Chapitre 12 : Passage en eaux troubles
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Chapitre 12 : Passage en eaux troubles
Augustine fut prise de doutes. Lors de sa rencontre avec la Naïg(1), et la découverte de ses prémonitions, elle se rendit compte que les miracles n’étaient pas automatiques et que ni Dieu, ni elle, ne pouvait sauver tout le monde. Quand elle vit repartir les familles, têtes basses, dont le destin funeste de leurs enfants avait été annoncé, elle en eut le cœur si lourd qu’elle n’eut pas le courage de les suivre pour remonter la côte abrupte du Passage vers le bourg. Tout d’un coup, la pluie se mit à tomber drue, rendant encore plus difficile l’ascension des condamnés qui se mirent à chercher un refuge pendant le déluge. Augustine, profita de ce rideau d’eau pour se cacher des autres pèlerins qui croyaient tellement fort en elle que cela commençait à lui faire peur. Elle remonta alors vers le nord, seule, glissant sur la grève à chaque pas, se rattrapant grâce à son bâton… mais ne voyant pas à plus d’un mètre devant elle.
Après quelques heures de marches éreintantes, la pluie cessa et elle était difficilement arrivée au niveau de Kernisi. Elle se rendit alors compte qu’elle était seule, démunie, et qu’elle devait faire subir moultes tourments à sa mère et aux autres pèlerins en les ayant abandonnés seuls au Passage. Elle décida alors de remonter la côte pour retourner vers le bourg. En chemin, elle se retrouva face au menhir de Langristin, le Mene Kabin, qui était connu pour y cacher une Gwrac’hig Koz(2). Cette vieille sorcière avait le pouvoir de donner une petite sœur ou un petit frère à qui lui demandait. Elle intima alors la vieille sorcière de l’aider à avoir de nouveau, une sœur ou un frère, pour reformer une famille. Lasse d’efforts éreintants et de prières incessantes, Augustine mangea la pomme qui trônait sur son bâton et s’endormit au pied du menhir. Dans ses songes, lui apparut Sainte Christine. Sainte Christine n’avait que douze ans quand elle fut tuée dans sa petite ville de Toscane vers l’an 300. Ayant refusé de se sacrifier aux idoles, elle fut d’abord jetée dans l’eau avec une meule autour du cou. Miraculeusement, elle remonta à la surface en vie. Elle fut alors achevée à coup de flèches par ses bourreaux et mourut en martyre.
Dans ses songes, Sainte Christine lui apparut en amie et lui dit :
- Si tu crois en moi, retrouve ma chapelle et chantes-y les vingt-neuf couplets du cantique breton qui relate mon histoire… et la lumière se fera.
Augustine reprit alors son bâton de pèlerin.
(1) Naïg : devineresse en breton
(2)Gwrac’hig Koz : sorcière en breton