GARE DE LYON, AU CROISEMENT DES GENERATIONS
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GARE DE LYON, AU CROISEMENT DES GENERATIONS
Pour que ce témoignage fasse du sens il est nécessaire de préciser que je l'ai écrit avant la crise sanitaire. Bonne lecture !
L’observation d’un midi dans l’une des plus grandes gares de France en ce mois de novembre nous offre l’analyse d’un lieu paraissant banal mais remplie d’histoires.
En franchissant les portes de la gare de Lyon on ne peut qu’être submergé par l’ambiance d’excitation qu’évoque le départ.
La fraîcheur du hall 1, ouvert sur la voie ferrée, prend au corps et force les gens à s’emmitoufler sous de nombreuses couches de vêtements d’hiver.
Une population d’une diversité incroyable tous motivés par le même désir : s’en aller.
Un homme, aux cheveux grisonnant tombant en cascade sur ses épaules, se bat avec la machine à billet. On peut l’entendre s’exclamer « mais qu’est-ce que c’est que cette connerie putain !». Puis, replaçant ses lunettes rouge vif sur le bout de son nez, il repart et se met à chantonner.
Plus loin, en face d’un petit bistrot de la gare, se trouve un couple de personnes âgées, assis à attendre en discutant d’un homme censé arriver à tout moment.
L’homme est vêtu d’un pantalon en velours noir, accompagné d’une veste qui semble avoir vécu plus que son temps. Ses lunettes de vues retombent négligemment sur son torse, retenues par un fil accroché aux hanses. Il porte une moustache qui semble tout droit arrivée d’une autre époque, longue, épaisse et pointue aux extrémités.
La femme, elle, est vêtue d’un pantalon d’un rouge sombre usé, et d’un manteau d’une simplicité qui dégage une certaine classe.
Ils sont rejoints, au bout de quelques minutes par le jeune homme en question, leur petit fils les bras chargés de jeux pour enfant, peut être des cadeaux de noël pour le reste de la famille.
Tous trois entrent ensuite dans le bistrot avec un air jovial.
Devant les quais déambule une jeune fille. Ses cheveux bruns en partie cachés par une écharpe qu’elle porte remonté sur le crâne. Ses yeux sont d’un bleu perçant, presque trop, faisant ressortir la pâleur de son visage. Elle s’apparente presque à une apparition, un ange du voyage.
Un homme se lève soudain et s’assoit au piano de la gare.
Il se met à jouer une mélodie rêveuse, qui donne à la scène un aspect irréel, enchanteur. »
Auteur : Jeanne Charie