyber poète, punk, actrice clé de la « révolution des casseroles » (Pots and Pans Revolution) née de la crise des subprimesde 2008 en Islande, avec le lanceur d’alerte américain Edward Snowden en décembre 2016 à Moscou. La réalisatrice explique qu’on veut laminer les lanceurs d’alerte alors qu’ils sont le fer de lance de la démocratie. Larry Lessig insiste quant à lui sur le fait que nos gouvernements ne nous représentent plus. Il se demande si les élites vont comprendre assez rapidement qu’elles doivent représenter les citoyens depuis qu’il a fait le triste constat que l’idée de la démocratie est aujourd’hui un échec mondial face à des gouvernements locaux. La peur perdure dans le monde parce que toutes les manifestations et actions sont des moments collectifs isolés. Le lien n’existe pas. De plus, on s’arrange pour faire passer les lanceurs d’alerte pour des fous, des illuminés. On ne « vit plus en démocratie, insiste-t-il, car le pouvoir des élus est sous l’emprise des multinationales. Les élus votent et amendent des lois sans avoir besoin de la population, cela permet aux multinationales et aux gouvernements de continuer à entretenir la peur de dénoncer. La volonté est d’éviter impérativement qu’il y ait d’autres lanceurs d’alerte. Alors, les liens de fraternité dans le monde se doivent d’être plus grands que nos gouvernements puisqu’il s’agit simplement de l’humanité. Malheureusement, beaucoup trop d’individus ont encore beaucoup trop à perdre ».
Ces sept dernières années, j’ai passé mon temps à rencontrer des citoyens, à développer des relations avec ces femmes et ces hommes « lanceurs d’alerte » afin de parler d’une seule voix. Chacun est concerné puisque chacun peut devenir lanceur d’alerte. Ne pas soutenir les lanceurs d’alerte, c’est, de facto, soutenir le crime. Après la médiatisation de ces affaires de corruption galopante, il n’est plus à démontrer que les lobbies ultrapuissants représentant les intérêts des multinationales sont un véritable problème car « antihumains ». Plus de richesses sont créées pour un minuscule groupe d’individus, plus la grande majorité des citoyens est contrainte à la pauvreté. Il est grand temps de s’occuper en nombre des causes, et non plus uniquement des conséquences de ces maux.
Photo de la couverture de l'article prise par Mme Monique Dilts du Comité Free Assange Belgium