Lisa chevauche toujours le Père de la Meute sacrée avec Mauve. Tandis que sa

monture court à travers la colline de St Bernard, trop rapide pour être attaqué, elle

utilise son long sabre pour blesser les panthères sur le passage. C’est une ennemie

redoutable, qui chevauche le plus puissant des loups sacrés avec grâce !

En la voyant se battre ainsi, l’Etranger pense à une histoire, contée dans le livre

des Cinq Mondes. « Il ne lui manque plus qu’une cote de maille, et c’est un véritable

chevalier ! se dit-il, songeur. Cela me rappelle cette aventure médiévale, avec le

mage Archibald, des chevaliers et des archers, dans le royaume de Katam, je

crois… »

Interrompu dans le fil de ses pensées, il voit une panthère surgir devant lui, qui

s’apprête à lui sauter dessus. L’Etranger sort son poignard en vitesse, mais c’est trop

tard : le fauve lui inflige un sérieux coup de griffes. Blessé à l’épaule, il s’écroule

lourdement. La panthère se prépare à lui asséner une morsure fatale, à la gorge…

quand un coup de sabre puissant lui arrache un cri de douleur. L’Etranger voit avec

étonnement son ennemie s’enfuir avec quelques faibles grognements, en laissant une

trainée de sang derrière elle. Devant lui, Lisa descend de sa monture pour lui

demander :

— Vous êtes blessé ?

Comme elle s’approche de lui, il répond avec agressivité :

— Déguerpis ! Je n’ai pas besoin de ton aide !

Lisa ne comprend pas cette réaction mais, se sentant offensée, décide de laisser

l’Etranger sur place. Elle remonte sur le dos du Père des loups et, avant de repartir,

le provoque :

— Dommage pour vous : Mauve et son père sont probablement les meilleurs

guérisseurs… sauf qu’ils ne vous aiment pas !

Près du reste de l’équipe, MégaBilly résiste à l’assaut des panthères grâce à sa

force. Un « pauvre petit chien » comme lui – sans vouloir le vexer ! – serait une proie

facile pour de tels félins. Au sol repose un fauve inanimé, inconscient, sonné par l’un

de ses violents coups de patte. Quelle erreur, d’avoir voulu s’en prendre à

MégaBilly… ! Le chihuahua la prend par une patte arrière comme un vulgaire sac

de croquettes (mais cinq fois plus lourd que lui !) et la balance sur une meute de

panthères. Fier de son coup, il regarde tout autour de lui : de nombreux fauves,

comme celui qu’il vient de projeter, sont évanouis pour les mêmes raisons.

— Y a plus d’adversaires ? demande MégaBilly à haute voix. Eh bah dis donc,

faudrait se muscler un peu, les panthères !

Un peu plus loin, sur le flanc Ouest de la colline de St Bernard, l’Amiral Cabos

ne réfléchit pas à ce qu’il fait : il tire avec son sniper-à-croquettes systématiquement.

Parfois, certaines munitions ont failli toucher des loups sacrés, mais cela n’y fait

rien. La rage de Cabos est trop immense,

depuis qu’il a assisté à l’évasion de Férus,

sous ses propres yeux. Son instinct lui dit :

« Tire ! Tire encore ! Continue à tirer ! »

Alors, sans réfléchir, il tire.

De son côté, Falcon-Dog poursuit toujours la panthère noire, loin de la colline.

Elle s’épuise, peu à peu, et s’arrête progressivement, à bout de souffle. Quand elle

veut fuir, des pics de glace aiguisés jaillissent du sol et lui barrent la route. Une

prison de glace. À son arrivée, Falcon-Dog reprend le temps de respirer et observe

son ennemie d’un œil mauvais.

— Tu vas me le payer… grogne-t-il, tout en se rapprochant. Je suis sûr que c’est

toi, le coupable !

Falcon-Dog n’est qu’à quelques mètres de la créature. Il s’apprête à utiliser ses

pouvoirs de glace, quand le fauve lui saute dessus. Le super-chien réagit en créant

un pic de glace… mais reçoit au même instant un coup de patte en plein ventre. Le

choc électrique lui arrache un cri.

La panthère noire est transpercée par la stalagmite de glace et Falcon-Dog repose

sur le sol, inconscient. Le temps se fige.