L’horreur I.N.D.I.C.I.B.L.E.

Pages 196 à 200, presque à la moitié du roman, ce François Villon fait une chose que j’estime impardonnable à vie. Je ne continue le roman qu’avec l’espoir de le voir se consumer à petit feu dans des douleurs sataniques.

Pour une ambitieuse lubie, être accepté parmi « les Compagnons de la Coquille », une sorte de confrérie de Francs-Maçons avant l’heure, constituée de pillards qu’on nomme les écorcheurs et les pires tueurs sanguinaires du pays, il va d’abord faire un vol en public mais aussi tuer. Il choisit d’égorger une ribaude, laide et prostituée, qu’il connaît bien et qui se plaint de n’avoir jamais de clients. Il le fait au bois de Vincennes en lui faisant croire qu’il va gentiment s’occuper d’elle, accompagné comme témoins par deux de ses anciens amis qui ne connaissaient pas ses machinations, et qui sont écœurés de son geste sanguinaire. L’horreur du début du roman continue….mais c’est un roman, j’arrive à le lire quand même.

Sauf qu’ensuite, je suis « révolté » ; pour la dernière épreuve, le chef lui demande d’offrir sa sublime et jeune compagne de vingt ans dont il est fou amoureux, à la douzaine de soudards actuellement rassemblés. Sa divine poupée qu’il fréquente depuis quelques mois et qui est aussi amoureuse que lui, ne se doute de rien et le sermonne pour son absence de deux jours à leurs rendez-vous quotidiens (elle est de la noblesse et ils se voient en cachette). Il s’explique en parlant de la bande, et elle en curieuse, lui demande de les voir, elle est confiante. Dans un état me semble t-il second, il amène la belle dans le « bouge ». Les autres n’en croient pas leurs yeux, une « divine princesse », une beauté légendaire. Ils vont la violer à 12 devant lui, je vous passe les détails !!!! Et elle ne mourra pas et sera marquée au fer rouge de la fleur de lys pour signaler qu’elle est devenue une prostituée !!!!

C’est trop pour moi, cet ignoble Villon pourra ensuite faire tous les miracles de bonté, bonheur, poésie ou autre, il ne mérite que de vivre dans les tourments éternels. Et si le roman n’en fait pas état, mon imagination le fera toute seule. Il n’est pas question pour mon équilibre moral qu’une telle infamie reste impunie. Je vais continuer la lecture dans le seul but de lire J.U.S.T.I.C.E.

Les mythes racontent des horreurs, et je pense au supplice de Tantale cumulé à celui de Prométhée. L’imagination et la cruauté humaine sont sans bornes, je serais ravi d’apprendre que quelque part dans une autre dimension, François Villon est toujours en train de souffrir de la sorte en expiant son irrespect de l’humanité.

Bruno