CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#4)
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CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#4)
Michel, avocat
« (…) Au début du confinement, je me suis mis la pression et j’ai beaucoup travaillé. « Travailler », pour nous, avocats, c’est « facturer ». Après trois jours très denses, j’ai eu un gros contrecoup. Le contrecoup de l’enfermement. Mais aussi le contrecoup de cette obsession du temps facturable, à tout noter chaque jour. Ca m’a déprimé.
Nous, les avocats collaborateurs, on n’est pas protégés par le droit du travail. Heureusement, le Conseil de l’Ordre a précisé que les Cabinets qui mettraient un terme aux contrats de collaboration pendant cette période seraient passibles de poursuites disciplinaires.
Moi qui pensais profiter de mon confinement, pour écouter de la musique, sortir mes tubes de peinture… Mais ce n’est pas des vacances. Ça me va bien d’ailleurs : je n’ai pas envie d’être en vacances terré chez moi. Quitte à être confiné, je préfère travailler.
Je me targuais d’être à l’aise, je disais que ça serait facile, de travailler chez soi… Mais ça ne l’est pas. D’autant que j’ai beaucoup de boulot. Certains de mes clients ont disparu. Mais la plupart travaillent : je les sens nerveux ; ils envoient plein de mails…»
Comme c’est parti pour durer, j’essaye de rééquilibrer mon mode de vie… Je ne travaille plus non stop, ça m’abrutit ; j’aménage des moments sympas : un bon déjeuner cuisiné, un cours de Pilate en ligne, un bouquin. »