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Chapitre 48 : Derrière la vitre.

Chapitre 48 : Derrière la vitre.

Pubblicato 1 giu 2025 Aggiornato 1 giu 2025 Drama
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Chapitre 48 : Derrière la vitre.


Chapitre 48 : Derrière la vitre.


Dans la pièce d’interrogatoire, l’éclairage était cru, presque clinique. Une seule caméra dans un coin. Une table. Deux chaises. Deux regards.


Marbella McKenzie venait tout juste de s’installer face au commissaire Vinci. Rousse à nouveau, sa couleur naturelle, elle portait un trench noir et gardait un maintien droit, presque trop rigide. Son regard passait nerveusement du commissaire Vinci à l’horloge murale.


Le commissaire Vinci, la cinquantaine, chauve, lunettes à monture fine, un regard gris acier comme taillé dans l’hiver, feuilletait un dossier sans se presser. Il ne disait rien.


Elle croisa les jambes, geste maîtrisé. Ses mains reposaient sur ses genoux, immobiles. Elle ne voulait surtout pas paraître nerveuse.


Enfin, Vinci leva les yeux.


— Marbella McKenzie… avant que je commence à poser les questions, saviez-vous que vous aviez le droit d’avoir un avocat ? Si vous n'en aviez pas les moyens, un commis d’office vous aurait été attribué.


— Oui, je le sais, merci. Ce ne sera pas nécessaire.


— Bien, vous ne devriez pas être si sûre de vous. Mais nous verrons cela plus tard. Commençons les questions maintenant : c’est bien vous qui organisiez le stage au moment des faits ?


Elle hocha lentement la tête.


— Oui.


— Vous aviez connaissance des antécédents médicaux de madame Felicia L. ?


Elle hésita à répondre. Petite pause. Trop longue peut-être.


— Non. Elle ne m’avait rien confié de particulier. Elle voulait juste voir son fils, lui faire la surprise, c’est ce qu’elle a dit.


Le commissaire ne répondit pas tout de suite. Il nota les informations et tourna une page du dossier, lentement. Une photo glissa vers elle : le plan du salon, la position du corps, le moment figé dans le temps.


— Où étiez-vous à ce moment précis ?


La question fusa comme une lame.


Marbella déglutit. Elle avait répété cette réponse des dizaines de fois. Mais là, dans cette pièce, son cœur accéléra.


— Je sortais du gîte. J’étais dehors, je venais de raccompagner un participant.


— Lequel ?


— Cyril, le fils de Félicia. Ils s’étaient loupés de peu.


Vinci leva un sourcil. Il n’écrivait rien. Il l’observait.


— D’après nos relevés téléphoniques, vous avez envoyé un message à ce moment-là, quelques secondes après l’heure supposée de la chute.


Elle ouvrit la bouche, mais il la coupa.


— Vous avez écrit : “C’est fait, je m’occupe du reste.”


Un silence. Glacial. Elle sentait sa gorge se nouer.


— À qui étiez-vous en train de parler ?


Le cœur de Marbella battait à tout rompre, sa gorge était sèche.


— C’était un message automatique… je…


— C’est vous qui avez dit “On doit le protéger” au groupe, non ?


Il avait changé de ton. Plus incisif. Moins protocolaire. Il cherchait la faille. Le battement d’œil. Le micro-frisson. Le clignement du mensonge.


Marbella sentit la tension monter. Elle serra les poings sous la table, invisible. Il fallait garder le contrôle.


Le commissaire reposa ses lunettes sur son nez, puis murmura, presque calmement :


— Savez-vous que Carl E. a contacté notre service deux mois avant la diffusion de la vidéo ?


Elle tressaillit, presque imperceptiblement.


— Non… je l’ignorais.


Vinci inclina la tête, l’étudiant comme une équation à résoudre.


— Je vais vous poser une dernière question avant la pause. Vous avez quinze secondes pour répondre.


Il s’approcha légèrement.


— Si je vous dis que Carl affirme que vous saviez tout, que vous avez dirigé le mensonge collectif, et qu’il en a les preuves… qu’est-ce que vous me répondez ?


Le couloir du commissariat était silencieux, seulement rythmé par les pas discrets des agents. Derrière une porte à double vitrage teinté, Eva Brenac observait la scène.


Marbella répondit à Vinci :


— Carl nous mène en bateau depuis longtemps, vous ne devriez pas lui faire confiance. Ce type est une ordure, il ment comme il respire. Si ça se trouve, cette vidéo est truquée.


Vinci ricana nerveusement :


— Vous pensez m’avoir ? Non, non, croyez-moi, vous ne vous en tirerez pas comme ça. Une petite pause va sûrement vous faire du bien et remettre les choses dans l’ordre.


Il se leva, sortit de la pièce, puis entra dans une pièce plus petite où l’on voyait Marbella derrière une vitre teintée, en train de prendre une grande respiration, ses mains tenant ses cheveux en basculant sa tête vers la table où on pouvait l’entendre dire : « Quel bordel ! Carl ! »


Au même moment, Eva croisa les bras, penchant légèrement la tête. Elle ne disait rien. Elle lisait.


Son regard était analytique, mais pas froid. Un calme clinique.

Eva Brenac n’était pas arrivée là par hasard.

Cela faisait plusieurs semaines que le commissaire Vinci, flairant une affaire plus profonde qu’un simple accident, lui transmettait discrètement des extraits de rapports, des fragments de vidéos, et même des échanges internes. Dès la réception du premier signalement anonyme celui de Carl, Vinci avait su que ce dossier nécessiterait une lecture plus fine que celle des procédures classiques.


Eva avait fait un master en droit pénal et sciences criminelles, avec une spécialisation en analyse comportementale judiciaire. Observatrice affûtée, elle s’était forgée une solide réputation dès son stage de fin d’études… justement sous la direction de Vinci.


À l’époque, il lui avait lancé, à demi-voix, alors qu’elle venait de lui faire remarquer une micro-réaction révélatrice d’un suspect :


— “Si un jour je tombe sur une affaire où les mots mentent mais pas les gestes… je saurai à qui faire appel.”


Aujourd’hui, c’était chose faite.


Elle ne cherchait pas ce que Marbella disait. Elle cherchait ce qu’elle ne disait pas.


À côté d’elle, le commissaire Vinci, penché légèrement contre la vitre, rompait le silence :


— Toujours aussi concentrée, Eva. Tu arrives à la lire ?


Eva haussa à peine un sourcil, ses lunettes glissant un peu sur son nez.


— Elle contrôle tout. Trop bien. Chaque geste est calibré. Elle pose ses mains sur la table pour paraître détendue, mais regarde ses doigts : crispés. Et cette voix posée ? Elle sert de couverture à une panique intérieure.


Le commissaire esquissa un rictus approbateur.


— Tu n’as pas changé depuis le master droit pénal et sciences criminelles.


Eva sourit à peine, toujours sans le lâcher du regard.


— Merci. Et vous non plus. Sauf que maintenant, vous me vouvoyez.


Ils partagèrent un bref regard complice. Puis elle reprit, plus sérieuse :


— Marbella bluffe. Et ça, je connais. Mon père jouait au poker tous les vendredis soirs. C’est lui qui m’a appris que la vérité est rarement dans les mots.


Vinci hocha lentement la tête.


— Et tu penses qu’elle sait ce qu’il s’est passé… ce soir-là ?


— Je pense qu’elle a vu plus qu’elle ne veut l’admettre. Et si elle commence à parler, c’est là qu’il faudra écouter les silences.


Le commissaire se redressa, claqua doucement le dossier contre sa paume.


— Alors allons lui poser les bonnes questions, après avoir vu Aminata.


Eva resta derrière la vitre.


— Je préfère observer encore un peu. Mais j’aurais aimé voir Aminata. À mon avis… c’est elle la faille.


Vinci acquiesça et l’accompagna dans la cellule face à la salle d’interrogatoire, où Aminata se trouvait face à l’inspecteur Martin en pleine discussion.


Eva resta là, droite, concentrée. Elle notait dans son carnet des mots clés. Elle ne cherchait pas une version. Elle traquait la dissonance.


La salle d’interrogatoire n’avait pas changé, mais l’atmosphère, elle, était différente.


Aminata s’y trouvait déjà depuis plusieurs minutes lorsque le commissaire Vinci et Eva Brenac arrivèrent derrière la vitre teintée, dans la pièce d’observation.


Là, assise face à l’inspecteur Martin, Aminata semblait plus tendue que Marbella ne l’avait été. Son regard fuyait, ses mains se frottaient l’une contre l’autre sur ses genoux. Martin, quant à lui, paraissait détendu, presque amical, comme s’il recevait une amie à déjeuner.


Eva plissa les yeux.


— Il la caresse dans le sens du poil pour mieux la retourner. Il veut la faire parler sans qu’elle s’en rende compte.


Vinci croisa les bras.


— C’est pour ça que je l’ai mis sur elle.


Dans la salle, Martin entama d’un ton léger :


— Merci d’être venue, Mademoiselle Ibenzo. Ce ne sera pas long. Juste quelques détails. On veut simplement clarifier quelques points.


Aminata hocha la tête, faiblement.


— Oui, bien sûr…


— Parfait. Alors, dites-moi. Où étiez-vous exactement le jour des faits ? Celui du décès de Madame Felicia L ?


Aminata inspira. Elle jeta un regard furtif vers la porte. Puis vers l’horloge.


— Je… je crois que j’étais dans ma chambre à ce moment-là. Je préparais mes affaires.


Martin hocha lentement la tête, prenant quelques notes.


— D’accord. Vous en êtes certaine ?


— Euh… à peu près, oui.


— À peu près ?


Aminata baissa les yeux.


— Écoutez, ça remonte à un an… Je ne suis pas du genre à me souvenir de chaque détail…


Martin posa son stylo, croisa les doigts devant lui, et la regarda dans les yeux, son ton toujours doux :


— Un événement aussi marquant qu’un décès… dans le gîte où vous étiez ? Et vous ne vous rappelez pas clairement ?


Silence.


— Vous savez, c’est normal de vouloir oublier un moment traumatisant. Mais parfois, c’est justement là que les souvenirs les plus précis remontent.


Aminata se tortilla légèrement sur sa chaise. Elle porta machinalement la main à sa nuque. Un geste bref. Puis elle détourna le regard, comme pour chercher une échappatoire.


Eva souffla du nez derrière la vitre.


— Bingo. Geste d’auto-apaisement, c’est un point sensible.


Vinci haussa un sourcil, intéressé.


Martin reprit, un peu plus grave :


— Est-ce que vous savez ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là ?


Aminata ouvrit la bouche… puis la referma.


— Non… Enfin, on a dit que c’était un accident. C’est ce qu’on a tous cru.


Martin ne la lâchait pas des yeux.


— Est-ce que vous avez vu Felicia ce jour-là ? Avant sa chute ?


Elle hésita. Chercha ses mots.


— Non. Enfin… Je l’ai vue passer. De loin. Mais elle allait vers le salon. Je ne lui ai pas parlé.


Martin attrapa un dossier à sa droite, sans l’ouvrir.


— Il y a un détail. Quelqu’un nous a dit que vous étiez sortie avec votre valise et que vous êtes revenue juste après…


Aminata pâlit.


— Oui, j’étais… j’avais oublié un document.


— Une attestation, il me semble ?


— Oui. Mon attestation de stage.


— Vous avez reçu une notification sur votre téléphone à ce moment-là, non ?


Elle resta figée.


— Vous vous souvenez de ça ?


— Oui. J’avais une alerte sur mon écran, au moment où j’entrais dans le salon.


— Vous savez à quelle heure ?


Aminata chercha dans sa mémoire. Ce détail, elle le connaissait. Trop bien.


— Oui… 11h47.


Martin nota.


— C’est exactement l’heure où la vidéo de la chute a été enregistrée.


Un frisson passa dans le dos d’Aminata. Ses mains tremblaient légèrement.


Martin, sans hausser le ton :


— Vous avez entendu un bruit en entrant ? Un cri ? Un choc ?


Elle serra les lèvres. Puis répondit, presque dans un souffle :


— Juste… un silence. Un silence bizarre. Comme… trop calme.


Martin referma le dossier, le tapota doucement.


— Merci. C’est tout pour le moment.


Il se leva, elle, ne bougeait plus. Figée.


Derrière la vitre, Eva nota :


— Elle sait quelque chose. Mais elle se bat contre elle-même pour ne pas le dire. Elle ne ment pas… elle retient. C’est pire.


Vinci soupira.


— On a ouvert la première brèche. À la prochaine session, elle parlera. Qu’en dites-vous ?


Écrit le 01 Juin 2025

Image ChatGPT.

Barbara Wonder

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