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A mon épouse, que je chéris

A mon épouse, que je chéris

Publié le 7 juin 2021 Mis à jour le 8 juin 2021
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A mon épouse, que je chéris

I - Mon destin, mon bonheur... (1)

Sonnet serpentin de forme marotique

 

Mon destin, mon bonheur, mon amour et ma vie

Sont restés quelque part dans cet aéroport ;

Vagabonds accablés, gémissant sur leur sort,

Ils errent, indolents, où l’ennui les convie.

 

Et chaque jour qui passe est comme une survie,

Puisque vivre sans toi, c’est pire que la mort !

Ô pourrai-je trouver un peu de réconfort

Dans les doux souvenirs de mon âme asservie ?

 

Impuissant, je te vois t’échapper de mes bras !

Je veux croire pourtant que tu me reviendras,

Et cet espoir de fou que mon cœur te confie

 

Est bien le dernier vœu que je ferai jamais,

Car tu seras toujours, Tanya, je te promets,

Mon destin, mon bonheur, mon amour et ma vie.

 

 

 

Ma juste moitié (2)

Sonnet shakespearien de forme italienne

 

Je vivais toujours seul, presque par habitude.

Mais devant tes yeux verts et tes charmes bénis,

Ta beauté, ton sourire et ta grâce infinis,

Alors un fol espoir berça ma solitude.

 

Brusquement notre amour se mut en certitude.

Du jour au lendemain, nous étions réunis,

Fébriles tourtereaux au creux d’un même nid !

Je goûtais au bonheur en toute plénitude.

 

Mon âme vagabonde avait trouvé son toit !

Mais déjà le travail t’appelait loin de France…

A présent orphelin, je dois vivre sans toi.

 

Ô puisse la fortune entendre ma souffrance !

Ne peut-elle, en un geste auguste de pitié,

Unir enfin mon cœur à sa juste moitié ?

 

Notes

(1) Pour ce poème, j’ai puisé moins dans la théorie moderne de l’âme sœur que dans le mythe de l’androgyne originel, tel que Platon a pu le concevoir dans son Banquet. En effet, j’ai trouvé en mon épouse la véritable moitié primitive de mon être, celle dont Zeus m’aurait privé et que j’ai gardée dans mon cœur et dans mon âme.

C’est pourquoi j’ai choisi la forme shakespearienne du sonnet, inversant le schéma traditionnel d’agencement des rimes dans les tercets. Ce faisant, il m’a semblé que ce renversement de la forme permettait d’évoquer cette espèce de retour aux sources, renforçait ce sentiment de plénitude originelle qu’est la rencontre inespérée de sa véritable moitié.

 

(2) J’utilise dans ce sonnet l’autre agencement du poème serpentin, puisque le premier vers est repris à l’identique à la fin du poème. Cela complique un peu les choses puisque, de fait, la première rime est répétée aux vers 11 et 14 – hérésie dans un sonnet classique, diront les puristes. Mais cette construction particulière permet par exemple d’insister sur l’idée et les sentiments exprimés dès le premier vers. La forme serpentine accentue ainsi le désespoir du poète dont les tourments semblent se répéter à l’infini.

 

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Commentaires (2)

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Julien Guyomard il y a 3 ans

Je n'ai pas encore pris le temps de lire tout ce que vous avez publié, mais j'ai une question.

Est-ce que la concernée est au courant de ces mots ? ;)

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Philippe Marechal il y a 3 ans

C'est une question judicieuse ! Parfois on garde pour soi ses écrits ou on n'ose pas se dévoiler à la personne qu'on aime.
Mais... Oui, mon épouse connaît ces poèmes 😉 et je ne me lasse pas d'en écrire pour elle

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