La nuit des louves ...
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La nuit des louves ...
Parfois, il faut simplement regarder tout au fond de son âme et apprendre à en aimer chaque nuance, chaque aspérité.
Pendant très longtemps, trop longtemps, je me trouvais souvent trop.
Ou pas assez... quelque chose.
Trop émotive, trop sensible, trop rancunière, trop têtue.
Pas assez intelligente ou scolaire.
Pas assez brillante, pas assez douée, ni même assez patiente pour le faire oublier.
Même physiquement - alors que c’est hyper réducteur et que je suis la première à m’en scandaliser – je me trouvais trop latine, trop "cliché”, pas assez longiligne.
Les yeux trop sombres et j’en passe, la liste serait trop longue pour une quelconque exhaustivité.
Alors, j’avais tendance à tenter de me faufiler comme une petite souris, ou de devenir une autre, en galvaudant mon caractère naturel pour convoquer le soleil, répudier ma part d’ombre, pour ne vouloir que la lumière. N’être QUE lumière.
Et en définitive, j’ai compris plusieurs choses.
La première, c’est qu’il faut apprendre à s’aimer, et que ça met beaucoup de temps.
Apprendre à aimer ses qualités autant que ses défauts parce qu’ils font partie de ce que nous sommes dans notre globalité.
La seconde, c’est que, finalement, arriver à s’aimer soi-même avant tout, c’est s’ouvrir à l’amour de l’autre, parce qu’on ne peut aimer quelqu’un sans d’abord s’aimer soi.
Sinon, c’est que l’on cherche en cet autre, l’amour que l’on ne parvient pas à se donner.
Cela crée une forme de dépendance, un jeu de pouvoir.
Et surtout, j’ai appris à verbaliser. Tout et son contraire. Mais à dire, toujours.
Ce qui me ronge, ce que je préférerais taire, ce qui me gêne et m’empêche de respirer.
Et quand je ne parviens pas à dire, alors, je l’écris. C’est souvent plus facile.
Et aussi, j’ai accepté la part d’ombre qui fait partie intégrante de moi.
Cette colère, cette rage, cette rancœur qui brûlent encore parfois.
Parce qu’elles sont là, quoique je dise, quoique je fasse.
Il faut juste veiller à maintenir l’équilibre, choisir la lumière, toujours, sans pour autant nier le gris et toutes ses nuances.
Comme dans la légende amérindienne des deux loups qui s’affrontent.
Et aussi, comme le disait Sirius Black (dans Harry Potter et l’Ordre du Phénix)
“Il y a une part de lumière et d’ombre en chacun de nous. Ce qui compte, c’est celle que nous choisissons de montrer dans nos actes. Ça, c’est qui nous sommes vraiment”
Xoxo, Juliette
image réalisée avec Seelab et retravaillée avec Canva