Rock'n meufs
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Rock'n meufs
Cela ne vous a pas échappé : le 8 mars est la journée internationale des droits de la femme.
Il y a quand même quelque chose qui me gêne dans le fait que l’on consacre 1/365ème d‘année (c’est-à-dire 0,27% comme me le signifierait ma collègue Caroline, reine de la deuxième décimale) à – comme dirait Mao – la moitié du ciel…
J’y pensais l’autre matin en me rasant (c’est peut-être pour ça que les hommes dominent le monde : une bonne partie d’entre eux dispose d’environ 5 minutes par jour pour penser à la manière dont ils vont pouvoir exercer leur pouvoir pendant les prochaines 24 heures). Je me suis fait la réflexion : le rock et les femmes, qu’en est-il ?
Intéressons-nous tout d’abord à d’autres genres musicaux majeurs :
- La musique classique : hormis les cantatrices et un nombre important d’instrumentistes, amusez-vous à faire la liste des femmes compositrices et des femmes chef d’orchestre que vous connaissez. Perso, je n’ai trouvé personne.
- Le jazz : pire encore : je n’ai pas souvenir d’avoir vu d’instrumentistes ou compositrices de jazz féminines lors de nombreuses soirées au « Jazz à Vienne ». La seule exception à ma connaissance : la sublime et espiègle Carla Bley.
- Et pour ce qui est de la mouvance variétoche R’n’B etc., il semble que l’atout majeur important dans ce domaine réside plus dans les rondeurs anatomiques de ces dames que dans leurs talents musicaux.
Bref, la musique est un monde macho et c’est bien dommage…
Ma première réflexion fut que c’est une chance (en tout cas pour moi) que le rock s’exprime principalement dans la langue de Shakespeare. C’est donc facile de faire abstraction du sens des chansons : je suis sûr que certaines d’entre elles qui suscitent en moi moult frissons renferment des paroles susceptibles de me donner la nausée.
Un exemple : « Black dog » de Led Zeppelin :
I don’t know but I’ve been told
Big legged women got no souls
Craignos, convenons-en.
Par ailleurs, dans le monde du rock, on a souvent rabaissé la gent féminine à un rôle de groupies dont la fonction principale était d’assurer le plaisir de la rock star à l’issue d’un concert.
Malgré tout ça, le rock féminin nous a donné de belles choses. On peut penser en vrac à Patti Smith, Kate Bush, Jeanne Added, Annie Lennox et beaucoup d’autres. Je vous encourage à suivre l’émission « Very good trip » sur France Inter, où Michka Assayas accorde une grande importance à ces dames du rock : vraiment beaucoup de choses magnifiques à découvrir.
Et puis, après avoir peaufiné mon rasage matutinal de l’autre jour, il m’est resté deux images visuelles et sonores à l’esprit, que j’ai vraiment envie de vous faire partager aujourd’hui :
1) Janis Joplin. Elle est entrée dans le club masculin des 27 (comme Amy Whinehouse)
Il n’y a qu’à écouter et partir sur une autre planète :
https://www.youtube.com/watch?v=klhK_4evO5c
2) Gail Ann Dorsey, dont je vous ai déjà parlé. Je me rappelle de son entrée en scène un soir à Fourvière, pieds nus : il y a eu un frisson plus que perceptible dans l’assistance
Je vous laisse vous en convaincre avec ça :
https://www.youtube.com/watch?v=yTHUPvL9ghY
Elle efface totalement le quinquagénaire (talentueux quand même, convenons-en) qui l’accompagne au chant.
Je termine sur une pensée pour ma fille Margot et non fils Félix qui m’ont offert pour Noël l’ouvrage « Respect – Le rock au féminin ». Sûr que si j’avais fini de le lire aujourd’hui, j’aurais eu des choses intelligentes à vous écrire, mais un roman policier de plus de 800 pages m’a captivé et a décalé mon programme de lecture…
Sérézin, le 8 mars 2021
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