

Falcon-Dog 2 - Chapitre 4
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Falcon-Dog 2 - Chapitre 4
Chapitre 4 : Vers l’inconnu…
Dans chaque recoin de Spectror, dans la salle d'entraînement, dans les hangars,
dans les couloirs, on circule, on court, on bouge, on vit.
Dès l’aube, les Canins s’activent dans la tâche qui leur est attribuée, de la même manière que deux ans
auparavant. Exactement de la même manière. La dernière fois qu’une telle énergie
animait la Révoltruffe, c’était au moment de la préparation de la plus mission la plus
audacieuse de son histoire. Cette mission, préparée pendant sept longues journées de
travail acharné, semblait complètement perdue d’avance, à première vue. Cette
mission, qui opposait David à Goliath, constituait la preuve de la bravoure des
Canins : une Révoltruffe fragilisée et fatiguée allait affronter les forces félines du
fallacieux Suprêmiaou en personne, face à face. Cette mission qui avait malgré tout
un avantage, celui de connaître son adversaire et d’avoir un plan précis. Ce qui n’est
pas du tout le cas de celle-ci…
La veille, cette inoubliable réunion du Conseil s’est finie sur les mots assez
flous de l’Amiral Cabos, après le récit de la légende de Férus :
« À compter de demain, la Révoltruffe va se préparer à envoyer une équipe sur
les lieux. On y trouvera des alliés de force afin d’aller combattre un ennemi
commun. »
Le Conseil lui-même s’est montré sceptique. Cette précipitation soudaine de la
part du chef de la Révoltruffe en a inquiété plus d’un : Qui va devoir partir ? Où se
rendra-t-on exactement ? Quel niveau de risque ? Qui seront nos « alliés de force » ?
Comment peuvent-ils nous aider ? Et qui doit-on vaincre précisément ? Que de
questions sans réponse…
Cette fois, Mentalos n’est pas très confiant. Il fera certainement partie de
l’équipe, étant indispensable dans les missions de cette envergure, mais il se
demande vraiment si le chef de la Révoltruffe sait ce qu’il fait. Pour en avoir le cœur
net, le super-chien se rend directement dans son bureau et s’efforce d’oublier les
sombres pensées de l’Amiral.
— Cabos, est-ce que je te dérange ?
Celui-ci semblait prêt à parler dans son microphone mais s’interrompt aussitôt,
par politesse. En proposant un siège à son ami, il répond :
— Installe-toi, Mentalos. Je ferai mon allocution à la Révoltruffe juste après…
Tu voulais me dire quelque chose ?
— Pardonne-moi, je souhaitais justement te parler de la mission. À vrai dire, j’ai
quelques doutes… enfin, je ne suis pas sûr de tout comprendre. J’ai l’impression que
nous avons plus de questions que de réponses et que nous partons tout droit vers
l’inconnu.
En se rasseyant plus confortablement dans son fauteuil, Cabos regarde le superchien d’un air assez gêné. Ce qu’il dit n’est pas complètement faux. Puis, après une
grande inspiration, le chef de la Révoltruffe finit par admettre :
— Tu n’as pas tort. J’ai lu tout ce que j’ai pu à l’égard de ces créatures que nous
ne rencontrons jamais : les panthères, les loups… mais nous ne savons rien, pour
ainsi dire, de leur comportement. Nos maigres savoirs ne sont que de la théorie, car
personne n’a jamais eu affaire à des loups, par exemple. À ma connaissance, en tout
cas. Rien ne pourra obliger les loups à nous aider. Rien ne nous garantira que les
panthères ne possèdent pas d’autres pouvoirs que celui du feu.
— Dans ce cas, pourquoi une telle prise de risques ?
— La réponse est simple.
L’Amiral prend le temps de décrocher un cadre des murs de son bureau, pour lui
montrer une vieille photographie. Avec une pointe de nostalgie, le super-chien se
rappelle de ce vieux souvenir :
— C’est… c’est notre ancien quartier général.
Autrefois, le bâtiment de la Révoltruffe se dressait fièrement au milieu de la Forêt
Émeraude comme un colosse soutenu par les forces de la nature. C’était le centre de
contrôle de toutes les opérations, le repaire de tous les Canins. On s’y sentait en
sécurité… Mais l’armée de félicoptères était parvenue à le ravager, à le bombarder
jusqu’à son effondrement, sous les yeux de son propre créateur. Tout en remuant ce
souvenir amer, Cabos avale sa salive et explique :
— Il était splendide, n’est-ce pas ? Eh bien, sache que j’ai toujours regretté de ne
pas l’avoir sauvé. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à me dire que ce titan est tombé,
avec tant de fracas… mais la Révoltruffe s’est finalement relevée ! Nous avons
vaincu les félins de manière remarquable et nous allons aussi vaincre ceux-là. Quitte
à braver les dangers, puisque le risque zéro n’existe pas. Mais cette fois, nous ne
serons pas seuls !
En sortant le fascinant livre des Cinq Mondes, l’Amiral Cabos tourne avec
délicatesse les vieilles pages fragiles, une par une, pour arriver jusqu’au dessin d’une
vaste forêt : le Hurle-Bois. Son nom évocateur donne un bon indice à Mentalos, qui
devine facilement quel genre de créatures s’y trouvent.
— Nous allons nous y rendre pour y trouver des loups, c’est ça ?
— En effet. Le Hurle-Bois est une forêt millénaire, remplie de loups solitaires ou
en meutes, qui est très proche du Mur de Brume. Selon quelques témoignages d’un
village au bord de ses bois, on pourrait y trouver la grotte de la Meute sacrée.
— Si je me souviens bien, cette meute rassemble les loups sacrés les plus
sages d’Ethélys, non ? Alors dans ce cas, ils nous aideront probablement à empêcher
les panthères de quitter l’île Férus, grâce à leurs pouvoirs, avant qu’il ne soit trop
tard…
Avec un sourire qui veut dire « tu as tout compris », Cabos referme le livre et
confie ces derniers mots à son ami :
— Il m’est impossible de l’expliquer, mais je sens que c’est le bon moyen d’y
parvenir. Je le sens. Fais-moi confiance.
Enfin rassuré, Mentalos commence à y voir un peu plus clair. Les pièces
s’assemblent et, petit-à-petit, le puzzle laisse une forme un peu vague apparaître. Le
détail qui l’intrigue le plus concerne les loups, ces mystérieuses créatures antiques,
auxquelles il ressemble tant…
Le super-chien pose son regard sur le microphone que tenait l’Amiral à son
arrivée et lui demande :
— Est-ce que c’est le moment ?
— Tout-à-fait, Mentalos. C’est le moment…

