L'ouverture du bal
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L'ouverture du bal
Richard
En pénétrant dans la salle de bal, Richard ne put retenir un sifflement d’émerveillement. Décorée dans des teintes or et rouge, la salle brillait de milles feux et semblait prête à accueillir les bals de légendes inspirés des contes les plus fabuleux que l’ont racontait aux jeunes enfants. Le louisianais eu un doux sourire. Tant de souvenirs…
Encore seul dans les lieux, il parcourait la salle, regardant le grands miroirs qui recouvraient le murs, comme dans la chambre qu’il empruntait en ce moment même. Décidément, le terrain de jeu en valait le voyage. Il frissonna en se rappelant de l’horrible traversée qu’il avait subit. Et dire que bientôt il devrait y retourner.
Il ne fallait surtout pas qu’il y pense, et surtout pas qu’il accorde d’attention à sa faim, faim qu’il sentait le tirailler discrètement depuis plusieurs jours. L’important était de garder bonne figure, de garder le sourire, rester « Richard Lefleur » devant son public.
Les invités commençaient à arriver dans la pièce, poussant des cris d’ébahissement, aussi subjugués que le bruns quelques instants auparavant. Celui-ci fouillait la foule du regard, cherchant ses compagnons nocturnes. Sans se vanter, il était particulièrement bon physionomiste, et n’oubliait jamais quelqu’un dont il avait vu le corps. C’était d’ailleurs plutôt utile quand un témoins non désiré le surprenait. Disons simplement que l’inopportun ne restait pas en général vif très longtemps.
Et pourtant, nul trace des quatre tueurs. Mais bon, il avait sans doute raté quelques arrivants, par manque d’attention.
Il jeta un coup d’œil dans le miroir. Ses cheveux bruns, savamment décoiffé, sont œil vert caché par une lentille*, son costume vin deux pièces dissimulant ses cicatrices, il était prêt à entrer en scène. C’est alors que son œil fut attiré par un homme qui venait d’entrer dans la salle, vêtu d’un costume trois pièce bleu marine et d’une cravate argentée. En toute objectivité, il était bel homme, avec ses cheveux noirs plaqués en arrière, ses yeux gris, et malgré la cicatrice qui lui barrait le visage, datant de quelques années au vu de son aspects blanchit. Seul, il parcourait lui aussi la pièce des yeux, mais plus par ennui que par réelle intérêt pour la populace qui l’entourait.
-«Tiens, tiens, tiens. Songea Richard, amusé. J’ai déjà vu cet air renfrogné quelque part.»
Mais l’assemblée toujours plus agitée l’empêchait de voir clairement cet individu, par conséquent, il ne pouvait confirmer pour de bon sa théorie : cet homme en face de lui n’était nul autre qu’Anubis. Il voulut s’approcher du britannique, mais fut arrêter net dans son élan par une voix qu’il commençait maintenant à bien connaître, qui s’élevait depuis le fond de la salle. Luzia, ses cheveux noir attachés en un chignon, était bien plus belle débarrassée de son masque elle aussi. Son timbre cristallin s’éleva, faisant taire les conversation des invités.
- Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je vous souhaite la bienvenue en ma demeure. J’espère que tout s’est bien passé pour vous au cours de vos trajets, que les chambres vous conviennent et que…
Un claquement de porte ettoufé attira l’oreille de Richard. Une femme, pas plus de la trentaine, au magnifiques cheveux blond vénitien et à la robe blanche et rouge venait de faire son apparition, bien que discrète. Si sa démarche assurée lui donnait un air serein et confiant, même de loin, le cannibale ressentait une aura meurtrière, une flamme de rage qui brûlait ses prunelles. Le tout mélangé à une posture un brin nonchalante, qu’il n’avait croisé que chez une seule autre personne.
- «Belladone, vous voilà ma chère. Il sourit, tenté d’aller la voir. Et de trois dans la salle. Mais où se trouve la dernière ? »
Il avait beau chercher, il ne trouvais pas Dante parmi les convives. Cependant, sont regards en croisa un autre, couleur orage, qui appartenait à l’homme qu’il soupçonnait d’être Anubis. Celui-ci détourna le visage, et le cannibale pu presque entendre un grommellement de là où il était.
Soudain, des applaudissements se rependirent, indiquant la fin du discours de l’espagnole. Celle-ci s’inclinait devant son «public», et cédait sa place à un groupe de musicien. Le séjour commençait sur un bal, et déjà, les couples se mettait en place pour l’ouverture de la fête.
Le temps que ses yeux retournent à leur cible d’origine, Anubis avait disparu, s’éclipsant sans laisser de traces. Un nouveau coup d’œil, sur l’estrade cette fois, lui indiqua que Luzia s’était également fondue dans la foule, à moins qu’elle ne se soit dérobée grâce au rideau qui cachait le fond de la pièce sans demander son reste.
- «Décidément, je ne suis entouré que d’associables.» Songea-t-il, ennuyé.
Il se dirigea vers le buffet, avec l’objectif de se procurer une coupe de Champagne, un breuvage dont il avait entendu le plus grand bien, car il provenait apparemment d’une grande maison française extrêmement réputée pour la qualité de ses produits. Une bulle fine, une couleur sublime, une mousse à peine présente et légèrement blanchie, même de loin, il pouvait voir que celui-ci venait d’un grand cru, peut-être 8 ans d’age.
Il pris note de demander à vérifier une des bouteilles, afin de savoir si sont estimation était correcte. En soit, il n’en doutais pas, il était plutôt fier de ses talent en œnologie, que son ancien chef de cuisine lui avait transmis.
- «Rufus Lander, que ton âme repose en paix. Santé.»
Il tandis les doigt vers l’objet de sa convoitise, quand ceux-ci heurtèrent la main de quelqu’un d’autre. Une main plus petite, féminine, au teint clair. Il tourna la tête, pas le moins du monde agacé, et il put voir à côtés de lui, vêtue d’une robe de soirée vert irlandais**, une jeune femme aux cheveux roux éclatants, qui se répandaient en boucles élégantes autour de son visage gracile. La nature l’avait dotée d’yeux semblable à deux éclats d’émeraudes, d’une bouche en bouton de rose, d’un nez retroussé et de charmantes tâches de rousseur qui la rendait, sans que personne ne puisse le contester, plutôt ravissante.
-Toute mes excuses monsieur, je ne vous avait pas vu ! Elle s’exprimait avec un accent écossais, ce qui sauta aux oreilles du brun.
-Mais je vous en prie Miss. Dit-il en se penchant pour lui faire un semblant de baise-main. La faute me revient entièrement, et j’ignore comment j’ai pu faire pour ne pas me rendre compte qu’une personne aussi éblouissante que vous se trouvait là.
-Mais quel flatteur! Répliqua-t-elle feignant d’être outrée.
-Et je pensais chaque mots que j’ai prononcé. Ajouta le brun avec un clin d’œil.
- Et bien, fit-elle dans un éclat de rire, si l’ont m’avais dit plus tôt que les Américains étaient dotés de savoir-vivre, peut-être aurais-je plus rendus visite au Nouveau Continent. Ou bien êtes vous une perle rare?
-Je le crains Miss. Soupira-t-il, faussement attristé. Mais pour être honnête, ma mère est française.
-Je vois.
-Mais cela m’intrigue. Comment diable avez-vous deviné l’endroit d’où je viens ?
-Vous parlez parfaitement anglais, tout en conservant une prononciation nonchalante qui vous trahis. Elle haussa les épaule comme si elle énoncait une évidence. Le reste coulait de source.
-Charmante et perspicace ! S’exclama-t-il, enjoué. Me permettez vous de profiter d’une partie de la soirée en votre compagnie.
-Avec le plus grand plaisir ! Elle lui offrit son bras. Monsieur ?
-Lefleur. Richard Lefleur.
-Kathleen Mclaod. Voudriez vous faire quelques pas ?
-Mais certainement. Il se saisit d’une coupe de champagne avant d’accepter le bras de la rousse. La douceur nocturne vous tente, ou préférez vous restez ici.
-Je dois avouer qu’un peu d’air me ferait le plus grand bien.
Ils se dirigèrent vers la cour qui jouxtait la salle de bal, ou quelques personnes bavardaient gaîment, assis sur la fontaine qui trônait au centre de l’espace, ou simplement debout, admirant le soleil couchant. Ils s’installèrent sur un banc près de rosier, ce qui leur donnait une vue sur l’ensemble des lieux, continuant leur conversation.
Richard su alors que la jeune femme venait d’une noble famille écossaise, et qu’en tant que fille aînée d’une fratrie de sept enfants, elle était fiancée depuis sa naissance au premier fils d’une éminente famille de l’aristocratie britannique. En attendant son mariage, elle jouait le rôle d’ambassadrice pour la société de son père. Elle était en effet extrêmement douée pour les langues, et parlait l’anglais, le français, le russe, l’espagnole et l’allemand.
Ils discutèrent un long moments, enchaînant les sujets, passant de plaisanteries en philosophie, presque comme si ils se connaissaient depuis des années. Et le chef cuisinier ne s’en plaignait pas. La demoiselle était de bonne compagnie, vive et pleine d’esprit. De plus, cette femme avait une je-ne-sais quoi, qui en plus de la rendre excise, lui offrait une certaine familiarité.
Cette lueur maligne dans le regard, celle des vipères sournoises prêtes à mordre au moindre faux pas la chaire tendre des enfants courants dans les hautes herbes.
- «Celle-là est un jeu dangereux, mais après tout, quel jeu est toujours complètement sûr ? » Se dit-il.
D’autant plus que depuis quelques minutes, il sentait le regards plein d’éclairs d’Anubis, qui les observait depuis le premier étage avec une attention soutenue, comme si il maudissait le Louisianais sans prononcer un seul mot. L’avait-il reconnu ? Connaissait-il la demoiselle à ses côtés ? Etaient-ils proches ou simple connaissances ? Un sourire naquit sur son visage.
D’un habile mouvement de poignet, il fit basculer sa compagne de soirée vers lui, laissant ses lèvres effleurer la joue albâtre, ce qui eut pour conséquence d’arracher un gloussement à la jeune femme, mais aussi un froncement de sourcil agacé à Anubis, qui se détourna en levant les yeux aux ciel.
-Puis-je savoir ce que vous essayer de faire ? S’enquit la rousse avec une moue amusée.
-Je vous demande pardon Miss. S’excusa-t-il d’un air contrit tout en s’écartant d’une vingtaine de centimètres. J’expérimentais, pour ainsi dire, certaines choses, et j’en suis sincèrement navré si je vous ai mise mal à l’aise.
-Pas le moins du monde Richard ! Elle se rapprocha de nouveau avec un sourire espiègle. Je serai même ravie d’expérimenter certaine choses avec vous, si vous le souhaitez.
-Vous pensez à quelque chose en particulier ? Répondit-il sur le même ton.
-Vous m’êtes sympathique, et je serai ravie de découvrir la moindre de vos facettes… Elle saisit la cravate du brun pour amener son visage près du sien. En profondeur.
-J’y penserai, l’idée ne me déplaît pas. Susurra Richard, avant de réinstaurer un distance avec la demoiselle. Mais n’êtes vous pas censée être fiancée ?
-Au diable mon fiancé ! Il faut bien que je profite de ma jeunesse avant de me retrouver avec un vieux coincé !
-Je ne peux être plus d’accord.
En disant ces mots, sa vois s’était teintée d’amertume, ce que Kathleen ne sembla pas remarquer. Dans la salle de bal, la musique se finissait, les couples se saluait de nouveau. L’écossaise pris alors congés de son compagnon de soirée pour rejoindre ses parents et amis.
-De plus, il me semble avoir aperçu l’homme qui me sert de futur mari, et il serait contre les convenances de ne pas le saluer, bien que je préfère de loin votre compagnie à la sienne.
-Puis-je vraiment vous en vouloir ?
Elle se contenta de rire, tandis que le brun déposait ses lèvres sur sa main dans une révérence, et s’en fut en lui adressant un petit signe de son éventail. Richard resta assis, son verre de champagne auquel il n’avait toujours pas goûté dans la main. La rencontre avec la rousse l’avait complètement absorbé, et le breuvage ne méritait pas moins que la totalité de son attention. Il leva l’objet à hauteur de sa tête, laissant les lumières de la demeure traverser le champagne. Il songeait à deux choses.
Tout d’abord qu’il ne serait pas plus mal de rejoindre lui aussi l’intérieur de la demeure, que se soit pour se mettre en quête de ses compagnons de massacres, mais également pour commencer à faire son «tri» parmi les invités. Son tour arrivait très prochainement, et ils était hors de question de décevoir son public.
Il approcha la coupe de ses lèvres, prenant une première gorgée, qu’il fit tourner contre sa langue avant d’avaler. Il ne put retenir un rictus triomphant. Ses estimations se révélaient correct, bien qu’il n’eut que très peu de doute à ce sujet. Richard se leva. Il espérait que son tour arrive prochainement. Car, même si il ne voulait pas y penser pour le moment, Il avait faim. Et d’expérience, il n’était pas sûr de pouvoir se retenir indéfiniment.
Minuit, Aile Ouest, Étage Interdit
Les cris d’une dizaine de personne résonnaient le long des couloirs. Les râles, les sanglots, l’odeur du sang, du vomi et des chairs en putréfactions. Le même spectacle depuis des années, bien qu’en ce moments, les geôles soient plus remplies qu’à leur habitude.
Elle aimait le frisson de la chasse. De la traque. Point communs qu’elle partageait avec Richard Lefleur. Mais que ses proies finissent dans cet état, cela la révulsait. Et Luzia savait pertinemment que nourrir les sujets d’expérimentation était la chose qu’elle exécrait le plus. Elle avait presque pitié de ses gens, qu’elle avait mis intentionnellement en ces lieux.
Mais elle ne pouvait désobéir. Elle en était physiquement incapable. Elle avait commis une erreur et devait le payer.
Avec la fête, ses missions étaient suspendues. Finit les intrusions au palais royal, finit les rondes nocturnes dans les rues de Cadix. Sa seule tache était de surveiller, cachée dans les murs, les crapules qui dormaient à poings fermés. Et de nourrir ses putains de cadavres ambulants. Elle grogna, rejetant ses cheveux de jais derrière son épaules. Ses pas claquaient le long du boyau, faisant taire petit à petit les bruits des prisonniers.
Tous savaient ce qui les attendaient possiblement, et se terraient dans les coins de cellules pour échapper à la poigne de l’espagnole. Les visites ne pouvaient signifier que deux choses. L’heure du repas, ou alors que l’un d’entre eux allait être choisi pour voir «La faucheuse» du donjon. Le monstre aux yeux d’azur.
Les yeux de la visiteuse se posèrent sur un homme, qui étaient arrivé quelques semaines plus tôt. Elle l’avait enlevé un matin, alors qu’il sortait de chez lui. Il ne verrait plus sa famille, il ne verrait plus ses collègues, il ne verrait plus ses amis. Et par dessus tout, il ignorait avoir été l’objet d’une sélection génétique poussée à l’extrême par une femme aussi géniale que folle à lier. Il tourna la tête vers elle, de son regard morne et vide, la cage thoracique ouverte sur une largeur de quinze centimètre, toujours en vie, sans qu’on ne sache comment. Seule Luzia détenait ce secret. Isabella Ifelis Dela Ria soupira. Tout de même, qu’elle chienne de vie.
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Lexique:
* Si les premières lentilles de contact on été inventées en 1887 par deux ophtalmologistes, Adolf Kick et Eugène Kalt, les lentilles colorées ont commencés à être employées en 1930. Je ne prend donc pas trop de liberté sur ce coup là, si on suppose que Richard en à fait fabriquer deux ans avant la date officielle de leur développement officiel.
** Je vous assure, la couleur existe vraiment.
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Si pour l'instant j'ai été plutôt raisonnable sur les massacres et compagnie, c'est un plaisir de vous informer que ce ne sera bientôt plus le cas. Après tout, je dois être à la hauteur de mon titre, n'est ce pas ?
PS: Je ne sais pas pourquoi la présentation par en cacahuète, mais ce n'est pas de ma faute, ça fait bien 30 min que je m'échine dessus, rien à faire.