Facebook a de bonnes intentions (?)
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Facebook a de bonnes intentions (?)
Facebook a industrialisé au niveau mondial le concept du « temps de cerveau humain disponible » selon l’expression formulée par Patrick Le Lay, PDG de TF1 de 1988 à 2008.
Cette hyper industrialisation rapide, massive et globale a des conséquences sociales, économiques et géopolitiques.
Les contributeurs du rapport Libra de l'institut de l'iconomie partagent une réflexion autour du projet Libra de Facebook.
Le concept de micro contribution individuelle et de valorisation du moindre apport d’intelligence tel que présenté par Facebook dans son nouveau projet implique une vision de la création et de la valorisation des contenus différente de celle proposée par le réseau social. Dès lors, il s’agirait d’un changement d’état d’esprit radical dans la pensée de Mark Zuckerberg.
Pour tenir cette nouvelle promesse, il est indispensable de comprendre le processus de création et de contribution aboutissant à un contenu de qualité en associant les créateurs au projet Libra. Facebook va-t-il inviter toutes les parties prenantes à la table du projet Libra ?
Le temps de création est un paramètre majeur pour comprendre la démarche créative et in fine récompenser à sa juste valeur tous les acteurs d’une création.
L’un des objectifs est de trouver un juste équilibre entre toutes les parties prenantes qui travaillent sur un même projet.
La question du modèle de création de valeur se pose en premier lieu. Pour partager de la valeur en mode mini ou maxi contribution, encore faut-il poser les pierres d’un écosystème qui valorise justement la création. Force est de constater que l’écosystème publicitaire en place chez Facebook compresse la valeur et ne la reverse pas.
Nous observerons sur la base des chiffres si l’économie du savoir sera dynamisée par la reconnaissance monétaire des micro contributions individuelles à sa juste valeur chez Facebook dans le futur.
La chaine de collecte et de répartition de la valeur chez les créateurs est complexe. La pensée algorithmique doit prendre en compte une diversité de cas d’usages pour concevoir des règles de répartition dynamiques dans le temps et à fortiori de micro répartition pour répartir justement la valeur.
Dans la musique par exemple, les systèmes en place sont très complexes. Les professionnels de la collecte et de la répartition de la valeur savent à quel point ces systèmes sont imparfaits. Pourtant, ce sont des professionnels et des défenseurs de la propriété intellectuelle qui ont construit au fil du temps les systèmes en place.
Facebook souhaite valoriser la moindre copropriété et les œuvres collectives dans le respect des micro-consentements individuels. Pour réussir ce challenge au sein d’un écosystème utilisé par 2,4 milliards d’humains, il faudra le faire de manière collaborative avec les créateurs de contenus en respectant les trois points clés : culture, propriété intellectuelle et partage de la valeur.
Le scénario coopératif et économique proposé par Facebook annonce un changement radical dans la manière de faire, de valoriser et de répartir les richesses.
Un tel changement nécessite une ouverture indispensable aux autres et une organisation collective du changement en toute transparence.