À chaque période de l'humanité, le cinéma a toujours été un miroir des peurs dominantes, retranscrites sur grand écran.

Dans les années 50-60, l’angoisse de la « Guerre Froide » a été représentée par l’invasion d’extraterrestres dont le but ultime était la destruction de la Terre ou de s’en emparer, réduisant les humains à l’état d’esclaves ou les supprimant entièrement.

La Guerre des Mondes (1953) : adaptation du roman de H.G Wells montrant des aliens envahissant la Terre, symbole d’une menace que l’humanité ne peut combattre.

Le Jour où la Terre s’Arrêta (1951) Un extra-terrestre et son robot arrivent sur Terre pour nous avertir de notre autodestruction. Un message qui démontre à l’humanité de vivre en paix afin d’éviter l’apocalypse.

La peur des conflits nucléaires provoqua la naissance d’un monde apocalyptique dévasté par les bombes atomiques, où l’humanité est ramenée à l’âge primitif sans technologies, sans structures sociales, où la loi du plus fort et la violence règnent.

Mad Max (1979) : Le monde s’est effondré après un désastre. Les survivants luttent pour leur survie dans un univers primitif où règne la violence.

Soleil Vert (1973) : Un film qui décrit un futur surpeuplé, en proie à la pollution. La population est nourrie par une mystérieuse substance verte

La conquête spatiale a ouvert la voie à une nouvelle angoisse : que trouverons-nous aux confins de l’univers ? Par delà notre planète ? La peur de l’inconnu, de l’hostilité de l’espace infini, de vies différentes de celles de la Terre.

Alien, le 8^è Passager (1979) : La peur primaire d’une vie extra-terrestre, non technologique, non évoluée, mais purement animale et hostile, terrifiante, intelligente, en constante évolution et dévastatrice.

The Thing (1982) : Une entité extra-terrestre prend l’apparence des humains et engendre la méfiance, la paranoïa où la menace peut provenir de n’importe qui.

Avec la peur du changement climatique et la fin d’un millénaire, les films ont dépeint des catastrophes naturelles. Des inondations, des éruptions volcaniques, le refroidissement climatique ou même des météorites heurtant de nouveau la planète, sont devenus les reflets de ces angoisses écologiques.

2012 (sorti en 2009) : Lié à la prophétie de la fin du monde associée au calendrier Maya.

Le Jour d’Après (2004) : Miroir du changement climatique : retour à l’Ère Glacière. Ce film démontre qu’aucune puissance ne pourra combattre la colère de la nature.

Armageddon (1998) : Le thème de la météorite. Une menace imprévisible et incontrôlable, venue de l’espace.

Les films sur les pandémies, incarnent la peur d’une menace inconnue, invisible, et comment y faire face.

28 Jours Plus Tard (2002) : Ce film explore la panique et la violence qui surgissent dans une société qui s’effondre. Le virus n’est qu’un déclencheur de l’horreur humaine.

Contagion (2011) : Une pandémie, qui paralyse le monde entier et provoque une panique mondiale. Ni les scientifiques, ni les gouvernements ne savent comment faire face. Une toute petite vie microscopique qui devient terrifiante et destructrice.

World War Z (2013) : Comment un simple virus peut anéantir toute une civilisation et comment l’humanité face à cette menace inarrêtable et rapide peut-elle agir pour survivre ou disparaître.

De nos jours, les films sont directement liés à l’Intelligence Artificielle, cette menace informatique, à l’origine de beaucoup d’angoisses sur l’avenir de l’humanité, de la place de l’humain dans le monde, dans une société entièrement digitalisée, technologique. Une puissance que l’humain a créée et qui finit par se retourner contre son créateur, en prenant le contrôle, en devenant folle, agressive, tueuse. Même si des films comme « 2001 l’Odyssée de l’Espace (1968) » ou « Terminator (1984)» et « Blade Runner (1982) » étaient visionnaires, aujourd’hui ce thème est omniprésent dans les récits, miroir d’un avenir incertain, miroir de savoir où placer les limites entre l’humain et l’Intelligence Artificielle. Quel pouvoir lui accorder, quelle puissance, quelle évolution ? Jusqu’où peut-elle aller, jusqu’où l’humain peut-il aller avec cette AI ?

2001 l’Odyssée de l’Espace (1984) : Une AI froide et supérieure HAL 9000, logique, pousse le raisonnement humain. La menace est que l’être humain devient obsolète par rapport à l’AI.

Blade Runner (1982) : Les Réplicants, des êtres artificiels, si parfaits, deviennent impossibles à être distingués des humains. Qu’est-ce qui définit que l’on est un être vivant ou pas ? Quelle est la limite entre les machines et l’humain ?

Terminator (1984) : La rébellion des machines. Un guerre pour la survie contre Skynet une Ai qui considère l’humain comme une menace pour sa propre existence.

Her (2013) : La peur est liée à la solitude, la dépendance émotionnelle de s’attacher à une AI jusqu’à en oublier le contact humain. Il soulève la question de savoir ce qui nous rend réellement humain. Jusqu’où l’AI peut-elle remplir un vide ?

M3GAN (2023) : l’AI faisant partie intégrante du quotidien. Le danger provient d’une poupée conçue pour protéger, qui développe sa propre conscience.

Toutes ces peurs, qui ont submergé chaque période de l’histoire de l’humanité, ont été créées, générées par l’humain lui-même. Il en est le fondement. Il en est à l’origine.

Même si le but principal du cinéma est de divertir, il est aussi la mémoire des angoisses humaines, le témoin de l’histoire de l’humanité. Il traduit les peurs les plus profondes d’une société.

Quelles seront les frayeurs de demain ? L’humain connecté ? La perte de liberté ? Le manque de nourriture ? Le monde virtuel avec ses jeux en immersion totale ? La perte d’identité avec la création de son propre « avatar » ?

Corinne Écrivaine

14 septembre 2025

images : mes créations AI

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