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Le projet TEMS, ou comment mettre les données – et les médias – en commun 

Le projet TEMS, ou comment mettre les données – et les médias – en commun 

Publié le 28 déc. 2023 Mis à jour le 28 déc. 2023 Technologie
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Le projet TEMS, ou comment mettre les données – et les médias – en commun 

Le nouveau projet TEMS (Trusted European Media Data Space) s'inscrit dans le cadre de la stratégie européenne pour les données et vise à lutter contre la désinformation, à donner plus de pouvoir aux petits médias et à favoriser la collaboration pour créer un environnement médiatique solide fondé sur la confiance.

Publié le 14 décembre 2023 à 12:05
 

Par Sarah Rost

Traduit par Voxeurop

Lien vers l'article original

Le 24 octobre a marqué le lancement officiel du projet TEMS (Trusted European Media Data Space). Composé de 43 membres issus de 14 pays différents et coordonné par Innovalia, ce projet fait partie intégrante de la stratégie européenne pour les données de la Commission européenne. 

Comment ces nouveaux partenaires entendent-ils s'attaquer aux objectifs fixés par l'Union européenne ? Quels sont les objectifs concrets du consortium TEMS ? Nous avons rencontré les représentants de deux entreprises membres : Alexandre Leforestier, fondateur de Panodyssey, et Delphine Ramond, responsable du projet européen à l'Agence France-Presse (AFP). Tous deux se sont montrés aussi enthousiastes que confiants dans la réussite du projet.

Si ce projet devait se résumer en un seul mot, ce serait "confiance", pour les deux interrogés. "C'est vrai que la confiance est vraiment la clé pour nous. Il est clair que nous avons besoin de cette confiance aujourd'hui", précise Delphine Ramond.

En effet, la création d'un espace de traitement des données relatives aux médias est considérée par les membres de TEMS comme une solution à plusieurs problèmes touchant le secteur médiatique européen. Tout d'abord, la propagation de la désinformation, qui va de pair avec une méfiance croissante à l'égard des médias. La crise du financement, autre bataille que doit mener l’industrie européenne : le secteur européen des médias et de l'audiovisuel a été considérablement atomisé, et la nébuleuse de PME, d'entreprises de médias indépendantes et émergentes luttent pour rester compétitives face à leurs homologues américaines et chinoises.

TEMS est donc appelé à devenir plus qu'un consortium : ce que ses membres veulent mettre en œuvre en Europe va au-delà de la création d'un espace de partage de données. Afin d'avoir un impact durable sur l'industrie dans laquelle il opère, le réseau devra en effet s'étendre, comme le souligne Alexandre Leforestier : "Si TEMS reste uniquement au sein des 43 partenaires qui participent actuellement c’est un échec”. Selon lui, le réseau ambitionne de créer un espace européen entre l'espace américain et l'espace chinois. “Il faut absolument se nourrir d’éléments extérieurs, synthétiser tous ces éléments et avoir des protocoles d’adoption simples. Comment on traduit tous les digital services, tous les papiers juridiques européens, en actions concrètes pour le citoyen européen”, explique-t-il.

TEMS a donc été conçu pour s'appuyer sur les projets existants qui s'inscrivent dans ces objectifs, pour les faire connaître et les rendre plus efficaces en construisant progressivement autour d'eux une plateforme pour les englober. Ceci explique la grande diversité dans la nature et la taille des 43 membres du consortium, qui pourtant mettront leurs compétences en commun. Des acteurs émergents des télécoms comme Panodyssey mettront leurs ingénieurs et leur expertise au service de grandes agences de presse comme l'AFP, pour ne citer qu'un exemple parmi tant d'autres. 

L'un des objectifs fondamentaux de TEMS est également de rétablir l'équilibre en palliant l'absence de "révolution [...] au niveau de la sociologie des métiers dans l'organisation”, une transformation que les industries culturelles, créatives et médiatiques européennes n’ont jamais connue, estime Alexandre Leforestier.

"Dans le secteur du numérique [...], c’est la catastrophe, puisqu'on a raté les virages à chaque fois. Dans le secteur numérique des médias c'est triplement la catastrophe", affirme-t-il. 

Le projet souhaite également encourager une plus large adoption des technologies de pointe, notamment par le partage de bonnes pratiques entre partenaires. Les petits médias bénéficieront de cette mise en commun, ainsi que des nouveaux canaux de distribution que TEMS leur offrira. Mais la question du respect de la vie privée et de la confiance des consommateurs doit également être prise à bras-le-corps par le projet. Comme l'explique Ramond, "une meilleure protection des données et la création d'un environnement dont les règles sont appliquées permettront aux créateurs de défendre leurs données plus efficacement et donc d'augmenter leurs revenus".

En définitive, ce projet, qui n'en est qu'à ses débuts, repose sur une dynamique d'innovation et de développement constants. TEMS s’appuie avant tout sur une collaboration croissante, à la fois au sein du réseau existant et entre celui-ci et un large éventail d'acteurs externes. 

La réussite de ce projet repose donc sur un pari ambitieux : non seulement tous les partenaires doivent jouer franc jeu et modifier leur structure en conséquence, mais l'ensemble du secteur européen doit également comprendre l'intérêt de la création de cet espace et souscrire au même objectif. Des acteurs médiatiques sans cesse renouvelés devront se soumettre au processus de remise en question et revoir certains aspects de leur organisation de travail. 

Les enjeux dans ce genre de projets collaboratifs sont systématiquement placés très haut, et si certains participants considèrent qu'ils contribuent plus que d'autres à l'effort global, ils ont tendance à revoir leur implication à la baisse. C'est d'autant plus vrai dans un contexte de crise généralisée : accepter de s'entraider collectivement n'est pas une garantie que l'intérêt collectif l'emportera sur les gains individuels de certaines entreprises.

TEMS entend représenter un bénéfice clair pour tous ses membres, dans l’objectif de préserver leur engagement à long terme. Seul l'avenir nous dira si une organisation entièrement fondée sur des principes aussi ambitieux peut résister aux aléas qui accompagnent inévitablement les initiatives aux ambitions mondiales. 

Cet article a été produit dans le cadre de la participation de Voxeurop au consortium Creative Room European Alliance (CREA) dirigé par Panodyssey et soutenu par un financement de la Commission européenne.
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Commentaire (1)

Merci de nous avoir laissé l'opportunité de présenter TEMS avec notre partenaire de l'AFP.

C'est aussi un exemple de belle collaboration entre 2 consortiums européens et 2 programmes européens que nous remercions : Creative Europe Innovation Lab et Digital Europe !

Merci Voxeurop !

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