Juliet, Naked (2009) Nick Hornby
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Juliet, Naked (2009) Nick Hornby
J’en ai marre de ce mec là (marre de ce mec là…)
Il aura bien fallu que ça arrive : avec Juliet, Naked Nick Hornby a réinventé la pop music des années 1980. Il faut dire que l’écrivain britannique, qui commença à écrire à quelque 35 ans au début des années 1990, a quasiment toujours parlé musique. Le roman qui a assis sa célébrité est Haute fidélité, dont l’adaptation de Stephen Frears était assez savoureuse. Et déjà à l’époque il racontait avec jubilation les atermoiements d’un trentenaire disquaire qui avait du mal à choisir entre sa vie sentimentale et la musique. On le retrouve (lui ou son alter ego) environ dix ans plus tard dans ce roman, et ce n’est pas forcément à son avantage. Car cette fois-ci c’est le point de vue de sa compagne qui est pris en compte, et ça va grincer aux entournures.
Pour leur voyage aux États-Unis, Annie aurait peut-être pu rêver de mieux que de se retrouver dans un bar minable de Minneapolis à visiter des toilettes. Évidemment pour son compagnon Duncan ce ne sont pas n’importe quelles chiottes : c’est là que Tucker Crowe, son idole, a été vu pour la dernière fois. Le rockeur a abandonné sa tournée de 1986 juste après être allé dans cet endroit devenu mythique pour certains, et où l’on raconte qu’il s’est passé un évènement extraordinaire. Oui mais Annie elle s’en fiche un peu, et si elle a accepté de faire un pèlerinage autour du chanteur c’est plus pour visiter les États-Unis. Et quand Duncan décide d’aller voir à San Francisco la maison de Julie Beatty, l’ex compagne de Crowe c’en est trop, elle abandonne son compagnon pour partir visiter la ville par ses propres moyens.
On retrouve dans Juliet, Naked, l‘humour anglais si particulier mais tellement charmant de son auteur. Nick Hornby exerce avec sa plume une telle dérision sur ses personnages qu’on les aime autant qu’on peut s’en moquer. Même le personnage de Duncan, loser patenté qui néglige sa compagne éhontément, parvient à nous toucher in fine par sa solitude et son désarroi. Quant aux deux personnages principaux, Annie et Tucker Crowe, on finit par se sentir proche d’eux même si l’on est loin d’avoir vécu la moitié des aventures du chanteur ou de ressentir le profond désarroi d’une quarantenaire qui fait le bilan amer de sa vie.
C’est que l’écrivain britannique parvient aussi bien à dépeindre la nostalgie d’une vie de débauche et les regrets d’une vie qu’on a laissée passer. Qui plus est, la description de la bourgade balnéaire dans laquelle se déroule l’histoire nous la rend familière et elle devient ainsi pratiquement un personnage à part entière de l’histoire. Et puis Juliet, Naked c’est également le tour de force que réussit à faire Nick Hornby d’inventer de toutes parts un chanteur qui n’existe pas et de nous le rendre réel. On passe le début du roman à se demander si c’est du lard ou du cochon, et les notices fictives Wikipedia ne nous facilitent pas la tâche.
Le roman est également l’occasion pour l’auteur de nous dépeindre l’univers si particulier des geeks de tous âges qui s’enflamment artificiellement sur des forums que quasiment personne ne fréquente (d'aucunes et d'aucuns se reconnaîtront). La romance qui s’installe est peut-être un peu artificielle, le style littéraire n’est certes pas d’une grande qualité mais il reste soutenu, bref on passe un très bon moment avec Juliet, naked, qui est peut-être un peu long sur la fin mais qui réserve des petits moments drôles et touchants à savourer avec plaisir.