Êtes-vous un systémicien serein?
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Êtes-vous un systémicien serein?
Depuis que j’écris sur Panodyssey, j’ai publié 66 articles sur la systémique. L’un de mes amis, lecteur assidu, m’adresse ce mail : « je perçois bien, par petits bouts, avec tes billets, l’intérêt de la systémique. Pourrais-tu en faire une synthèse en te focalisant sur les attitudes et comportements d’un systemicien avisé ? »
Synthétisons donc.
La démarche et la pensée systémique confèrent des avantages non négligeables pour les professionnels s’y adonnant. Ils traversent les épreuves avec une relative sérénité, sont peu éligibles au stress et au burn out, obtiennent des résultats sans trop se fatiguer, sont reconnus fiables, endurants et intelligents, gèrent bien leur temps et coopèrent aisément avec des collègues d’autres cultures et métiers que les leurs. Et lorsque ils sont responsables d’un groupe, d’un projet ou d’une entreprise, ils se sentent redevables des meilleurs résultats, aux moindres coûts sociaux, économiques, en stress et en impacts sur la nature.
Ils rencontrent néanmoins quelques écueils. ils paraissent peu engagés, dérogeant à la croyance dominante qu’en entreprise il convient d’être une femme ou un homme d’action. ils doutent en permanence et paraissent hésitants. Ils provoquent les autres au risque de les vexer. C’est le prix à payer pour compenser les avantages.
Dans les sphères de vies privées et sociales, et surtout dans les situations problématiques et conflictuelles, le systemicien commence par s’installler en mode lent. L’urgence ne suscite pas chez lui un état d’urgence. Cette lenteur s’applique à la respiration, les gestes, le flux de paroles, la posture générale. Il oriente sa pensée sur le présent immédiat et le futur. Il évite ainsi de s’embourber dans : « à qui la faute », « il aurait fallu que », « on aurait du », « pourquoi me dis tu ça », et autres références au passé et aux blâmes. Il se pose à lui même ou pose aux autres la question : « maintenant que je (tu) sais que cet événement me ( te) tombe dessus, que veux-je (tu) ? »
A tête reposée, il est utile de se poser une question subsidiaire : « que m’apprend cette épreuve et que faire pour qu’elle ne se reproduise pas ou que je puisse en assumer ses effets irréversibles ? »
Face aux situations à issues dramatiques et non choisies telles que pandémie, guerre, effondrement de la biodiversité, dérèglement climatique, il sait qu’il n’a pas, seul, les pouvoirs de les atténuer, les changer ou les stopper. Il est tentant alors de se lamenter, accuser, épouser des théories conspirationistes, participer à des actions violentes…Avant de faire des choix rapides, par réflexes conditionnés, cela vaut la peine, là aussi, de se ralentir et de se poser des questions du type : « que puis-je faire à mon niveau , seul et avec d’autres, pour contribuer, même modestement, au dépassement de ces épreuves? »
Pour résumer, nous avons à développer trois compétences pour affronter en systemicien les aléas de la vie : Lenteur pour assurer calme et sérénité, Distance pour englober le problème et son contexte, Tri pour identifier les liens entre les opinions, les émotions, et les faits.