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Publié le 30 juil. 2022 Mis à jour le 31 août 2022 Santé
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Au moment de l'annonce de la pandémie et du premier confinement, voire même des premières restrictions, tout était déjà vide autour de moi. Ma vie était, depuis quelques temps déjà, aussi déserte que n'importe quelle rue de n'importe quelle ville du monde, débarassée de ses habitants.

La situation de mon couple était catastrophique et je savais à peine m'occuper de ma petite fille de bientôt 1 an. En ce qui me concerne, l'adage "On ne nait pas père, On le devient", se vérifiait amplement.

Je luttais donc sans cesse pour retrouver un semblant d'amour-propre et de respect pour moi-même. Alors franchement, le fait de devoir rester à son domicile quasiment tout le temps, les nombreuses obligations à respecter et l'absence d'une vie sociale déjà inexistante pour ma part ne bouleversaient en rien mon état d'esprit.

Tout ce que je souhaitais, c'était "arranger la situation", à mon humble niveau, au coeur de ma sphère intime et privée. Tout comme, à leur échelle, les Etats du monde entier tentaient de faire de même vis-à-vis de la Covid-19.

Je  crois même avoir été heureux de n'avoir "rien" à faire pendant quelques temps, une longue période de désinformations en tout genre, pour me concentrer uniquement et totalement sur la part intime qui me tracassait, sur ma situation personnelle et celle de ma famille. Les morts, les rumeurs, les consignes gouvernementales, j'en faisais abstraction.

Etais-je égoiste?

Sans aucun doute.

Etais-je immature?

Sans aucun doute.

Etais-je totalement dépassé par les évènements?

Même réponse que précédemment.

Les grands évènements dus à la pandémie ont englobé les petits évènements que je subissais déjà au quotidien.

Alors, j'ai fini par être révolté. Par moi-même, par la vie, par la situation que je vivais, par la situation vécue par le monde entier. Moi qui me pensais rebelle dans l'âme, j'étais forcé d'accepter le déraillage du train de l'Amour pour moi mais aussi pour le monde entier. J'étais obligé de constater à quel point les personnes, parfois des sociétés toutes entières, se sont divisées.

Je me suis rendu compte, finalement, que tout est similaire. Les thématiques de douleurs et de souffrances sont les mêmes pour chacun d'entre nous, à tout instant. Elles atteignent simplement un degré ou une échelle différente en fonction de statistiques rationnelles ou de perceptions émotionnelles diverses et variées.

Je regrette d'avoir dû subir les affres de mes mauvais choix de vie, je regrette d'avoir été forcé de subir les "Restez chez vous" des chaines d'informations ou de radios, j'étais triste de devoir réellement rester chez moi pour affronter mes propres problèmes.

Qu'en avais-alors à faire des milliers de morts de la Covid-19? Des complotistes? Des soignants d'abord héros puis paria de la société en quelques mois? Des pseudos scientifiques proférant des théories abracadabrantes? D'un vaccin pourfendeur d'êtres humains au moyen d'une seringue pour certains ou au contraire sauveur de vies et du bien commun pour d'autres?

Quel égoiste, encore une fois, me disais-je.

Des milliers de couples se déchiraient pendant le confinement et je ne pensais qu'à réparer le mien, à entrer dans les bonnes grâces de ma Chère et Tendre et à devenir un Homme, un vrai, en plus d'être un père.

Vaste programme, n'est-ce pas? Au moins aussi vaste qu'une pandémie mondiale.

A ce moment-là, on pourrait penser que je pourrais rédiger un roman sur le sujet de la Covid-19.

Voilà bien mon drame : je n'ai rien à raconter sur la pandémie de Covid-19 car je l'ai vécu sans la vivre, trop occupé ailleurs. Seul un maigre sentiment d'injustice vis-à-vis des nombreuses restrictions de loisirs me parcourt encore l'esprit, mais je ne sais finalement pas grand chose sur cette étape charnière de l'histoire de l'humanité.

J'ai cependant compris que la pandémie avait accentué un sentiment de solitude général et que de nombreuses personnes s'étaient rendu compte qu'elles avaient fait fausse route dans leurs choix de carrière. D'autres encore avaient eu une révélation : la vie ne consistait pas seulement à travailler.

De nombreux êtres humains en ont également profité pour écrire un livre, apprendre à jouer d'un instrument,  dénoncer leurs voisins ou de parfaits inconnus sortant après le couvre-feu ou rivaliser de méchancetés et/ou d'arguments fallacieux sur les réseaux sociaux.

D'autres êtres humains n'ont rien fait, rien accompli, rien réussi.

Enfin, un être humain c'est sûr.

Il s'agit de moi.

Mon ressenti face à la pandémie est nul car je n'ai pas su profiter de ce temps pour entreprendre quoi que ce soit. Je me suis contenté de sauver les meubles, de survivre au coeur de mon univers restreint et égoiste, de ma sphère de culpabilité. J'ai bravé un à un les éléments de la tempête de ma vie mais la destruction engendrée par ces fortes bourrasques de tensions, de crispations et de malheur semble inarrêtable.

Aujourd'hui, nous sommes en 2022. Si la pandémie n'avait jamais eu lieu, cela n'aurait rien changé à ma vie. Je serais toujours le même, en prise avec mes problèmes personnels et tentant parfois de les résoudre mais me résignant bien plus souvent à mon sort.

Il est pourtant certain que la pandémie a changé la vie de millions de personnes, en bien ou en mal. D'un côté, j'aurais souhaité que cela soit mon cas, quelle que soit la finalité.

Je n'ai pas besoin de conclure ce récit par un happy-end inexistant, mais je reste certain d'une chose :

Avec ou sans pandémie, je ne suis qu'un minuscule grain de poussière au milieu de l'univers, qu'aucune météorite ne saurait un jour déplacer.

 

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Commentaire (1)

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William Gosset il y a 1 an

Bonjour Philippe,

Merci pour votre publication. Je crois que vous avez oublié de saisir le titre de votre article.

Bonne journée à vous !

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